Notre underground californien

9. Al Sobrante

PDV Gwen :

" Suis moi faut qu'on parle tous les deux. "

Tit ne lâche pas mon bras. Il plonge ses yeux dans les miens et ne bouge pas. Il est tendu, je le sens. Son regard est insistant, je n'y échapperai pas cette fois.

" Bon ok tu comptes aller où ? finis-je par dire pour abaisser la tension qui montait.

- Suis moi. "

Il m'entraîne dehors à sa suite. On s'installe dans le jardin assis dans l'herbe. Je cherche tous les moyens imaginables pour me sortir de cette situation. Je n'ai aucune envie de lui parler de ce qui me tourmente, il n'y peut rien et ça l'angoissera encore plus. Titouan se rend compte de ma réflexion.

" Tu sais que tu finiras par me dire la vérité ? dit-il. Ça sert à rien de me mentir je le saurai et je continuerai à te faire chier autant que possible jusqu'à ce que tu te décide à me parler.

- Mais je..

- Nan, me coupe-t-il, tu m'explique maintenant. "

Trouver quelque chose, vite. Si je reste muette trop longtemps il va comprendre que je lui dit des conneries.

" Tu m'as fait peur quand j'ai rouvert les yeux, j'étais encore à moitié dans les vapes ! commençai-je. Je n'avais pas encore émergé et voilà quelqu'un qui me serre contre lui. Je savais pas qui c'était et j'ai flippé. Et sinon pour me relever c'est juste pour ma conscience personnelle. PERSONNE n'a à m'aider. Question de dignité tu vois ?

- Tsss la dignité... "souffle-t-il entre ses dents tout en me fixant les yeux dans les yeux. Il me sonde. Cette fois je ne me laisserai pas avoir. J'essaie de paraître la plus sûre de moi possible et ça a l'air de marcher, il finit par détourner son regard. Je suis sauvée pour cette fois mais combien de temps pourrai-je tenir ?

Je m'empresse de changer de sujet pour lui faire oublier cette conversation. On parle de Clémentine, la fille de notre âge d'origine française. On se dit qu'elle a l'air vraiment sympa. Je demande à Tit comment s'en est tiré son "mec" face à Mike. Apparemment il s'est fait défoncer. Tant mieux.

Le sommeil nous gagne. J'annonce que je vais me coucher et il me suis. Tit me raccompagne jusqu'à ma chambre son bras autour de mes épaules. Ça m'insupporte mais je ne dis rien. Je suis trop fatiguée et on ne va pas lui rappeler le léger incident de ce matin. Pas envie d'un nouvel interrogatoire. Il me laisse devant la porte de ma chambre, me fait un bisou sur la joue et rejoint la sienne.

Je rentre et trouve Izia endormie étalée sur nos deux matelas. Je la repousse doucement et m'installe à mon tour. Je reste tout habillée, la flemme de me changer. Je souris dans l'obscurité, non contente d'avoir échappé à des explications compliquées. Je ris. Des fois j'ai vraiment l'air d'une psychopathe.

Ellipse

PDV Tit :

Je me réveille doucement. Mike dort encore paisiblement à côté de moi. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est. Un rayon de lumière filtre à travers le volet. La chambre est plongée dans la pénombre mais la légère lumière qui s'y diffuse me permet de discerner les meubles. Je commence à marcher en direction de la porte en prenant soin de bien regarder où je mets les pieds. Mike émet un gémissement. Je le retourne vers lui et m'étale par terre après avoir trébuché sur ma valise. Ma chute a fait beaucoup de bruit. Je le relève difficilement et descend dans la cuisine.

Je suis rejoint par mes trois frères et sœurs. Mike nous explique le programme de la journée. On va devoir aller au magasin de bricolage pour commencer à acheter les meubles essentiels type lits et armoires et de la peinture. On se prépare rapidement et Mike nous emmène en voiture aux magasins. J'avais oublié qu'ici t'avais le droit de conduire à partir de 16 ans.