Chap.11

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Je crois que je commence à réellement à perdre les pédales. Il est complètement impossible que je voie Lullaby. Il est impossible que Lullaby soit en Enfer. Elle ne peut être devant moi. Marcus ne l'aurait pas envoyé me rejoindre. Il n'est pas aussi cruel. Je ne peux pas croire qu'elle soit réellement là. Pourtant j'entends sa voix m'interpellait si distinctement que l'on pourrait envisager le fait qu'elle soit réellement devant moi, sa main tendue frôlant de ses doigts fins mon visage défiguré. J'observe sa mine peinée face à l'horreur qu'est mon visage. Et oui encore une fois je suis amoché, mais cette fois-ci ils ont pris un malin plaisir à m'entailler le faciès. Ils voulaient une nouvelle fois faire « des test ». Cependant ils ont eu l'amabilité de me laisser mes yeux.

Je reviens sur le mirage qui me fait face. Ses cheveux blonds ondulés encadrent ses traits parfaits. Sa lèvre inférieure qui tremble, ses yeux qui s'embuent de larmes, la rendent plus mignonne. Je ferme les yeux et savoure ce contact.

Ma petite lapine...

Bizarrement je trouve du confort de par sa présence. Le fait de voir une autre personne que ces sadiques me rassure. Non pas sur ma santé mentale qui je pense se détériore, mais sur le fait que je m'humanise de plus en plus.

Soudain j'entends un rire. Je relève la tête et constate que c'est Lullaby. Je la dévisage. Qu'est-ce qu'il peut bien la faire rire ?

- Tu sais je n'aurais jamais pensé qu'il t'aurait confié à ses monstres. Je pensais que tu comptais un minimum pour lui pour qu'il envisage ne serait-ce que l'action qu'ils approchent ta porte, mais il semblerait que je me sois trompé et toi aussi d'ailleurs.

- Mais qu'est-ce que tu racontes Lullaby ?

- J'essaye de comprendre Lux. Un jour il te porte un intérêt et un autre il s'entiche d'un autre. J'ai toujours voulu attirer son attention. Imagine un peu la seule personne qui nous évite pas, qui ne soit pas effrayé par ta simple naissance. Du jour au lendemain, il disparaît me délaissant, seule. Je suis partie lui demander des explications. La seule chose qu'il m'a dite c'est qu'il en avait marre de jouer un rôle. Je l'ai supplié de revenir auprès de moi. Je lui ai assuré qu'il pouvait être qui il voulait avec moi, je m'en moquais tant qu'il restait avec moi. Mais il n'a jamais voulu entendre. Il s'est mêlé aux humains. Il a joué. Il s'amusait des traits de caractères des mortels. Ceux qui vous mène à votre perte : la cupidité, l'avidité, la prétention, l'égoïsme, etc. Puis il a fini par rencontrer ta route et tu as gâché toutes mes chances pour qu'il revienne à mes côtés. C'était avec moi qu'il s'amusait. Avec moi qu'il souriait. Avec moi qu'il était en duo. Il a fallu que tu marches sur mes plates-bandes. Il a fallu qu'à ta vue, il ait des idées saugrenues telles que se sauver de son royaume, mener une vie « normale », rester avec toi. Tu lui inspirais certaines choses, mais jamais il n'a pu changer. Au contraire vous vous êtes enrôlés tous deux dans une spirale qui vous détruisait. Puis je suis arrivée. Moi, la petite chose fragile, cachée dans un coin sombre de la pièce, prise de peur par son élan de rage et toi, mon sauveur. J'étais là, m'appropriant ce qu'il considérait comme sa propriété sous son nez. Je l'ai poussé encore plus dans ses retranchements alors qu'il était presqu'au bout de sa limite niveau patience.

Je la regarde avec impassibilité, mais intérieurement c'est la panique. Le choc est total. Je lui demande l'air de rien :

- Lu' de quoi tu parles et qui est ce Lux ?

- Tu te fous de moi ! hurle-t-elle. Lux, c'est ton cher Marcus, de son vrai nom Lucifer ou Satan, au choix. Puisque l'heure est aux révélations. Je ne suis pas celle pas que tu crois, ou plutôt celui.

En disant cela, il prend soudainement une apparence d'homme, mais honnêtement rien ne change réellement. Il a des allures androgynes. C'est juste qu'il n'a plus de poitrine et ses traits sont moins féminins. Bizarrement je le trouve mieux comme cela.

- T'es plutôt mignon comme mec. Je ne comprends pas pourquoi il n'a pas voulu rester près de toi. Ou peut-être que si. Tu l'oppressais avoir toujours être sur son dos. Je lui lance.

Il rigole. Un rire sublime. Un rire enjôleur qui pourrait faire fondre tout cœur de glace. Et son sourire, celui d'un ange. Il vient poser ma main sur ma poitrine et trace avec son index la ligne de poils qui lie mon nombril à mon bas-ventre. Puis sa main remonte sur mon pectoral, mon épaule, ma nuque pour me saisir violemment le cuir chevelu. Ayant les poignets emprisonnés à des chaines au-dessus de ma tête, je ne peux que gémir de douleur. Me débattre ne servirait qu'à m'épuiser encore plus que je ne le suis déjà. Surtout qu'il arrive après la session de torture des bourreaux.

- Sais-tu avec qui il joue maintenant sur terre ? M'interroge-t-il tout sourire. Son sourire est malicieux. Il approche alors son visage de mon cou et doucement à mon oreille dont il mord le lobe, me murmure : c'est avec moi qu'il joue, depuis deux mois maintenant. Enfin deux mois sur terre, un an et demi s'est déjà écoulé en Enfer. Ce n'est pas la même temporalité. Et oui mon chou, comme tu l'auras compris c'est avec moi qu'il prend du bon temps maintenant.

Un rire m'échappe et je rétorque :

- Tu crois vraiment que je vais te croire ? Je parie qu'il ignore à qui il a réellement à faire. Ai-je tort ?

Il grogne et tire plus fort sur mes cheveux. Les dents serrées, il me menace.

- Ne joue pas au plus malin avec moi. C'est moi qui ait demandé aux monstres de te laisser tranquille le temps que je discute avec toi donc fait en sorte à ce que je n'ai pas à les rappeler.

Je le dévisage avec fureur. Il sourit.

- Voilà, je préfère ça. Recommençons du début. Je suis Lullaby, alias la Berceuse sombre. Ravi de te connaître Dylan.

Vie de débauches: Satan n'est qu'un hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant