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Point de vue de Gracia
Je marche suivi de cet Antoine sur les talons. La nuit a été difficile. Les températures ont chuté en plein milieu de la nuit. Étant dehors en simple short et débardeur tenir était compliqué. Je n'entends plus le châtain derrière moi depuis quelques minutes et ça commence à me préoccuper. Je tourne la tête et le vois en train de faire je ne sais quoi avec une liane. Si ça peut lui faire passer le temps et qu'il arrête de faire du bruit en marchant, ça me convient parfaitement.
— Tu penses qu'on va retrouver les autres ?
— Aucune idée.
— De toute façon, cette jungle n'est pas interminable, on trouvera bien le bout à un moment.
J'espère bien. Je n'ai pas envie de me coltiner ce gars toute ma vie et rester ici. Ça fait seulement trois jours qu'on s'est crashé, mais je dois avouer que je commence à perdre patience. Les secours ont arrêté de nous chercher. Je pense. Enfin, est-ce qu'ils nous ont vraiment cherché déjà ? Est-ce qu'ils se sont aperçus que les corps de certains des passagers enregistrés ont disparu ? Bonne question. On le saurait que lorsqu'on sera retrouvé. Si on l'est un jour.
— Pourquoi tu n'es pas avec les autres en fait ?
— Certains pensaient que je ne savais pas ce que je faisais.
— Pourtant tu as l'air de t'y connaître dans la survie.
— Il faut croire que tout le monde ne pense pas comme toi. Enfin bref, je suis partie et ils sont restés entre eux.
— Je ne pense pas que se séparer est la meilleure chose à faire dans cette situation. On est toujours plus fort à plusieurs.
Peut-être bien, j'en ai aucune idée. J'ai toujours été seule. À vrai dire, les gens sont toujours étranges avec moi. Pourquoi ? Peut-être parce que je suis la petite orpheline qui a été envoyée de famille d'accueil en famille d'accueil avant qu'un couple m'adopte. Ouais, c'est sûrement pour ça, parce qu'à vrai dire, je ne vois pas ce que ça peut être d'autre. Les gens ne m'adressaient pas la parole, parlaient dans mon dos et j'ai toujours eu horreur de ça alors je ne me suis jamais risquée à aller vers eux. Aujourd'hui, les seules personnes avec qui je m'entends bien sont deux pauvres gars de vingt ans qui passent leur vie à envoyer les gens balader. Ils sont directs, francs et ne passent pas leur vie à critiquer tout ce qui bouge : j'aime bien.
M'enfin, voilà pourquoi je ne sais pas ce que ça fait d'être plus fort à plusieurs. Je suis cette fille solitaire qui a appris à se débrouiller seule depuis son plus jeune âge. Les amis, les proches, tout ça ce n'est pas pour moi.