🥀 Chapitre 9

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Je n'en croyais pas mes oreilles. Il avait vraiment dit ce que je croyais ?
Il commençait à peine à faire nuit, et je le regardais, nous étions là, les yeux dans les yeux. D'un coup, il m'attrapa par les épaules, et il me tenait contre lui, allongés sur le sol de la cabane.
" Qu'est-ce que tu fais ? Criais-je.
- Chut...
- Quoi ? Chuchotais-je alors.
- J'ai vu les arbres bouger derrière toi, et il n'y a pas un poil de vent aujourd'hui... je pense qu'il y a quelque chose, me répondît-il."

Je paniquais. Qu'est-ce qu'il se passait ? Quand d'un coup, je la vis. Cette grosse bête était très étrange... elle ressemblait à un lion, mais elle était noire... et elle mesurait au moins deux mètres et demi ! Comment une telle chose pouvait elle exister ? Enfin... je me comprends... exister est un bien grand mot là où on est.

Elle était de dos, et semblait fouiller dans les branchages a une dizaine de mètres de l'arbre. Mais avec sa taille, elle pouvait nous voir rien qu'en tournant la tête. Je sentais des sueurs froides couler dans mon dos quand je sentis Elliot me tirer. Je le regardais, il était accroupi à côté de moi, et me tirait par l'avant-bras.
Je me mis moi-même accroupie et le suivait le plus discrètement possible. Il alla se cacher derrière le tronc de l'arbre, et je me plaçait entre ses jambes car le tronc n'était pas assez large pour nous cacher tous les deux l'un à côté de l'autre.

C'est alors que l'animal se retourna, et fit le tour de l'arbre... il nous avait vus. Je ne pouvais plus bouger, et Elliot passa ses mains au dessus de mes épaules, comme pour me protéger. Les yeux de la bête étaient à deux mètres de moi, et elle nous regardait attentivement.

Je sentais que j'allais mourir, ici, et probablement dans les bras de mon meilleur ami. Je réalisais alors, en quelques secondes, le non-aboutissement de ma vie.
C'est vrai, je n'avais absolument rien réalisé de mes projets : j'étais encore au lycée, je n'avais jamais été en fac, je n'avais même pas été considérée comme étudiante, bien que j'ai largement eu 17 ans. D'ailleurs, je n'étais même pas une adulte, en fait.
Je n'avais pas profité de mes amis, de ma famille, je ne leur avais jamais dit à quel point ils comptaient pour moi.

Et Bennett, dans tout ça ? Voilà bien deux ans que je l'aimais en secret, et jamais je n'avais oser lui parler d'autre chose que de cours... je ne pourrais même pas lui dire que je voudrais quelque chose entre nous deux, et il ne le saurait jamais. Ce qui, en mon sens, n'aurait rien changé... pour quelles raisons s'attarderait-il sur une fille comme moi, alors qu'il pourrait sortir avec une de ces filles au corps parfait, au visage parfait, et aux manières parfaites ?
Mais si il y avait bien une chose que je n'avais pas loupé, c'était le fait de réfléchir par moi même. Toutes ces filles plus présentes sur les réseaux sociaux que dans leur propre esprit, qui n'avaient  aucun goût en matière de musique, de style vestimentaire, si ce n'est ce qui est le plus populaire sur Instagram. Toutes ces filles qui ne respectaient pas leur propre corps, qui n'avaient aucun scrupule à coucher avec les plus beaux garçons du lycée pour s'en vanter la semaine suivante. Je les haïssait.

Cette étrange soiréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant