Marcus

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Je me demande comment j'en suis arrivé à là. Je n'avais jamais encore ressenti autant d'émotions simultanément. Je suis perdu. Vous y croyez, vous, le diable, Satan, le Mal est perdu ? Parce que même pour moi, c'est irréaliste. Je suis là comme une âme en peine, à mon balcon, une clope entre les lèvres, en train de réfléchir à toute cette histoire. Je voulais seulement vivre normalement, pouvoir ressentir les bienfaits et les méfaits du quotidien d'un mortel. Je voulais seulement être réellement moi. Arrêter d'être le grand méchant loup.

Hm, comme quoi, je suis destiné à être coincer avec ce titre, ce royaume et tout le bordel que cela entraîne.

Heureusement qu'il y a des avantages dans ces choses, et un de ces avantages, c'est que je peux faire ce que je veux dans mon royaume. Et ce que je veux c'est le voir.

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- Laissez-le, je m'en occupe.

J'ordonne aux tortionnaires. Ils le délaissent comme un déchet. Je regarde avec horreur Dylan, enfin ce qu'il reste de Dylan. Il pend comme un vulgaire morceau de viande. J'observe sa peau pendouiller de part et d'autre de son corps. Les muscles de son visage à l'air libre. Ils lui ont dépecé tout le visage. Il est maintenu dans le vide grâce à des crochets qui lui transpercent les chairs qui recouvrent les clavicules, puis par le mollet et les cuisses. Il est méconnaissable. Je n'ose m'approcher. Il semble être en semi-conscience. Mon cœur est bouleversé de le voir ainsi traiter, mais surtout de savoir que je suis l'initiateur de toutes ses souffrances. Je finis quand même par le détacher et lui rendre son apparence. Je le transporte dans mes bras jusqu'à ma chambre. Je le pose sur le lit. Il est là, nu, inconscient. J'examine chaque centimètre de son corps. Je remonte vers son visage. Il est là, tout près de moi, mais il semble à des milliers de kilomètres.

Je me rends finalement compte que nos mondes sont de totales opposés. On ne peut être ensemble. Et même si nous le pouvons, voudrait-il de moi ? Après le calvaire qu'il subit depuis que je suis entré dans sa vie, serait-il prêt à me pardonner ? Etant égoïste, je me pardonnerai et me mettrai avec lui si j'avais une chance. Mais pour le moment, la seule chose que je désire, c'est de sentir sa peau contre la mienne. Sentir la chaleur de son corps embrasser la froideur du mien. Néanmoins, en regardant cet être inoffensif, j'arrive à prendre un certain recule sur cette histoire.

Je suis le seul coupable. Je suis celui qui a causé toute cette merde. Aucun des deux ne méritent ce qu'il lui arrive. Je me comporte si humainement. J'étais prêt à sacrifier mon sang, mon neveu, mon petit-fils, par pur égoïsme. Il allait payer de mes erreurs. Il allait payer pour mon ingratitude. Il allait payer parce qu'il a le malheur de m'aimer passionnément. J'allais agir injustement comme ces foutus humains. J'ai tendance à oublier qu'être le Mal n'est qu'un titre, que j'ai plus de moral et de valeurs que ces mortels.

J'arrangerai les choses, mais pour l'instant je vais me blottir contre mon amour. Juste en profiter le temps d'un instant. Le temps que mon cœur s'apaise avant de le malmener encore.

(NDA: Bientôt la fin) 

Vie de débauches: Satan n'est qu'un hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant