Huit de Trèfle

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3 février 2009

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3 février 2009.

C'est un téléphone qui filme. Ça se voit. L'image n'est pas de très bonnes qualités, et elle tremble. On distingue un parc. Le parc dans lequel les jeunes sont passés quelques jours plus tôt en allant aux archives. Ça tremble encore. Vision périphérique. On observe d'abord la balançoire, sur laquelle deux enfants jouent, surveillés par ce qui paraît être leur mère, en vue de la ressemblance de leurs traits. Ensuite, les arbres dénudés, un ou deux passants, et des restes de blanc. La neige a cessé de tomber depuis quelques jours.

- Merde, merde et merde !

Une voix derrière la caméra. Pas celle de la personne qui tient le téléphone. Non. Plus en arrière.

Le champ pivote. On voit un jeune homme brun assis au sol, sur le chemin. Il porte un jean mais ne semble guère se soucier du froid. Sa veste est ouverte, et il a de lourdes cernes.

- Jack ? interroge la voix féminine qui tient le téléphone.

Il pleure. Son poing heurte le sol en un son mat. La fille qui filme se précipite, car le champ devient flou, et se rapproche d'un coup du brun. On voit un bras, passé dans une veste épaisse, s'enrouler autour de ses épaules. Le menton de l'adolescente se cale dans le creux de son cou, où elle l'embrasse doucement.

- J'en ai marre, Dela. J'en ai putain de marre. Ça fait six jours. La police a toujours la caméra. Qu'est-ce que tu veux qu'on trouve qu'ils n'ont pas trouvé ?
- Chut...

Elle l'embrasse sur la joue, puis au coin des lèvres et enfin sur celles-ci. Leurs visages sont à peine décollés lorsqu'elle murmure, en fixant droit dans les yeux son petit-ami.

- T'as raison. Je sais pas ce qu'on peut trouver. Mais on doit le faire. On connait Damien. C'est mon frère et ton meilleur ami. On le connaît mieux que la police. On doit pouvoir trouver quelque chose. S'il a été enlevé, il aura laissé quelque chose. Un indice. Et s'il avait prévu de partir...
- Non. Je refuse cette hypothèse.
- On n'en sait rien. S'il avait prévu de partir, on trouvera au moins un signe qu'il va bien.
- Oui. T'as sans doute raison.

La caméra du téléphone s'éteint lorsqu'il essuie une fois de plus ses larmes.

"C'était horrible. Le voir pleurer, ça m'avait déchiré le coeur, je m'en souviens comme si ça avait eu lieu aujourd'hui. Maintenant, s'il pouvait pleurer, je crois que ça me ferait du bien. Car je les hais, l'Oeil, les Cavaliers et lui.
Je ne suis définitivement plus Adeline."

Althaia | InsaisissablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant