quatorze [jour 20]

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Point de vue de Hugo

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Point de vue de Hugo


    Je crois que Ben n'est toujours pas remis de son mauvais rêve d'il y a deux jours. Je peux comprendre, parce que d'après ce qu'il nous a raconté, on n'a pas été très tendre dans nos propos. Mais jamais, je pourrais dire de telles choses sur lui. Vraiment jamais. Ce gars, ce n'est pas simplement mon coéquipier. C'est mon frère, mon bras droit. Je ne sais pas comment il a pu s'imaginer un rêve pareil. J'espère juste qu'il nous fait confiance, parce que s'il a fait un réveil comme celui-là, c'est qu'il y a bien une raison.

    Je tourne instinctivement la tête en entendant du bruit pas loin. C'est moi qui tiens la garde cette nuit alors je fais attention à tout pour qu'on soit en sécurité. Adrian est debout quelques mètres derrière moi. Il s'approche pour finalement s'asseoir à mes côtés silencieusement. Je suis admiratif. Je veux dire que ça fait vingt jours qu'on est sur cette île et il tient le coup, il ne baisse pas les bras. Il a même voulu quitter le camp pour trouver une solution, les secours. Bon, on sait tous que ça ne s'est pas terminé comme on l'aurait voulu, mais heureusement, tout s'est bien terminé.





Hugo ?

Oui ? Le vent se fait ressentir.

J'ai peur.





Je tourne directement la tête vers lui. Jamais il a dit à qui que ce soit qu'il avait peur. Il a toujours gardé ça pour lui, se montrant fort. Je suis surpris, mais pas tant que ça. C'est un gamin. Comment ne pas l'être à sa place ? Même moi, j'ai peur.





Je n'y crois plus. Les secours ne viendront jamais.

Eh dis pas ça. Ils vont venir nous sortir de là, j'en suis persuadé.

S'ils nous avaient cherché, ils nous auraient déjà trouvé.

N'en sois pas si sûr, déclarais-je. On est six, on a tous une famille et crois-moi, ils ne baisseront pas les bras. Peut-être que les secours nous ont pas trouvés, mais eux, ils nous retrouveront. Il y a six familles qui nous cherchent et je suis certain qu'on va nous secourir. Je le sens.

Tu es le seul qui y croit encore.

Je sais.

Pourquoi tu oses encore y croire ?

Parce que si je ne le fais pas, qui le fera ?





Il faut bien que quelqu'un continue de croire en l'impossible. Il faut que l'un d'entre nous ait la foi pour tous. Si aucun de nous l'a, on crèvera ici, c'est simplement une question de temps. Le temps qu'on meurt de faim et de soif, le temps qu'on s'entre-tue mutuellement, le temps qu'on se fasse manger par un animal sauvage. Ce n'est qu'une question de temps.





SURVIVE » edfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant