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Je crois que je venais une fois de plus de me mettre dans une situation compliquée, je venais, non pas seulement de l'insulter, mais aussi d'insulter son loup, loup qui déteste par dessus tout voir son autorité être défiée. Je voulais vraiment finir tuer. Pourtant sa réaction ne fût pas celle que j'attendais, car après quelques secondes il se mit à rire.

-Sweetheart, j'aime la chasse, et encore plus les proies qui me résistent, tu ne peux même pas imaginer ce que ça me procure, me souffla t-il la dernière phrase dans l'oreille.

Je ne l'avais même pas entendu arriver, j'étais bien trop concentrée à observer la splendeur de ses yeux. Comment fait-il pour me troubler autant ? Pour lui, je ne suis qu'un jeu, il a sûrement oublié que toutes personnes normalement constituée, et je ne l'inclus pas dans cette catégorie, possèdent un cœur et des sentiments et qu'à moins de vouloir faire souffrir l'autre, nous ne devons pas jouer avec les sentiments d'une personne. Alors, c'était peut-être ça son secret, il voulait me faire souffrir pour blesser mes parents. Pour lui, tout est-il question d'argent ? Plongée dans ces réflexions, je ne l'avais pas entendu quitter la pièce, je me retrouvais seule, je m'assis donc sur le lit. Je n'avais pas manger depuis hier soir, midi approchait et je commençai à avoir faim, cependant, je n'osai bouger de peur de faire quelque chose de mal, je connaissais parfaitement les raisons de ma venue dans cette meute, j'étais présente ici, dans le seul but de travailler et d'aider mes parents à rembourser leur dette. C'est Cristal qui finit par venir me chercher, en bas, une femme d'une soixantaine d'années était présente, elle regardait Célian et Laslo qui fessaient les pitres.

-Mon enfant, je suis ravie de te rencontrer, je m'appelle Jeanne, mais tout le monde me surnomme « mamie cuisine ». Je te souhaite la bienvenue dans la meute, m'apostropha la femme en ayant remarquer ma présence.

-Je suis également heureuse de vous rencontrer, je m'appelle Elizabeth.

-Je sais, et si tu veux que l'on s'entende bien, évite de me vieillir en me vouvoiement. Aujourd'hui j'ai préparé une recette que j'ai trouvé sur le net, un gratin dauphinois.

La façon dont elle parlait d'internet me faisait rire, elle me rappelais un petit peu ma grand-mère. Rose essayait d'utiliser nos nouvelles technologies et c'était souvent cocasse. C'était également une grande passionnée de cuisine et c'est à ses côtés que j'ai appris à cuisiner.

Nous nous assîmes à table, Amon s'assit à mes côtés. Nous commencions le repas dans la bonne ambiance, Jeanne nous servit son gratin et attendit nos réactions. Nous lui dîmes tous qu'il était parfait.

-Elizabeth, tu ne dis pas ça pour me faire plaisir, tout de même ?

-Je peux vous... t'assurer qu'il est délicieux, il me rappelle celui de ma grand-mère et c'était la meilleure cuisinière que je connaissais.

-Merci, ça me fait plaisir, elle aussi elle avait trouvé la recette sur le net ?

-Non, sa mère était d'origine française et c'est grâce à elle qu'elle a appris toutes les recettes qu'elle cuisinais.

-Au fait Elizabeth, intervient Célian, tu dois être heureuse, tu vas partager ta chambre avec le célèbre alpha Amon. C'est un honneur !

-AH AH AH, riais-je après sa phrase, je n'ai pas dis mon dernier mot. Quitte à choisir, je préférerais dormir dans la magnifique cellule que vous m'avez prêter cette nuit.

C'est à ce moment là, que la bonne ambiance du repas se transforma. Amon se mit à grogner et serra sa main qu'il venait de poser sur ma cuisse. C'est sûrement à ce moment donné, que je pris réellement conscience de l'endroit où je me trouvais et de la peur qui m'habitait.

-Amon, calme toi, intervient enfin Célian après ce qui me semblait être une éternité.

-TA GUEULE, hurla l'alpha bipolaire, comment avez-vous oser la faire dormir dans la cave ? Comment oses-tu Elizabeth dire cela ?

-Tu vas te calmer, mon petit coco. Dois-je te rappeler que ce matin, tu étais mort de rire du fait de ma nuit dans la cave ? Et ce n'est pas parce que tu te crois plus fort et puissant que tout le monde que je vais obligatoirement devoir me taire et acquiescer à tout ce que tu dis. Et ce serait vraiment aimable de retirer TA SALE PATTE DE MA CUISSE, finis-je en hurlant.

C'est dans cette atmosphère que Cristal m'emmena à l'extérieur de la maison, dans le jardin. Celui-ci était spacieux et était entouré d'arbres, quoi de plus logique quand on habite dans des États tels que l'Idaho ou Washington. Ici, tout semblait paisible, nous nous assîmes sur un banc, à l'abri sous un arbre et je contemplais chaque recoin de ce tableau. Mon observation fût stoppée lorsque Cristal prit la parole.

-Mon frère n'est pas quelqu'un de très patient, surtout à propos de ce sujet, tu ne devrais pas le pousser à bout. Il ne veux pas te faire de mal, jamais il ne pourrait se le pardonner.

-Je ne pense pas que blesser une simple humaine lui fasse avoir des remords, pour lui je ne suis qu'une gamine.

-Tu te trompes Eli', tu es bien plus importante que tu ne le pense, mais ce n'est pas à moi de t'en parler.

-Oui, c'est comme tout. C'est lui qui doit m'en parler, quand il l'aura décider, dans l'endroit qu'il voudra. Mais, il y a une chose que je ne ferais pas, c'est de dormir avec lui !

-Pourquoi ? De toutes manières, il ne te laissera pas le choix. Il en a besoin, il a besoin d'être proche de toi, surtout qu'il ne peut pas l'être dans la journée...

-Peut importe, je suis ici pour travailler et aider mes parents à rembourser leur dette, pas pour être le joujou d'un petit renard.

-C'est pas possible, reprit Cristal après son fou rire, je suis certaine que son ego en prendrais un coups. Est-ce que je peux savoir pourquoi tu ne veux pas dormir avec lui ?

-C'est compliqué, je me retrouve dans une meute, avec des gens d'une espèce que je veux fuir, mes parents ne sont pas là avec moi, je dois dormir avec un alpha, qui a une réputation pas très aimable. Même, il est hors de question que je dorme avec lui, je n'ai jamais dormi avec quelqu'un et ce n'est pas maintenant que ça va commencer, si je le connaissais et l'appréciais, peut-être, mais là, NON !

-C'est parce que tu n'as jamais dormi avec un mec que tu ne veux pas dormir avec mon frère. Je ne crois pas qu'il fasse quelque chose que tu ne voudrais pas, mon frère ne pense qu'à une chose désormais, ton bien-être. Et Célian a raison, pour une fois, mon frère ne partage pas son lit avec n'importe qui, en fait tu seras la première, à dormir avec lui, je crois que je m'embrouille un peu. Je ne sais pas ce que tu as vécu avec des « gens de notre espèce », mais nous ne sommes pas tous pareils, ne nous met pas tous dans le même sac.

-Je suis désolée, je ne voulais pas te vexer. Dans mon lycée, je n'étais pas la plus populaire, les loups étaient particulièrement inventifs quand ils cherchaient à me blesser, et les humains qui s'associaient à eux, n'arrangeaient pas les choses. Mais, ce n'était pas si dramatique que ça, la preuve, depuis que j'ai rencontré ton frère, je pense même avoir envie de les voir, eux, m'effrayaient moins que lui.

-Je te conseille de ne pas dire immédiatement à mon frère que des petites merdes te faisaient du mal, il serait capable de les faire souffrir, je n'ose même pas imaginer ce qu'il pourrait leur faire.

-Tu m'inquiète un peu je dois dire, c'est pour cela que je vais écouter ton merveilleux conseil et ne pas en parler à ton frère.

-Oh, comme tu n'as pas suivi les cours d'histoire du surnaturel et que tu es désormais ici, tu dois être un peu perdue. Je te conseille de demander à mon frère de répondre à tes questions, il se fera un plaisir de passer du temps avec toi.

-Oui, on verra bien, répondis-je peu convaincue.

-J'imagine que ce n'est pas simple pour toi, donc je te laisse mon portable, appelle tes parents, eux aussi ils doivent être inquiets.

-Merci, merci, merci, tu es géniale, incroyable, fabuleuse.

Cristal s'éloigna en riant, elle avait posée son téléphone sur le banc, à mes côtés. Je décidai de le prendre et de composer le numéro de ma mère, d'après mes souvenirs mon père avait pris son jour de congé, mais en vue des circonstances, je ne savais pas si il l'avait gardé. C'est au bout de 3 interminables sonneries que ma mère répondit enfin.

It's never enough [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant