treize [jour 18]

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Point de vue de Benoît

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Point de vue de Benoît


Il fout la merde à chaque fois.

C'est pas sympa de dire ça, mais il est putain de chiant.

On dirait un gamin.

Ça a toujours été comme ça depuis qu'il est arrivé en sélection.

Et dire qu'en plus de l'avoir avec nous pendant les périodes de match, on doit se le coltiner sur une île déserte. Quelle joie...

Faut qu'on tienne le coup jusqu'à ce que les secours arrivent.

Je crois que je l'aurais étranglé avant.





C'en est trop. Comment ils peuvent dire ça ? Comment c'est possible ? Putain, mais j'en reviens pas. Je pensais qu'on faisait partie de la même famille qui se soutenait, s'aimait et partageait le même amour pour le ballon rond. Je me suis bien trompé, punaise. J'ai l'impression que c'est un cauchemar. Ça ne peut pas possible. Je dois être en train de disjoncter comme lorsqu'on a quitté l'avion. Il n'y a pas d'autres solutions possibles.

     Je fais demi-tour, m'éloignant de ces deux connards qui me servent de coéquipiers et retourne au camp en faisant le moins de bruit possible. Je ne vais rien leur dire. Je vais me taire et faire comme si je n'avais pas entendu cette conversation si révélatrice sur ma personne. Je vais voir jusqu'où ils peuvent aller en me mentant.

     Je m'assois sur ma genre de couchette et baisse la tête. Je nage en plein cauchemar. Je tire des mèches de mes cheveux. En plus d'être coincé sur une île déserte depuis dix-huit jours, il faut qu'Hugo et Antoine me haïssent. Mais merde, qu'est-ce que j'ai fait pour qu'ils pensent ça de moi ?





Tout va bien ?





Je relève la tête et découvre Malia en face de moi, le sourcil arqué certainement en train de se demander ce qu'il se passe. Si elle savait...





Ouais ouais, tout roule, nickel, c'est le bonheur !

Je vais prendre ça pour un non. Tu veux en parler ?

Putain, mais casse pas les couilles, Malia.

Wow. Je viens là pour t'aider et pour être sûr que tout va bien, mais tu me traites comme une malpropre. Quel con tu fais, Costil.





Elle me jette un regard noir avant de faire volte face et de s'éloigner. Je suis qu'un con, ma parole. Tout va de travers aujourd'hui. Pire qu'un cauchemar. Je ne sais pas combien de temps je reste là à me morfondre. Je finis par me lever et je vais jusqu'au sac où se trouve la caméra. J'ai besoin de parler sans être jugé et c'est le seul moyen que j'ai. Je vais avoir l'air ridicule à parler à une caméra, mais au point où j'en suis.

SURVIVE » edfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant