Chapitre 3 (Partie 1) : Une faille

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Vendredi Matin

Mes doigts caressaient délicatement une compresse maintenue par deux morceaux de rouleau de sparadrap. Je poussais un long soupir de désespoir en regardant dans mon miroir brisé une conséquence des combats d'hier soir...

Dois-je le retirer ou pas ? Allez, je retirais d'un coup sec ! Je pensais que la plaie n'était que superficielle mais non... Ma blessure était beaucoup plus profonde et le sang coulait encore. Je voyais que mon corps avait déjà réagi, la plaie suintait, mauvais signe. Je n'osais même pas la toucher au risque d'empirer la situation. Une pince en main j'essayais tant bien que mal de retirer les morceaux de fibre venant de ma compresse. Au moins ce sera une chose de faite. Je grimaçais en voyant les dégâts : une plaie ouverte et bien profonde qui laissera une vilaine cicatrice. Pas que ça me dérange mais le prix que ça va coûter pour me recoudre ça ! Pense plutôt au fait que tu as échappé au pire. Certes c'est passé tout près de mon œil, sous ma paupière inférieure.

Je pris un disque de coton imbibé d'un antiseptique assez fort pour être sûre de bien nettoyer les lésions. En tout cas, l'autre trou du c' ne m'a pas loupé ! Ça c'est sûr. Je mettrais ma main à couper que c'est encore un coup de Joey qui a fait ça pour « pimenter » le combats et se venger... Je le haïssais encore plus, je ne serais pas surprise de le voir atterrir sur ma liste.

Je remis une compresse tenue par deux sparadraps imbibés de produit antiseptique en faisant une petite grimace au passage. En regardant mon reflet dans le miroir, j'étais sûre d'une chose, David allait encore plus se moquer de moi. D'ailleurs, il devait m'emmener au lycée dans sa nouvelle voiture car c'est bon monsieur a son permis !

Au bout du troisième essai, vaut mieux tard que jamais avec lui. Il voulait donc fêter ça dans son café favori : le « Grind House Coffee ». Par contre, il a intérêt à être l'heure celui-là. Je jetais un coup d'œil, mon uniforme était toujours là où je l'avais laissé hier soir, accroché sur la tringle du rideau de douche, je le décrochais délicatement, mais en voyant leur état un coup de fer à repasser ne ferait pas de mal.

Les écouteurs dans les oreilles, je repassais me chemise tout en regardant CNN, de temps en temps mon ventre criait famine et je détestais ça, surtout qu'il m'était interdit de manger le jour de mon match. C'est frustrant ! Surtout, la faim me rendait particulièrement irritable...du moins je le suis moins quand j'ai l'estomac rempli. Ma chemise repassée, j'évitais de la mettre sur mon lit car mon petit chat chéri adorait se rouler dedans : résultat, chemise froissée et recouverte de poils (est-ce qu'on sent tout le mépris que j'ai pour lui quand il fait ça ?).

Les nouvelles n'étaient franchement pas apaisantes mais plutôt divertissantes : notre nouveau président nous a encore démontré son incroyable tact sur Twitter en « insultant » le nouveau « président » de la Nouvelle République de Corée du Nord, Han-Kyung.

Puis il y a eu un long flash-info : Plusieurs incidents dans les Mines en Centre-Afrique appartenant toutes à The Weaver. Co, d'après les premières informations ce serait un groupuscule terroriste venant d'Asie se prénommant AKUMA (qui veut dire Démon ou Diable dans le folklore Japonais si je me souviens bien...). Les membres de ce groupe portent des masques d'animaux, ils arrivent à un endroit pour aussitôt en disparaître, c'est à cause de ça que leur réseau est si impénétrable par les services secrets mondiales et internationales... mais pas pour les Underwood ! Ce n'est qu'une question de temps avant qu'on puisse mettre un nom et une photo sur chaque un des membres.

Chemise sur le dos, j'entendis quelqu'un toquer à la porte puis une voix qui m'ordonnait d'ouvrir sur le champ. Comme d'habitude, David et sa politesse légendaire envers sa cousine. La porte grande ouverte, je tombais sur mon cousin emmitouflé dans son blouson, les épaules couvertes de neige, signe qu'il avait marché pour venir jusqu'ici. Dur de trouver des places de parking ici. Je lui demandais de retirer ses Timberland (il n'y a que des marques sur lui) recouvertes de neige et de les mettre sur le palier pour éviter qu'il me dégueulasse mon studio qui est déjà dans un piteux état, pas besoin d'en rajouter. Je lui fis signe de retirer son bonnet, étant à l'intérieur, et qu'il pouvait enlever son manteau pour le faire un peu sécher dans la salle de bain, le temps que je me prépare. Il se figea un moment et planta son regard narquois sur ma joue droite recouverte par ma compresse.

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