Trois de Trèfle

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Dix-neuf septembre 2009

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Dix-neuf septembre 2009.

La caméra est tenue par quelqu'un, puisqu'elle est pour l'instant pointée vers le sol, en parquet, et qu'on voit deux ballerines noires. La caméra bouge, se stabilise, vacille à nouveau, et vint se poser sur un bureau de bois peint blanc, qu'on distingue à l'angle droit du champ. La jeune fille qui tenait jusque là la caméra va s'asseoir sur le lit, en face du bureau. C'est une chambre, visiblement, et la porte est restée ouverte. Un bruit de musique assourdie parvient de l'étage du bas, et un réveil indique en chiffres digitaux verts qu'il est minuit deux. Un garçon entre quelques secondes après elle, et s'assoit à l'autre bout du lit. Il garde les yeux fixés sur le sol, et semble avec de la tristesse et de la déception lisibles sur le visage. La jeune fille fait un geste du bras mais le laisse rapidement retomber.

- Jack, je...
- Pourquoi tu m'as fait venir là, Della ?

Il a demandé d'un ton froid, en relevant la tête vers elle. Il plante son regard dans le sien et désigne la caméra d'un geste de tête agacé.

- Ne l'arrête pas, Jack. La discussion d'avant... ma caméra filmait. J'ai besoin que celle-ci le soit aussi.

Il soupire et on voit la petite brune se lever et fermer la porte, avant de revenir s'asseoir, plus près de Jack, pour le fixer dans les yeux. Elle s'humidifie les lèvres et ouvre la bouche :

- Tu peux comprendre que j'ai été surprise ou pas du tout ?
- Je...
- Laisse moi finir, elle insiste. Ce n'est pas ce genre de lieu, d'ambiance, qui me faisait espérer une déclaration, Jack Wilder. Je ne pensais pas que tu le ferais dans de telles circonstances.

Le garçon recule vaguement la tête, et ouvre à son tour la bouche avant de la refermer. Il est trop surpris pour répondre, cela se voit. Il bafouille même :

- Je... Tu... Tu es entrain de me dire ?
- Qu'une fête adolescente est loin d'être le meilleur endroit pour faire une déclaration d'amour, surtout quand celle à qui on la fait a son frère bourré à côté d'elle et qu'elle vient de se réveiller ? C'est exactement ce que je suis entrain de dire.
- Je... suis désolé.

On voit l'air surpris et triste du jeune homme, et le sourire moqueur mais doux qui se dessine sur les lèvres d'Adeline.
Elle éclate de rire, à quelques centimètres du visage de l'autre adolescent.

- Jack ?
- Oui ?
- Tu sais que je me moques de toi ? Encore ?
- Euh... Non ?

Adeline sourit, rapproche un peu plus son visage de celui de Jack, et souffle, si bas que la caméra ne permet pas d'entendre les mots, seulement de les déchiffrer :

- Moi aussi je t'aime, Jack Wilder.

La caméra permet de voir la jeune fille poser très brièvement ses lèvres sur celles du jeune homme, avant de se lever souplement et de lancer :

- On y retourne ?

Jack semble perturbé. Un sourire s'esquisse sur son visage, et il se lève en hésitant. Adeline se contente de lui offrir son plus beau sourire, et il s'approche de la porte. On le voit s'y appuyer.
La jeune fille s'approche de la caméra, se penche en laissant apercevoir un visage heureux dans le champ, et éteint la caméra.

"Je me souviens parfaitement de cette scène. Je m'en souviendrai sûrement toute ma vie. La première déclaration d'amour qu'on m'a faite et que j'ai faite. Mais ça ne change rien puisque
Je ne suis plus Adeline."

Althaia | InsaisissablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant