Chapitre 2 (Partie 2) : La basse cour

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Putain ! Je suis morte...Il nous a tous tué avec ses exercices d'ancien Sergent-Instructeur, même pour moi, qui suis habituée au pire avec Hernandez. Heureusement, sous une pluie d'eau brûlante, j'essayais de me détendre un peu avant de commencer mon entraînement qui, à coup sûr, sera court mais intensif pour que je sois fin prête pour mon match de demain. L'excitation d'avant match me gagne petit à petit, c'est dingue ! Mes poings se crispaient et tremblaient déjà, et je ne parle pas de mes jambes. L'adrénaline montait et c'est souvent mauvais signe pour moi. Ce soir, je vais pouvoir assouvir quelque chose. En y réfléchissant bien, il n'y a que ça qui peut me mettre dans une telle soif. Contrôle-toi Ashley ! Ce n'est pas le bon moment pour raisonner comme ça, au contraire, c'est le meilleur moyen pour perdre la raison. Un peu d'eau froide te calmera, pensai-je convaincue que mes dires allaient trop loin. Une agréable vapeur enveloppa mon corps au contact des premières goûtes froides sur ma peau incandescente, ce qui permit de refroidir mes ardeurs en même temps. L'eau trop chaude me faisait vite perdre la tête. Tu m'étonnes que chez moi il n'est que de l'eau froide (c'est juste que je n'ai pas eu le temps de changer ou de réparer le ballon d'eau chaude).

Ma douche finie, j'étais la seule personne encore dans les vestiaires du gymnase et, ayant la fâcheuse manie d'oublier mes affaires dans mon casier au lieu de les prendre avec moi dans les cabines pour éviter de les mouiller, je dû sortir une serviette autour de la taille et une autre autour de mon cou pour cacher le peu de poitrine que j'avais. Après avoir fini de nouer mes Rangers pourries, j'étais sur le point de partir quand j'entendis des gloussements de dinde de mauvais augure. Je fis semblant de quitter les vestiaires, ces gloussements sont devenus bien plus audibles et je reconnus la voix de pimbêche de Kristine Ferres, qui disait :

- Regarde les photos de cette garce !

Je ne sais pas de qui elle parle encore cette langue de vipère, mais je vais vite la calmer celle-là. Elle a besoin qu'on la remette en place de temps en temps.

- Hé ! La Grognasse ! interpelais-je de ma voix rauque. Sur qui tu craches ton venin, cette fois ?

- De quoi tu te mêles ! Casse-toi, tu t'es fait trop remarquer aujourd'hui !

- Je ne suis pas d'humeur à t'entendre vociférer tes saloperies, déclarai-je contrariée, mais le sourire aux lèvres. Alors qui est ta cible aujourd'hui ? Oh laisse-moi réfléchir deux secondes : Casey Tuners... Non pas elle, elle n'est pas là aujourd'hui mais en sortie scolaire. Peut-être Kim Newman...Nan pas elle, tu ne vas pas prendre le risque de te refaire convoquer par le proviseur...

Je me suis mis à marmonner en couvrant ma bouche de ma main.

- Qu'est que je t'ai dit ?! Barre-toi ! grogna-t-elle de sa plus belle voix. Sinon tu vas le regretter.

- Je me casserais d'ici quand tu m'auras dit que c'est bien Sarah ta nouvelle victime ! Et n'essaie pas de nier, je t'ai bien entendu durant le cours de Monsieur Holmes. Une chose, n'essaie pas de m'intimider. Autrement, je vais devoir employer la manière forte avec toi et abîmer ton si joli minois, qui a du faire craquer bien des hommes ici n'est-ce pas, Kristine Ferres ? Laisse la colère prendre le dessus, ridiculise-toi devant tes scribes qui te suivent comme un chewing-gum collé à la semelle d'une chaussure, j'attends que ça.

- Arrête de vouloir prendre la défense de la veuve et de l'orphelin ! Tu ne peux pas faire comme tout le monde dans ce putain de bahut et faire l'autruche.

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, que je lui flanquai un violent coup de boule en plein dans le nez qui au son de l'impact se brisa telle une brindille. En moins d'une demi- seconde un flot de sang jaillit de son nez complétement aplati. Bien fait pour sa sale petite gueule de pétasse prétentieuse.

- T'as vu, ce que tu m'as fait ! Regarde mon nez ! s'égosilla-t-elle hors d'elle à la vue de son nez. Tu perds rien pour attendre, tu le sais ça !

Attendant que les filles soient parties, je shootais dans ce qui semblait être le portable de la grognasse au nez pété. Qu'elle essaye de faire pression sur moi et je balance tous ses petits secrets qui, à mon avis, feront l'effet d'une bombe dans le lycée et dans sa vie privée.

Des petits sanglotements se firent entendre, des sanglotements qui tentaient d'être masqués par le bruit de l'eau. La curiosité est un vilain défaut mais mon instinct me dit de me laisser guider par cette vile manie. Très vite, je découvris que les pleurs venaient de la cabine de douche la plus éloignée. Je reconnais ces sanglots, c'était Sarah, elle était venue au cours de sport, où elle avait essayé de tenir le rythme de monsieur Carter et moi pour rester loin des moqueries de Ferres et de son groupe. En plus c'est à peine si elle avait mangé ce midi. Je toquais doucement à la porte en appelant par son prénom.

- Sarah ! C'est moi Ashley, est-ce que ça va ? Pourquoi tu lui demandes si tout va bien, elle est en train de pleurer, me disais-je à moi-même violemment.

Aucune réponse de sa part. Je retentais le coup.

- Tu sais, le groupe de Ferres n'est plus là. On est plus que toutes les deux dans le vestiaire. Et saches que tu n'as rien à craindre avec moi, expliquai-je de ma voix la plus rassurante.

- C'est gentil de ta part Ashley, fit-elle simplement en essayant de cacher ses pleurs. Tu peux faire quelque chose pour moi ?

- Oui pas de soucis.

- Tu pourrais me rapporter mes vêtements ?...enfin s'ils sont encore là.

- Ok, j'arrive tout de suite !

J'allais calmement vers le casier de Sarah qui étrangement n'était pas verrouillé, et à l'intérieur, il restait juste son sac de cours et encore, il était dans un piteux état. Il n'avait plus rien, les grognasses s'étaient bien amusées ! Un petit rire nerveux sortait de moi, et pour évacuer ce trop-plein de colère, coup de pied retourné en plein dans la porte du casier de Sarah pour la fermer. Je suis retournée à mon casier pour voir s'il ne traînait pas deux ou trois fringues propres que j'aurais oublié. Bingo ! Un sweat-shirt à capuche que m'avait offert David pour mon anniversaire, il connaissait bien mes goûts, il était marqué dessus un énorme Fuck et en dessus trois cases où il y avait les mots You/Me/Off. Généralement, je l'enfilais après les séances de sport ou d'entraînements pour éviter les problèmes. Tiens ? J'ai oublié un jean flambant neuf dans mon casier, il risque d'être un peu grand pour Sarah mais c'est mieux que rien. Et un tee-shirt de la marque « Spiral » que je pensais perdu. Dessus, une jolie femme dont la moitié du visage était un loup, ce tee-shirt dégageait une aura plutôt spéciale. C'est peut-être à cause du regard qu'avaient la jeune femme et le loup.

J'apportais tout ça, à Sarah qui était sortie des douches. Je lui tendis mes vêtements accompagné d'un sourire qui se voulait compatissant.

- Merci, fit-elle d'une voix toute timide en prenant mes vêtements. Il ne fallait pas, ça doit être tes vêtements de rechange.

- Ne t'en fais pas ! Je ne voudrais pas que tu attrapes froid, vu le temps qu'il fait, c'est pas le moment de sortir en petite tenue.

Elle rigola à ma blague qui n'était pas si bonne que ça. Ça fait plaisir de la revoir sourire même si ce sera surement de courte durée. Mon portable vibra, c'était soit David soit Monsieur Hernandez. C'était Monsieur Hernandez qui me rappelait d'aller à la Cafétéria manger mon repas d'avant entraînement. Ce qui voulait dire que j'avais au moins deux à trois heures devant moi. Que faire ? A part manger.

- Sarah ? ça te dirait d'aller boire un chocolat chaud à la cafeteria, à cette heure il n'y a quasiment personne, lui proposais-je sur un ton amical.

Elle semblait hésiter un instant mais accepta, ce qui fit plaisir, ça lui fera surement du bien. 

AidenDra au rapport ! Après un long moment d'absence...

Je m'en excuse, je voulais prendre de l'avance sur mon histoire, et il y a eu les révision pour les épreuve du BAC de Français. 

Le Masque Du Mensonges Où les histoires vivent. Découvrez maintenant