Chapitre 0 : Mâtinée Normales

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Ma malette contenant mon fusil tomba lourdement sur le parquet poussiéreux de mon studio miteux. A peine rentrée à la maison qu'il faut repartir, mais cette fois pour aller au lycée. Toujours habillée de mes vêtements de travail, je traînais la patte jusqu'à la cuisine où j'allumais ma machine à café , car il va m'en falloir des litres pour me maintenir éveillée. En attendant que ma machine peine à me sortir un café décent, je mis CNN pour voir les infos du monde et, comme d'habitude, le ronronnement insupportable de ma machine couvrait les paroles des deux présentateurs du New Day : Chris Cuomo et Alisyn Camerota.

En y réfléchissant bien, je m'en fichais de leurs nouvelles à la con, de toute façon tout va mal dans ce monde : l'économie, la politique et le social, rien ne va. Quelle vision pessimiste du monde j'ai ! Me passer de l'eau me fera du bien, et me donnera un petit coup de fouet. J'ai beau être debout, mes yeux d'onyx se fermaient tout seul, et je marchais d'un pas lent et calme vers ma salle de bains qui est dans le même état que mon studio, juste horrible, à tout instant, je risquais de m'ouvrir le pied.

Le reflet que me renvoyait mon miroir à moitié brisé. Le visage creusé et fatigué d'une jeune adulte ayant vu et vécu les pires atrocités que l'être humain pouvait faire en moins de quelques années. Un petit sourire se colla sur mes lèvres quand je portai mon regard sur mes cheveux qui, comme toujours, étaient mal, ou pas, coiffés. Quand j'y pense, passer chez le coiffeur ferait du bien à mes cheveux qui en ont vu des vertes et des pas mûr. Et j'ai ma petite idée sur ma prochaine coupe.

C'est dingue ma capacité à vite relativiser et ne plus broyer du noir. Ce n'est pas tout ça, mais l'heure tourne et mon lycée n'est pas à la porte à côté. Mon uniforme était accroché à la tringle de mon rideau de douche, et je commençais à entendre le son de ma télé, signe que mon café est prêt. J'arrachai mon uniforme de son perchoir et l'emmenai dans ma cuisine qui est aussi, ma salle à manger et en même temps mon salon, et ma chambre. Vous m'avez compris, la joie de vivre dans un studio.

Bon, comme ma machine n'a finalement pas fini de préparer ma drogue matinale, autant que j'enfile mon uniforme. Je retirais mon sweat-shirt noir pour laisser apparaître un corps que beaucoup de personnes voudraient avoir selon les standards de la société qui change tous les quatre matins. Bref, mon corps est juste comme il est : un corps d'une jeune adulte faisant du sport régulièrement. De ce fait, j'ai des abdominaux en béton armé (en fait, ils sont juste bien tracés) et des bras de charpentiers mais, comparé à certaines femmes qui sont dans le monde la boxe (oui, je suis boxeuse), je suis une brindille. Après avoir fini de rajuster le nœud de ma cravate et de boucler ma ceinture de mon jean complètement déchiré au niveau des genoux et mollet, je pouvais enfin profiter de mon café et n'ayant plus rien dans mes placards, je n'aurais que pour unique petit déjeuner mon café. Youpi...

Je sirotais mon café tout en piquant du nez, horrible. La journée va être dure à tenir, surtout qu'on a sport cette après-midi et c'est course à pied. Et peu importe qu'il vente ou qu'il neige Monsieur Carter nous ferra courir nos dix kilomètres. Versant le reste de ma cafetière dans mon thermos qui sera, à coup sûr, toute la journée posée sur mon bureau. Je préparais mes affaires de cours à savoir : un carnet de notes, mes livres de cours, une trousse classique de lycéen, un carton à dessin, mon matériel de dessin, qui est rangé dans une jolie pochette qui m'a été offerte pour mes 16 ans, ma tenue de sport scolaire et extra-scolaire ainsi qu'un bouquin que j'irais lire à l'heure du déjeuner (je suis en période de sèche pour le tournoi de boxe d'où le fait qu'il n'y ait rien dans les placards).

J'allais vers mon lit pour enfiler ma doudoune qui est mon seul manteau. Je vis que mon chat s'était allongé dessus, comme à son habitude, et il ne bougera pas temps que je ne lui aurais pas servi son repas.

- « Sale matou », marmonnais-je dans mon écharpe en préparant le repas de monsieur le chat. « Bloody ! Le repas est servi »

N'y une, n'y deux mon chat de 3 ans bondit de mon lit pour aller savourer son repas fait de croquettes au poisson que je paie une fortune, monsieur à des goûts de luxe attention ! Et je n'allais pas me plaindre car certain matin, je devais mettre double ration pour qu'il daigne enfin lever son gros cul de ma doudoune. Cela fait, je récupérais mon portefeuille et mon sac de sport et direction mon lycée.

Je vivais au 5ème étage d'un vieil immeuble d'Upper East Side, oui, le quartier de ceux qui sont nés avec une cuillère d'argent dans la bouche, mais il ne faut jamais se fier à la couverture d'un livre, rappelez-vous de ça.

La ville de New-York était sous une fine pellicule de neige ce matin à 6H59. Le jour n'a pas encore pointé le bout de son nez et il devait bien faire -5°C. J'enfoui mon nez, déjà rougi par le froid,dans mon écharpe et enveloppé mes oreilles autour d'un bandeau et je rabattis ma capuche. Un vrai froid de canard pour une fin novembre. Courage Ashley, tu n'es qu'à une 1H20 du lycée en vélo, qui n'est pas sur l'île de Manhattan.Oui ! Faire du vélo par ce temps, quelle bonne idée ! Aussitôt dit,aussitôt fait, c'est parti. Aller Ashley, ce n'est pas 15 kilomètres qui vont tuer une Underwood, tu as déjà fait pire (oui, ça s'est sûr). Les écouteurs dans les oreilles, les premiers kilomètres défilaient plutôt agréablement.

AidenDra au rapport !

Voici le Chapitre 0 de Le Masques du Mensonges, j'espère qu'il va vous plaire ! Laisser moi vos avis.

A bientôt.

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