Confortablement installée sur mon lit de camp, écouteur dans les oreilles, je cherchais en vain un peu de sommeil (merci la caféine). Surtout que je venais de recevoir un message de quelqu'un m'annonçant que ce ne sera pas encore cette nuit que je pourrais faire une nuit complète, super. En plus j'ai mon match demain.
- Je déteste ma vie par moment, disais-je à haute voix en regardant le message que je venais de recevoir.
C'était Marshall ! Un long soupir de colère sorti de mes narines car je savais très bien ce qui m'attendait s'il m'envoyait un message. Il tenait en une ligne : Appel moi vite ! Ce que je fis, je n'ai que ça à faire. Et bien sûr il ne répondit pas du premier coup mais au bout de la deuxième fois. Une voix bien trop gentille me répondit.
- Allô, est-ce que Marshall est là ? demandai-je automatiquement
- Euh oui ? Qui le demande ?
- Ashley Underwood, répondis-je aussitôt, voulant en finir au plus vite, mais quand j'étais au téléphone avec Marshall, ça pouvait durer longtemps.
- Monsieur Campbell, une jeune femme vous demande ! hurla la personne qui avait répondu.
J'attendis quelques minutes savant de reconnaitre la voix grave de mon ami.
- Salut Ashley comment ça va ? Bien j'espère ? Tu fais comme je t'ai conseillé pour ton tatouage sur ton épaule ? Tu mets bien de la crème, fit-il sur un ton paternaliste qu'il prenait toujours avec moi.
- Oui, je fais comme tu m'as dit.
- Bien ouais car je n'aimerais pas que l'un de tes chefs d'œuvre soit encore dégradé par l'inattention que font preuve certaines personnes, bougonnait-il dans sa barbe de bucheron. Bon venons-en aux faits ! J'ai appris par Frank que tu avais parfaitement exécuté ta mission, tu recevras ton payement dans les prochains jours d'après les dires du commanditaire.
- Tu lui fais confiance ? questionnai-je un peu amusée, sachant le point de vue de Marshall du fait de travailler en freelance, sans la pression de la famille.
- Comment faire confiance à ces types qui ont sur leur dos mon salaire annuel, rétorqua-t-il à gorge déployée.
Je me mis à rire à l'idée. Comme je me suis lancée dans le freelance, avec le temps j'ai remarqué que les payeurs les plus récalcitrants sont ceux « au-dessus des lois », donc il n'est et n'était pas rare qu'on remette les pendules à l'heure de bien des manières. Douces et fortes. J'avoue que j'adore les mauvais payeurs car souvent je récupère le double voir le triple de ma mise en faisant ce en quoi je lui la meilleure. Je continuais de discuter de tout et de rien avec Marshall, il nous arrivait de rester longtemps comme ça, pour lui, je suis un peu sa petite-sœur et il excellait dans le rôle du grand-frère. C'est aussi mon associé, s'étant fait une place dans le marché des tueurs à gage. Je continue de travailler de temps en temps pour ma famille car ils payaient mieux, ça sert d'avoir le bras long qu'il disait. Ouais, traîner à la Cour suprême de New York ça aide, merci à ceux qui n'arrivent pas à avoir un semblant de justice et d'autres choses aussi : la vengeance, ça marche aussi.
- J'oubliais ! se rappelait-il brusquement. Tu as des combats ce soir.
- Quoi ! Tu n'es pas sérieux ! protestai-je calmement contrôlant ma colère. Joey sait bien que j'ai match demain.
- Oui il sait. Mais tu sais...
- Ok, pas besoin de me faire un dessin, coupais-je énervée. Je combats ce soir mais ils ne me payeront pas double comme la dernière fois ! Je ne veux pas me la faire mettre une deuxième fois !
- Mouais...C'est vrai que la dernière fois ils te l'ont fait à l'envers, à toi, la grande Ghost, la dixième meilleure combattante de la White-Room. Ton premier combat sera à 21H50, on se verra là-bas. Je vais te laisser, des clients viennent d'arriver. A ce soir.
- A ce soir, fis-je déjà fatiguée de mes combats de ce soir.
P'tain je vais encore enchaîner les combats ce soir. Et si les ordres viennent d'en haut, ça va être à la chaîne comme si on venait à l'abattoir se faire péter la gueule pour gagner quoi ? Des clopinettes ?! Génial. Je passerais mon chemin. Mon téléphone vibra encore ! Cette fois c'était un message de David me rappelant que le déjeuner n'allait pas m'attendre et qu'il m'attendait avec les autres devant l'entrée de la cafétéria. Je ressemblais mon bazar et partit vers la cafétéria, surement bondée de monde comme David râlait par message. L'heure du déjeuner est sacrée chez les Thompson, et pareil chez les Underwood. Hors de question de le manquer. Et j'allais enfin pouvoir remplir mon ventre de quelque chose.
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Le Masque Du Mensonges
Mystery / ThrillerAshley Underwood est une fille de 19 ans sachant se fondre dans la masse grouillante de New-York, et qui, au quotidien, mène une double vie : le jour, une lycéenne préparant son avenir et la nuit, une tueuse à gage abattant ses cibles de sang-froid...