Chap. 10

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Je reste sur ce que je dois considérer comme un matelas. J'essaye de me convaincre qu'il y a pire que je n'ai pas à me plaindre.

Jusqu'à que ton tour arrive...

Non il ne me ferait pas subir cela. Marcus tient trop à moi pour me faire vivre toute cette torture, non ?

Tu essayes de te convaincre qu'il ne le fera pas. S'il tenait un peu à toi il ne t'aurait pas défenestré. N'oublie pas qu'il est celui qui a mis un terme à ta misérable vie.

C'est parce que je l'avais poussé à bout avec mon comportement détestable. Il n'a pas su se contrôler. Je suis le seul coupable de mon sort.

Sais-tu que tu tiens le discours d'une compagne battue et qui justifie les actes de son conjoint tout à fait répréhensible ? As-tu la moindre idée de ce qui compte arriver ? Crois-tu réellement qu'en étant en Enfer tu vas rester éternellement dans cette perle ? Réveille-toi et réalise que le pire reste à venir.

Non, il ne me fera pas ça. Je connais Marcus. Il ne me fera pas de mal.

Continue à te bercer d'illusions jusqu'à que la dure réalité te frappe de plein fouet.

Vivre dans l'incertitude, la peur, l'angoisse et le doute, est devenu mon quotidien. Je perds le contrôle de mon esprit et de mes pensées. La peur et l'angoisse me mènent vers le fleuve de la folie. Je ne tiendrais pas longtemps. Dans peu de temps la réalité sera pour moi qu'une notion abstraite.

Tout comme la notion temporelle...

Mes peurs et mon angoisse ont fini par me quitter. Vous me direz enfin. Mais non, le pire était en train de se passer et moi... Je ne pouvais rien faire. En soi, je n'avais pas envie de me battre. J'avais comme quitté mon enveloppe charnelle. Les informations que recevait mon corps n'atteignaient pas mon cerveau. Mais maintenant que j'ai repris connaissance, les informations je les reçois plus que bien.

Je savais déjà au moment où ils ont ouvert la porte de la perle que ce qui m'arriverait ne serait qu'un calvaire à durée indéterminée. Être ficelé comme un porc et se faire roussir lentement la croupe au-dessus d'un geyser. Ecouter ces barbares parler et rire pendant que tu sens ta peau brûler. Lentement ta chair se détache de ton corps. Tout doucement elle bout avant de tomber à l'intérieur de cette bouche qui crache infiniment ce souffle chaud. Je hurle, je supplie... Mais rien, à part seulement une parole qui m'a laissé entendre que tant qu'ils ne se lassaient pas de la punition, ils n'en changeraient pas. Aussi plus la punition change, plus elle devient douloureuse.

« Jusqu'à que la douleur ne brise ton esprit, que ton cerveau ne soit plus capable d'émettre aucune pensée. Jusqu'à que tu deviennes une vulgaire marionnette. »

Petit à petit le geyser évoluait sur mon corps. Il remontait, me faisait savoir que cela serait jusqu'à que l'on entre-aperçoive mes os. Au moment où ils ont mis mon visage en face de la bouche béante d'où s'échappe le souffle, j'ai su que ce que j'avais ressenti avant n'était qu'un avant-goût par rapport à ce qu'il m'attend.

Alors être vivant, conscient et sentir vos yeux fondre comme des boules de glaces au soleil, je me demande en combien de temps se résume l'éternité. Revenir pour subir tout cela. Revenir indéfiniment.

Revenir sans arrêt pour se faire anéantir.

Revenir à chaque fois pour que des personnes dont la seule chose qu'ils sachent exécuter c'est la torture.

Revenir pour qu'ils puissent jouer avec votre corps en usant de divers stratagèmes tous aussi plus tordus les uns, les autres pour briser  votre mental.

Le jour où ils ont voulu savoir quel goût avait ma chair, j'ai pu honorer leur souhait en assistant à une séance de cannibalisme, au première loge. Un bâton qui entre depuis l'anus pour ressortir par ta gueule, pour pouvoir « mieux te retourner », disaient-il. Se faire éventrer puis vider de ses organes comme du bétail. Des souffrances inhumaines que l'on vit et revit jusqu'à la fin des temps.

J'en aurais pleins d'autres à vous raconter plus aussi tordus, aussi douloureux, aussi choquants, mais je ne suis pas là pour vous faire régurgiter vos plans de la journée.
Je ne sais depuis combien de temps j'endure cela, ni combien de fois suis-je revenu. Quelqu'un viendra-t-il me sauver ?

- Dylan... 

Vie de débauches: Satan n'est qu'un hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant