43.

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-C'est un moment crucial dans l'anéantissement des Bloods, et toi, t'es là, pépère, comme si t'attendais la Saint glinglin.

-Relaxe-toi un peu Kayla. Ça va te faire du bien de prendre du repos. Et de te relaxer. T'es toujours sur les nerfs.

Je soupire. Il est en train de manger des Kellogg's dans la cuisine, comme si notre vie était d'une banalité tandis que je suis en train de faire les cent pas. Et en plus, il mange des Kellogg's, je répète, à une heure de l'après-midi! Bon, on s'en fout de l'heure en fait.

-Tie. Ce n'est pas le moment, combien de fois faut-il que je te le répète.

-Ça ne sert à rien de toute façon. Le nouveau, maintenant ancien, QG des Crips a été découvert, alors on doit juste attendre le moment où ton père nous appelle. En attendant, profite de ton moment de détente. On peut faire un tour quelque part cette après-midi si tu veux.

Un sourire illumine mon visage. Mais je le cache rapidement en me tournant.

-J'ai autre chose à faire que d'aller avec toi je ne sais où.

-J'avais oublié. Je vais alors demander à quelqu'un d'autre.

Je me rapproche de lui, pas énervée en sachant que c'est une blague. J'enroule mes bras autour de son cou et il pose sa cuillère dans son bol.

-On irait où ? Demandais-je sans oublier mon sourire.

Il rigole.

-Je ne sais pas, on se balade dans un endroit tranquille, comme des personnes normales.

-J'aime cette idée.

Je l'embrasse.

-On part vers 15h. D'accord?

Je murmure mon affirmation dans son oreille. Ensuite, j'emprunte sa cuillère et prends une bouchée de ses Kellogg's avant d'entendre ses râlements.
Je m'en vais ensuite au salon, en attendant impatiemment cette sortie.



J'attends Tie dans le salon tandis qu'il finit de s'habiller.

-Je te signale que c'est toi qui a prévu cette sortie, et t'es en retard! Criais-je afin qu'il l'entende.

-Arrête un peu d'emmerder ton monde pour une fois et tais-toi.

Je rigole franchement face à sa réplique. Il est stressé, et j'aime trop le taquiner dans ces moments-là.

Il arrive enfin. Mais alors qu'on passe la porte sous mes questions incessantes, je reçois un appel de mon père.

-Ne décroche pas, profite un peu de la vie, me suggère Tie en râlant.

Et je l'écoute. Mais une fois qu'on rentre dans la voiture, c'est son téléphone à lui qui sonne. Il décroche en soupirant mais en essayant de garder bonne figure.

-Ouais?

-Ok on arrive.

Il raccroche aussi.

-On doit aller au nouveau Q.G., il m'envoie la nouvelle adresse par message.

Je m'appuie contre la vitre. Pour une fois qu'on allait faire une activité normale.

-Ce sera bien quand tout sera fini, marmonne-t-il.

Il tape l'adresse sur son GPS dès qu'il la reçoit et on part vers cette destination. Mon petit ami pose sa main sur ma cuisse afin de me calmer. Même si mon énervement ne se voit pas sur mon visage, il le sait. Tout comme je sais qu'il éprouve le même sentiment que moi. Mais lui ne l'exprime pas à voix haute, comparé à moi.

-Ces histoires tournent en boucle, j'en ai marre. On allait faire une activité, on ne faisait de mal à personne pour une fois, et voilà qu'on nous en empêche.

-Quand il y aura enfin une fin à tout ça, on partira en vacances, me promet-il.

-Loin d'ici, j'espère. Avec tous nos amis. On achètera une île, on se la partagera avec eux et avec ton gang. Mais nous, on aura une partie rien que pour nous.

Je sais que ce n'est qu'un rêve, même si on a beaucoup d'argent grâce aux gangs, on n'en aura jamais assez pour s'acheter une île privée. Un jet privé serait mieux. Pas de bébés qui pleurent, ni de voisins de vols qui dorment sur ton épaule en bavant. Un vol de rêve, quoi.

On arrive enfin devant le nouveau Q.G. . Je rappelle que c'est le troisième des Crips en moins de deux ans. Enfin, je dis ça, je ne dis rien. Tais-toi Kayla.

Nous sortons de la voiture et nous dirigeons vers la porte, qui est sur le côté de l'établissement. Le bâtiment ressemblent aux deux derniers, un bâtiment délabré et une impression d'abandon, qu'il n'y a aucun propriétaire. Il est de couleur jaunâtre, horrible, et la lumière peut passer grâce à quatre fenêtres. Deux qui laissant penser qu'elles sont au deuxième étage, et deux qui sont au premier. Il n'y en a pas au rez-de-chaussée. La porte, qui est cachée par rapport à la route, par contre, à l'air vraiment solide par rapport au reste de la structure. Elle est brune claire avec une poignée brune foncée.

On toque, je ne sais pas pourquoi on n'entre pas directement mais bon. Tie voulait paraître civilisé pour une fois, peut-être. J'ai envie de rigoler quand la porte ne s'ouvre pas, mais qu'un trou apparaît, en forme de rectangle. Des yeux nous fixent ensuite et en voyant qui nous sommes, cette personne referme le trou et nous ouvre entièrement la porte. On se croirait dans un film.

Le garde ne nous salue pas quand nous passons pour entrer, nous non plus d'ailleurs. On atterrit dans la cuisine après être passés dans le hall d'entrée, assez petit lui aussi. Ce dernier ne contient aucun meuble à part un porte-manteau, ses murs sont rouges, et seul le garde rend un peu vivant cette pièce. La cuisine est assez petite, il semble assez difficile de préparer un repas à deux ici. Il a juste assez de place pour deux petites armoires en-dessous de la cuisinière noire, un micro-onde posé sur une table ronde noire, et une grande armoire beige à côté de la cuisinière. Les murs sont de couleurs blanches.

On continue alors d'avancer afin de voir mon père. On se trouve alors dans la salle à manger qui est à côté du salon, il n'y a aucun mur entre. Les murs de la salle à manger sont oranges tandis que ceux du salon sont noirs. La première pièce décrite ne contient qu'une seule table, une grande table, en verre. Juste un panier rempli de fruit est posé sur ce meuble. 

Je me tourne vers le salon, une grande pièce cette fois-ci. Plusieurs personnes sont autour d'une table basse noire devant la télévision qui diffuse le journal. Cela parle d'agriculteurs. Super. Les personnes ne semblent pas avoir remarqué notre présence, ou alors elles s'en moquent éperdument. Un divan en cuir gris est placé devant la télévision, mais derrière la table basse. Une balle de football blanche est entrainée dans des jonglages par un des gars qui discutent. En me rapprochant, je reconnais mon père, Haiden, et les autres.

Haiden m'aperçoit et me fait un clin d'œil. Qu'est-ce qui lui prend d'un coup. Je sens Tie se raidir à mes côtés. Je passe alors mon bras autour de sa taille, mais je sens que cette entrevue va très mal se passer.

I will destroy you. (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant