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Point de vue d'Hugo
Ma jambe me fait atrocement mal. Je pourrais crier de douleur, mais je fais tout pour ne pas le faire afin que les autres ne s'inquiètent pas encore plus. À la vue du visage des gars, j'ai bien compris que ma jambe était vraiment dans un sale état. J'espère simplement que je vais pouvoir marcher à nouveau et faire du football. Si ce n'est pas le cas, je ne sais pas ce que je pourrais devenir. L'ombre de moi-même certainement.
Les gars sont toujours là à vérifier que tout va bien et que je ne manque de rien. J'ai horreur de ça, d'être un fardeau pour quelqu'un. Après Malia qui s'est retrouvée clouée au lit à dormir pendant plusieurs jours pour reprendre des forces, c'est mon tour.
— Tu veux que je t'apporte quelque chose ?
— Ça va, Anto, okay ?
— Alors pourquoi tu grimaces toutes les deux secondes ?
— Il y a rien qui pourra soulager la douleur alors tu ne peux rien faire pour moi.
— T'as faim ? Soif ?
— Rien de tout ça.
La seule chose que je veux, c'est rentrer chez moi et que ma jambe guérisse pour que je puisse être sur pied rapidement. Est-ce que c'est trop demandé ? Est-ce que je demande la lune ?
— Tu te rappelles de la fois où on avait saccagé le lit d'Olivier pendant la coupe du monde ?
— Il nous en voulait à mort.
— Je l'avais jamais vu dans cet état avant la finale de l'euro.
— Je crois que s'il avait pu, il nous aurait tué sur-le-champ.
— Si ses yeux avaient été des mitraillettes, on serait mort dès qu'il aurait découvert la vérité.
C'était la bonne époque. J'ai l'impression que ça fait des années alors que c'était il y a deux ans. On était complètement fous et insouciants. On était arrivé en quart de finale, c'était quelque chose d'énorme déjà. C'est sûr que si on avait battu ces Allemands, si Hummels n'avait pas marqué, ça aurait été l'apothéose. L'Allemagne était l'équipe qu'on redoutait le plus. Malheureusement pour nous, on avait échoué, mais deux ans plus tard, on a repris notre revanche. Comme quoi il ne faut pas perdre espoir, personne est invincible, rien n'est impossible.
— Tu sais de quoi j'ai envie là ?
— Dis-moi tout que j'aille te le chercher.
— D'un bon Mcdo bien gras. De la bonne malbouffe.
— Dès qu'on rentre, on s'en fait un.
— Quelqu'un a parlé de Mcdo ? Intervient Ben d'un coup.
