chap.5

415 26 2
                                    

A peine arriver au club que des mauvaises nouvelles me parviennent. Putain on ne peut jamais être tranquille ! Fait chier ! 

"Ouais, allô ! Bon tu veux me dire qu'est-ce qui se passe avec cette foutue marchandise ?"

(L'interlocuteur répond)

" HAHA ! J'espère que tu te fous de ma gueule ?! J'espère sincèrement que tu te fous de ma gueule, parce que si ce que tu me dis est vraiment en train d'arriver, pris Jésus que je ne te retrouve pas."

Je raccroche. Je souffle à bout de nerfs. Je suis entouré d'incapables. Faut que j'en parle avec Marcus, mais je vais attendre qu'il finisse. Je sens que si je vais l'interrompre une fois de plus et surtout pour lui annoncer une mauvaise nouvelle, ça risque de chauffer un peu. Marcus en colère c'est vraiment quelque chose à ne pas rater. La première fois où je l'ai vu en colère, enfin non, pas en colère mais au bord de l'implosion, j'ai été impressionné. Je ne peux pas ressentir la peur donc c'était comme voir un film où l'on ressent rien mais on est quand même admiratif devant le travail du cinéaste.
Ce jour-là, il a refusé d'utiliser ses pouvoirs et c'était tout aussi exceptionnel. Toute l'histoire est partie du fait qu'on ait essayé de le duper. En sachant que c'est quelqu'un qui n'aime pas du tout le mensonge et qu'on le prenne pour un con. Certes personne ne sait que c'est Le Diable, mais tout le monde connaît Marcus pour ses Cinq règles et sa façon de se venger: personne ne s'en sort vivant. Je n'ai pas compris pourquoi ce type a décidé de s'attirer les foudres de Marcus. Je pense il devait être suicidaire, parce qu'autrement je ne comprends pas comment on peut aller cherché la mort de son plein gré.
Marcus l'a mis au défit de se battre en tête à tête. Le gars comme un imbécile a accepté. Bon je pense qu'il croyait avoir ses chances, vu son gabarit comparé à mon cher ami. Contre un simple humain, il aurait largement eu ses chances de gagner. Il devait mesuré un bon mètre quatre-vingt-dix pour cent-vingt kilos. Une montagne de muscles. Marcus mesure la même taille que lui mais pèse dans les quatre-vingt-dix kilos de muscles. L'issue de l'histoire est que Marcus l'a salement amoché. Malgré qu'il n'utilisait pas ses pouvoirs, sa force reste quand même supérieure à la nôtre. Après l'avoir bien sonné, il l'a traîné et l'a attaché de telle sorte que son corps pendait, ses mains liées au-dessus de sa tête. Il est parti cherché une arme comme d'habitude jamais de flingues juste des lames. Il a pris un sabre. En deux ou trois mouvements, le gars était en morceaux. Moi en bon spectateur, j'ai applaudit de là où j'étais, c'est à dire assis sur une chaise tapis dans la pénombre. Après cela il est parti s'enfermé pendant deux jours dans sa salle de torture.

Je préfère attendre parce que si c'est pour le faire sortir, qu'il fasse un massacre et reparte refaire un autre massacre dans sa salle, ça ne va pas le faire. Après il cherchera un autre homme pour achever son art qui aura été saboté par la fureur qu'il ressentira sur le moment et il va emmerder tout le monde. On dirait je gère un gamin. Je lâche un soupir.
Bon faut que je me réfugie quelque part pour pouvoir réfléchir.

Je suis dans Ma salle. Cela fait maintenant cinq mois que je n'y avais pas mis les pieds, car je ne voulais pas être assailli par les souvenirs, mais... Aujourd'hui les souvenirs défilent mais les émotions qui me traversaient à cette époque là ne font plus parti de moi. Les images défilent dans ma tête mais au niveau de mon cœur rien ne se passe, pas de palpitations, pas de peur, pas de frissons, rien. Je traverse la pièce et regarde la diversité des instruments, pour enfin en choisir un qui me correspond bien. Parce que même sans le vouloir il me fait composer ce que je suis censée ressentir. Il me connaît mieux que personne. D'ailleurs c'est l'une des premières raisons qui fait que je ne voulais pas revenir dans cette salle, car je ne peux quitter la salle sans l'avoir caressé, sans qu'une note ne s'envole. Je m'installe alors sur le petit tabouret et je ferme les yeux lorsque mes doigts rencontrent les touches. Je commence alors à composer. Je laisse le son que libère l'instrument envahir la pièce. Je laisse ce doux son en même temps violent percuté dans mes oreilles. Je laisse mes mains commandées. Je laisse mon esprit composé comme il le souhaite. Je ne veux pas réfléchir à la façon dont je veux que le piano vibre, de toute manière je n'en ai pas spécialement besoin, il me comprend. Il sait tout ce que j'essaye tant bien que mal de cacher. Il me connait mieux que moi-même. Il représente ma peur, car j'ai peur de trouver quelqu'un qui me connaisse aussi bien que cet instrument.

Je compose tout ce que je serais en train de ressentir en ce moment si je pouvais encore ressentir: incertitudes, colère, tristesse, joie de pouvoir à nouveau explosé seul mon désespoir, peur, mélancolie.. Cette pièce représentait mon exutoire. Des fois lorsque j'avais besoin de parler pour extérioriser, je chantais. Ma voix quitté la prison qu'était ma gorge pour s'élancer dans les airs. Des mots, des expressions, des phrases rythmés pour exprimer mes état d'âmes. Mais souvent trop accablé par la vie, je ne murmurais que de simples airs pour accompagné les instruments. Aucun mot ne pouvait illustrer mes sentiments car trop souvent ils étaient trop puissant. Lui et les autres instruments de la pièces sont les seules à avoir vu mon corps s'unir avec cette femme. Il m'a vu, senti mon corps transpiré, vibré au contact de la peau de cette femme qui avait autrefois tout pouvoir sur moi. J'ai connecté nos deux corps sur cet objet si précieux à mes yeux. Cet instrument connait chaque recoins de mon âme et de mon corps.

J'entends quelqu'un rentrer dans ma pièce, mes mains s'arrêtent net. À part Marcus, personne n'ose pénétrer mon sanctuaire au risque d'une mort certaine. Même lui ne m'a jamais vu ou entendu joué.

- Cela faisait longtemps que tu n'y étais pas venu, dit Marcus.

- Mouais...

- Nous avons tous les deux des choses à cacher et à nous reprocher apparemment.

- Comme tout le monde, je soupire.

- Ouais... Comme tout le monde, murmure-t-il.

Un silence règne dans la pièce qui est seulement éclairé par quatre petites bougies et un faisceau lumineux provenant de la petite fenêtre. Nous restons comme ça pendant un moment avant que Marcus ne le rompt.

- Qu'est-il arrivé à la marchandise ?

- La police l'a intercepté et Tonio a vendu le groupe.

Marcus grogne et je sais qu'il a envie de casser tout ce qu'il y a dans la pièce. La loyauté est une chose qu'il prend à cœur alors si quelqu'un le trahit, que cette personne sache que son destin est déjà scellé.

- Tu veux casser ? Tu sors te calmer, je lui ordonne.

- C'est bon, c'est bon, il passe une main dans ses cheveux noirs et souffle un coup pour se redonner contenance, puis reprend, donc on est recherché ? Et son coéquipier où est-il ?

- Il prévoit de se livrer à la police. C'est lui que j'ai eu au téléphone.

- OK, OK.

Sur ce, il se lève et part. En sortant il claque la porte. Je sais déjà comment ça va se finir, en bain de sang. Et puis, ils l'ont mérité. Ils ne connaissent pas le sens de la loyauté. Je constate que très peu de gens l'ont d'ailleurs.

~~~~~~~~~~×~~~~~~~~~

Après deux heures d'attente, Marcus a fini de se défouler. On est en train de rouler vers les quartiers les plus mal famés pour aller chercher tout le monde une réunion de crise est prévu. Il va falloir mener une contre-attaque. Une guerre entre le camp de la "justice" et le camp des "méchants" est déjà déclaré et la défaite n'est même pas envisageable.

J'allume une nouvelle clope pour dire bonjour à ce nouveau combat que la vie m'offre. Je compte pleinement le savourer, me défouler, tuer mais surtout montrer au monde entier ma déchéance.

Vie de débauches: Satan n'est qu'un hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant