Chapitre 3 (Partie 2) : Le Boulot c'est le Boulot

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Hier Soir vers 20 Heures :

  La nuit était belle sur New-York et pourtant la ville grouille de monde comme en pleine journée... Je ne m'y ferais jamais. Il neigeait encore mais moins fort que tout à l'heure. Bien emmitouflée dans ma doudoune, je dévalais les marches de mon immeuble, et j'observais les places de parking pour voir si le 4X4 de Marshall était là mais non. Alors je m'adossais contre le muré de mon escalier et je m'amusais avec mon briquet à essence en ayant toujours mes écouteurs. David m'avait mis une playlist de musiques de détente et en a profité pour y mettre quelques-unes de ses musiques pour que je varie et ouvre mon esprit à d'autres styles, au lieu de rester sur ce que je connais. D'après lui, il faut que je m'aventure un peu dans des terres jusque qu'à-là inconnues pour moi. S'il savait qu'à cause de lui je n'arrête pas d'écouter en boucle sa playlist.   

Une Jeep Grand Cherokee s'arrêta pile devant moi. Un coup de klaxon et une vitre s'ouvrit sur le visage d'un homme bourru, au crâne qui venait juste d'être rasé laissant apparaître plusieurs tatouages. Ce qui se remarquait tout de suite chez cet homme, c'était sa barbe indisciplinée et très mal taillée, ce n'est pas une tondeuse qu'il faudrait mais une débroussailleuse pour défricher cette imposante barbe, on ne voyait même pas son cou. Il portait une paire de lunettes de soleil de cyclisme (un peu inutile à mon avis) et sur ses épaules plutôt larges, une lourde veste de cuir. Ses oreilles étaient recouvertes de boucles et d'anneaux, même sa narine gauche en avait un ! Cet homme à la stature imposante n'était autre que Marshall, qui voulait encore une fois m'impressionner en jouant les mafieux.

- Qu'est que tu attends pour monter ! grogna-t-il vers moi. Je n'ai pas de temps à perdre ! On est déjà en retard alors bouge-toi un peu le cul !

Le voir jouer les « méchants » de films d'action, me faisait rire car je suis sûre qu'il faisait ça pour faire plaisir à quelqu'un qui devait se trouver à l'arrière. J'esquissais un petit sourire tout en m'avançant vers lui.

- Jouer les méchants ne te vas toujours pas, lui rappelais-je en m'approchant de lui.

- Merde...souffla-t-il visiblement vexé de ne pas réussir son rôle de méchant. Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Ta barbe, elle fait trop gentille, lui expliquai-je, sourire en coin en m'appuyant sur la portière pour dire bonsoir aux occupants de la voiture : sa jolie femme au teint vahiné et cheveux ondulés était au volant, et à l'arrière leur deux petites filles bien installées dans leurs rehausseurs. Milena venait de fêter ses six ans et Lara devait avoir six mois, leurs visages s'illuminèrent quand elles me virent entrer dans la voiture. Je leur fis quelques papouilles avant de m'attacher.

- Direction Midtown, déclara la femme de Marshall, à moins que tu ne veuilles manger un morceau Ashley ?

- Pas besoin, j'ai déjà mangé, répondis-je à Tara qui fit un petit signe de la tête.

- Alors direction Midtown !

N'étant qu'à un petit quart d'heure de notre destination, je décidais de pas remettre mes écouteurs mais de participer à la discussion entre Tara et Marshall qui, une nouvelle fois, se disputaient sur quel chemin prendre pour éviter les bouchons du soir, ce qui était assez drôle à voir. Les deux n'arrêtaient pas de s'engueuler pour un rien. La dernière fois que j'avais assisté à leur enfantillage, je m'occupais de Milena qui me disait que si ses parents ne se disputaient pas au moins deux à trois fois par jour, c'est que quelque chose n'allait pas. Cette gamine est plutôt maligne pour son âge : elle comprend que ce ne sont que des chamailleries et non de réelles disputes. Sa femme me posa des questions sur le déroulement de ma journée, si tout s'était bien passé et si j'avais eu des notes. Des questions que posaient des parents à leurs enfants quand ils s'intéressaient un minimum à eux.

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