Addiction [TERMINÉE]

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Pendant ce temps, je dois faire face à un nouveau problème au lycée : Laura Brantley. Bien sûr, depuis la rentrée, j'essaie d'être la plus attentionnée possible avec elle.

Je lui laisse de l'espace, du temps, je ne la bouscule pas. J'attends qu'elle soit prête à ressortir, à reprendre des activités normales.

Je ne panique pas quand elle semble m'éviter après la reprise.

Et puis, je constate qu'elle ne reste pas seule. Elle recommence à côtoyer ses anciens amis, bien qu'elle continue à me tourner le dos.

Un jour, j'apprends par hasard qu'elle a visité le campus d'UCLA, l'université sur laquelle se porte son premier choix. Quand je l'aborde devant son casier après les cours, elle n'arrive même pas à mes regarder dans les yeux.

- Alors, c'était comment UCLA ?

- Bien. Sympa et ensoleillé, tu vois.

Elle fixe obstinément ses affaire.

- Tu veux toujours y aller ?

- Je n'en sais rien, peut-être.

Elle fait mine de tirer sur un livre coincé au fond de son casier.

- Qu'est-ce qu'il y a, Laura ?

- Rien.

- J'ai l'impression que tu ne veux plus me parler.

Elle secoue la tête.

- Non. C'est juste qu'à chaque fois que je te vois, je pense à Khloé.

- Oui. Ça doit être bizarre.

- Je ne te reproche rien. Ce n'est pas la question.

- Je sais.

- Cela dit, ton nom n'arrête pas de revenir sur le tapis. Chez la psy, par exemple. Elle pense que je me sens coupable parce que je t'ai demandé d'aider ma sœur au lieu de le faire moi-même.

Je lui réponds calmement :

- Tu ne peux pas laisser ce genre de pensée t'atteindre. À qui la faute... qui aurait pu l'arrêter... personne ne pouvait l'arrêter.

- C'est ce que tout le monde me répète.

- J'ai essayé de lui parler, tu sais. Elle m'a à peine écoutée.

Laura garde les yeux rivés au sol.

- Peut-être que tu t'es mal exprimée.

Je suis un peu décontenancée par sa réaction.

- Quoi ?

- Tu aurais peut-être dû insister. Tu étais son idole. Tu étais la seule à pouvoir l'influencer.

- Mais non. C'est ce que j'essaie de t'expliquer. C'était impossible.

- Je sais, soupire Laura. Je suis désolée. Il faut que je mette tout ça derrière moi.

- Oui.

- Avec un peu de chance, je serais en Californie l'an prochain et une fois là-bas, tout ira mieux.

- J'espère qu'on pourra rester amies, Laura.

- Ouais. Il y a des choses qui ne se commandent pas.

En prononçant ces mots, elle referme son casier puis elle s'éloigne tandis que je reste plantée là, bouche bée.