Vie de débauches: Satan n'est qu'un homme

Chap.12

 Un poids pèse sur moi. Une respiration s'abat sur ma nuque. Quelque chose de doux est en train de caresser celle-ci. Autre chose de doux est sous ma peau, comme des... draps ? Je tente d'ouvrir les yeux. D'abord un œil puis l'autre. Lorsque ma vue est rétablie, la première chose que je vois c'est une fenêtre. Je décide de me lever, mais il y a encore ce poids sur moi. Je regarde alors plus bas sur mon corps et je vois un bras qui m'enserre la taille. Un bras musclé et veineux. Un homme ? Je cherche donc à me dégager de la prise mais celle-ci se resserre. Je réessaye mais peine perdue. Une nouvelle idée, me retourner. J'entreprends de me retourner. Je m'y prends doucement, pensant que mon compagnon dort encore. Après plusieurs minutes laborieuses, à faire des gestes lents et prudents, je me retrouve enfin devant... Marcus ?

Non, c'est impossible. Il ne peut être là. Je suis censé être en Enfer. Je dois surement rêver. Peut-être que les traitements de mes tortionnaires ont fini par me rendre fou. Une hallucination, cela ne peut être que ça. Je désirais ardemment le voir, encore une fois, donc mon esprit n'a pu que me créer un univers où Marcus y est.

J'examine les traits de Marcus. Il est là, les yeux clos, son bras autour de ma taille, sa bouche à quelque centimètre de la mienne. Je ne peux m'empêcher de tracer le contour de sa mâchoire. J'aurais tellement aimé qu'il soit vraiment là. J'aimerais tellement que ce moment soit réel. Je finis par poser ma main sur sa joue.

- Depuis le temps que je rêve de ce moment.

Lance la voix rauque de Marcus, ce qui a pour effet de me faire sursauter. Mon cœur entame une course folle. Je me dépêche de retirer ma main de sa joue mais il la rattrape juste à temps. Soudainement ses yeux me vrillent. Ce regard que l'on peut comparer à un trou noir, me coupe le souffle. Sa main sur la mienne posait sur sa joue. Nos visages si près que l'on partage le même air. Le temps semble s'être arrêter. Il n'y a que nous. Je ne pensais pas qu'une hallucination causerait de tels dégâts sur moi. Je suis complètement absorbé par la personne en face de moi. Je suis statufié par ce regard. Tout paraît si réel. J'ai presqu'envie d'y croire.

- Je suis vraiment là, avec toi. Tu es réellement là.

Sa voix me fait frissonner. Mais je ne peux y croire. Comment se pourrait-il ? Pourquoi serait-il revenu vers moi ? Pourquoi me regarderait-il avec ce regard chargé d'émotions ?

- Pourquoi Marcus ?

C'est la seule chose que je peux lui dire. Nos regards ne se détachent à aucun moment. Notre position est toujours la même. Aucun mouvement n'est esquissé. C'est comme-ci on se rencontrait pour la première fois. Comme-ci on se redécouvrait. Comme-ci on réalisait enfin l'existence de cet être tant attendu. Comme-ci... Ce n'était qu'une évidence. Un détail qui prenait aujourd'hui toute son importance. Un détail qui n'a jamais été un détail. Un personnage qui semblait secondaire mais qui était et est, en fait depuis le début, le protagoniste.

- Il y a tant de choses que je dois te confier. J'ai réalisé tant de choses en si peu de temps. Ses yeux toujours plongés dans les miens traquant la toute petite lueur d'émotions. Je suis le Diable mais j'ai envie de me confesser. Et... Peut-être, pourquoi pas expier certaines de mes fautes.

Je ne comprends pas. Malgré tout, un autre « pourquoi » m'échappe. Je ne réalise toujours pas qu'il soit en face de moi. Mes yeux ne le quittent pas une seconde.

- Parce que je veux que tu me pardonnes. Parce que j'ai un cœur malgré que je sois Satan.

Sa sincérité me transperce. Mon palpitant s'affole une nouvelle fois.

- Mais avant tout, il faut que tu saches.