Artiste? Je crois

Chapitre 11: sous la chaleur du café

Je me suis réveillée ce Dimanche matin,par les cris de ma chère Joanna. J'ai même considéré de l'achever avec mon coussin en remarquant qu'il est 7h00. C'est juste que Je ne comprend pas les gens qui se réveillent de bonne heure pendant les fins de semaines , ne comprennent -t-ils pas leur principe? C'est juste affreux de manquer un Bon Brunch à 12h du matin, et c'est juste inhumain. À ma plus grande chance, Jo est CE genre de personne. Ça l'a pris à peu près une demi-heure de plaintes , pour que je cède et que je m'extirpe de mon lit. Après un léger petit déjeuner, elle m'a proposée quelques vêtements de sport en voyant ma situation ,auquel j'ai répondu avec un refus catégorique . quoi dire à part le fait que Shrek ne pourra jamais mettre les bottes du chat potté . J'enfile alors un sweat-pant double de ma taille que je réserve aux nuits perdues, entre les bras chaleureux de ma télé, un t-shirt star wars XXL , et enfin l'une de mes vieilles baskets. Si on me voyait ainsi en courant avec Jo, les gens me prendront pour une SDF qui se permet une randonnée avec elle pour la seule raison de la contempler. Ça aurait pu être pire , puisque sans mes vêtements hideux , moi et Jo sommes plutôt égales au niveau de la beauté externe.

Heureusement, c'est 7h du matin d'un dimanche, et je ne suis pas si familière aux gens du coin, donc ça m'est égale de sortir ainsi. J'ai vraiment décidé de faire un peu plus d'efforts en ce qui concerne les sports: peut être bouger de temps à autre de mon terrier. Et me voilà ayant promis ma voisine de l'accompagner. Je vous jure que ça m'a pris une seconde après avoir accepté pour déjà regretter mon choix.

Dehors, l'air glacé s'accapara premièrement de mes doigts. Et puis monta lentement vers ma crinière en passant par ma colonne vertébrale . Je suis tellement frigorifiée que même bouger un os me semble loin d'être facile. Je commence mon parcours aux cotés du robot qui me sert d'amie, et je renonce vite à réchauffer mes doigts avec mon souffle. J'ai la tête baissée pendant la moitié du trajet, à essayer de me concentrer sur mes pas, parce qu'après 19 ans de maladresse , j'ai appris à ne pas sous-estimer ce que pourraient me causer mes pieds. Je cours soudains , je me cogne la tête contre quelque chose de dure et brulante , et me retiens de m'éclabousser devant celle-ci. En relevant ma tête, j'entend quelqu'un jurer et mes yeux rencontrent ceux de Jason. Je n'ai pas vraiment pris le temps de bien les contempler. Leur couleur bleue , pourrait facilement le camoufler derrière le ciel, et ils possèdent des forces magnétiques attirantes qui te retiennent de détourner le regard. Je pourrais même les imaginer autant qu'étoiles pour l'illuminer dans le noir comme deux petites lanternes. Jamais n'ai-je eu la chance de dire le mot "parfait" et l'avoir mieux placé à part à ce moment-là. Je secoue la tête me rendant compte que je suis debout devant lui à le scanner et c'est quand il retourne son attention vers son t-shirt que je ressens mes joues s'empourprer. Je réalise que je viens de déverser tout son café sur son t-shirt.

-ah merde , je suis désolée...je ne voulais pas...

-c'est rien , c'est juste du café...

Je me frappe le front avec la main et commence à souffler .

-pourquoi est ce qu'à chaque fois qu'on se voit je me fais autant humilier?

-comment saurais je? Pour être honnête, ça commence à ne plus ressembler à des coïncidences ces rencontres,me répond-t-il

-techniquement, la dernière n'en est pas mais je t'accorde celle-là.

La tension dans l'air se détend grâce au sourire au coin de sa bouche, ce qui me permet de me calmer davantage. Je ne me rend compte que maintenant ,que plus je le vois , plus il provoque quelque chose en moi. C'est comme si un petit monstre était en cours de création dans les profondeurs de mon coeur et je n'ai aucun moyen pour l'arrêter

-je suis sincèrement désolée! Comment pourrais je être aussi maladroite?

- ça y'est , arrêtes avec tes excuses , je viens de te dire que ce n'est rien.., dit il en levant les yeux au ciel mais en gardant toujours le sourire. Décidément , c'est l'homme le plus heureux que je n'ai jamais eu la chance de rencontrer.