neuf [jour 4]

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Point de vue d'Antoine

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Point de vue d'Antoine


Je n'arrive pas à détacher mon regard de Gracia qui est avec Adrian. Je n'arrête pas de penser à ce qu'elle m'a dit, à ce qu'elle m'a raconté. Je n'arrête pas d'y penser depuis ce matin, depuis qu'elle a prononcé ces mots. Je l'avais bien dit qu'elle n'était pas méchante et ne cherchait pas à nous blesser. Au contraire, elle veut nous protéger d'elle-même et se protéger elle aussi par la même occasion. Après tout ce qu'elle a vécu, je la comprends. Ça a dû être tellement difficile de perdre sa mère, puis son père et se retrouver seule. Elle a vécu tellement plus de choses que moi dans sa vie alors que je suis plus âgé.

     Le cri d'Adrian me fait sortir de mes pensées. Il s'est levé du sable en montrant je ne sais quoi dans sa main. Je me lève et le rejoins tout comme les gars et Malia. Le petit tient une caméra dans sa main. Où est-ce qu'il a trouvé ça ?








J'avais oublié que je l'avais prise avec moi.

À quoi tu veux que ça nous serve ?

Je me suis dit que ce serait plutôt bien si on laissait tous des messages. On se filmerait en train de raconter notre quotidien, au moins, on pourrait se confier à quelqu'un. Enfin, vous voyez. Et puis, si les secours ne nous retrouvent pas, peut-être que quelqu'un tombera dessus un jour et qu'on apprendra ce qui s'est passé pour nous.








Il n'est vraiment pas bête pour ses douze ans. C'est une bonne idée. À force de garder tout pour nous, on va exploser et ce ne sera pas bon, les problèmes s'aggraveront alors oui, je pense qu'on devrait faire ce qu'Adrian a proposé.








Je suis pour.

Moi aussi, tout le monde ou presque à parler en même temps.

Gracia ?

Vous faites ce que vous voulez. Perso, je ne le fais pas, mais faites-le vous.








Elle n'ajoute rien et s'éloigne de nous, se dirigeant vers la mer. Il ne faut pas qu'on s'inquiète, c'est du Gracia tout craché, pas vrai ? « Et comment on fait quand il n'y aura plus de batterie ? » Hugo n'a pas tort. À un moment, la batterie sera morte et, à l'endroit où nous sommes, il n'y a pas d'électricité.








Et bien, on arrêtera de filmer, fit Malia, levant les épaules.

Je l'ai chargé au maximum alors je dois avoir six heures de batterie à peu près.

On a qu'à se dire qu'on filme maximum cinq minutes à chaque fois par personne.








On est tous d'accord avec Benoît. Chacun retourne à ses petites occupations. Je récupère des feuilles d'arbre qu'on a été cherché ainsi que des lianes et rejoins la mer pour m'occuper de mon genou. J'ai encore mal, moins certes, mais la douleur est toujours présente. Je m'assois sur le sable et enlève le sorte de pansement qu'on a fait. Je grimace en desserrant les lianes qui servent à tenir les feuilles. « Besoin d'aide ? » Je tourne la tête et aperçois Gracia. Je lève simplement les épaules, répondant ni positivement, ni négativement. Elle s'abaisse finalement à ma hauteur et enlève mes mains de mon genou. Je ne comprendrais jamais cette fille. Elle peut être de mauvaise humeur, avoir un caractère de merde et devenir d'un coup totalement gentille, serviable et douce. Je ne comprends pas, et à vrai dire, je ne cherche pas vraiment à comprendre.

SURVIVE » edfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant