tous des experts

5 1 0
                                    

ce chapitre est long et il vaut beaucoup pour moi.

;

nous sommes tous des experts,

on s'fait tous briser,

et tout ce qu'on veut, c'est se faire aimer.


r'garde, des amitiés, ça fait mal.

des amours, ça fait mal.

se cogner le petit orteil, ça fait mal.

se trouver laid, ça fait mal.


prendre une pause, ça fait du bien.

chacun ses façons pour se relaxer, se calmer, s'accepter. on a chacun et chacune nos manières de dealer avec d'la marde pis même que parfois, on sent pu qu'la douleur dans nos coeurs. on ressent un vide, on vit chaque journée avec l'espoir de pas retomber, j'sais même pas pourquoi j'dis ça d'ailleurs, ça doit sûrement être une manière de me relaxer.


dans nos vieilles années, comme 80 années, une couple de décennies qui va passer,

on va tous devenir des professionnels de l'épreuve qu'on surnomme "la vie au complet".


on va essayer de se lever, mais nos muscles vont mal se contracter et on va regretter le fait d'avoir pleuré toutes les larmes de notre corps dans nos jeunes années.

chez chaque professionnel, y'a une faiblesse, y'a un bémol, une petite erreur, une peur.

ma peur, c'est de laisser souffrir mon petit corps fragile.

j'suis une débutante moi en fait, j'viens de commencer d'exister, si ma vie était une minute, ça ferait moins de 10 secondes que j'respirerais. En fait, sur mon "timeline de vie" ça fait déjà beaucoup de vécus. mettons qu'en maternelle, à mes 5 ans, j'savais pas du tout ce qui viendrait au secondaire, c'qui va me frapper dans mes années où j'suis supposée évoluer. j'essaye d'oublier mes peines en écrivant du noir sur du blanc, en oubliant certaines personnes. mais je ne suis pas heureuse en me rappelant de d'autres.


quand j'dis des farces, des blagounettes, quand je m'efforce à faire rire, c'est toujours pour m'empêcher de pleurer. quand personne rit de mes jokes, j'me sens horriblement mal et c'est à ce moment précis que j'me dis que j'devrais mourir dans pas longtemps. parfois j'dis des jokes un peu vulgaires pour m'aérer l'esprit pis me dire que "c'pas grave ça!" . parce que la vulgarité étonne mais ça t'fait voir plus grand, plus loin. un moment donné, on sera tous des experts d'la vulgarité, et avoir fait l'amour des millions de fois sur nos corps aboutis va pu vraiment nous affecter.


j'dis que la vie va nous faire mourir de l'intérieur avant même que notre coeur arrête de battre,

elle t'apprend à te relever, de rester naturel, et te dire que tu viens réellement d'une terre où les gens s'entretuaient, s'aimaient et faisaient ces deux choses en même temps. chaque petite chose est importante, que ce soit très gros, ou très petit, faut apprendre à l'analyser, qu'on soit petit ou très grand.


Je m'énerve à me dire que j'suis une débutante, une novice, c'comme si je tournais mon premier porn tu sais. je sais pas trop quoi toucher, quoi aimer, quoi détester, mais j'suis là, pis j'dois réagir. j'me fais taper mais ça va bien sinon, j'reçois des pichenottes d'amour une fois de temps en temps, j'aime ce que j'écris en m'y attardant, j'ai l'goût de faire des choses fabuleuses. de devenir fabuleuse, qu'on m'regarde aussi, qu'on me trouve belle et fabuleuse. Que l'apprenti devienne un expert en la matière.

j'ai une imagination quand même généreuse sans me vanter, j'ai des amis, une famille, j'étudie parfois (jamais) mais je souris de façon honnête très rarement.

En regardant ma face de fille inexpérimentée et maladroite, j'me dis que mes boutons vont être là pour rester, pis va falloir les aimer. j'trouve que j'ai un visage de fille toute tranquille, avec très peu d'vécus, toute vierge comme on dit. j'tune folle, j'parle de mes expériences sexuelles avec vous, on va oublier ça.

j'pensais, en tant que malhabile, que faire l'amour, c'était une PREUVE D'AMOUR. que vu qu'on allait se donner du désir à deux, qu'on resterait ensemble à deux. que s'embrasser le corps partout allait chasser nos mauvais rêves, qu'on allait être heureuses à s'embrasser le soir à minuit, quand les couvertes sentiront la noix de coco, j'pensais que ça allait me réparer. j'ai eu tort sur cette théorie de vie. j'fais des cauchemars maintenant, et t'es dedans, pis c'est de ma faute j'comprends.

j'pense que ça m'a juste monté de quelques levels, et honnête, j'me trouve énervante de tout le temps en parler et y penser, j'peux tu passer à autre chose et faire comme si la beauté qui m'a caressée n'a jamais existé, elle ne m'a jamais dit des mensonges qui étaient supposés me faire sentir comme une autre beauté. pu capable esty.

on me dit d'en parler à des spécialistes, des experts, mais personne va me croire anyway et j'veux accuser personne non plus. j'veux juste guérir s'il vous plait. c'est de ma faute en partie, j'veux que ça parte. j'ai senti aucun papillon, j'pensais être prête mais j'tune caliss de conne qui fait toute trop vite. j'ai eu peur. elle me touchait et peut-être qu'elle ne le savait pas, mais j'me sentais menacée. puis, en fait, c'est d'ma faute.


j'ai peur que mon coeur manque des battements, que j'meurs dans les prochaines journées et que j'me dise que la seule personne que j'pensais qui allait me sauver, m'a faite noyer jusqu'en enfer. et elle s'en fout, et c'est bin correct comme ça.


j'ai hâte de réellement compter pour quelqu'un.

Qu'on me dise que j'suis la professionnelle dans ce monde de débutants,

qu'on me regarde vraiment quand je dors, qu'on m'protège,

qu'on me remplace pas avant un esty de bon boutte.

Qu'on m'touche affectueusement le ventre, qu'on m'caresse les épaules, pour me calmer.

Qu'on rit de mes jokes vulgaires, qu'on me rassure et qu'on arrête de me shooter des mensonges dans face.

Qu'on enlève chacun de mes vêtements avec douceur, qu'on m'embrasse avec tendresse, qu'on m'regarde avec tout l'désir et l'amour qu'on peut porter à quelqu'un. Qu'on m'regarde quand j'suis toute nue dans le lit, cachée par les couvertes que j'ai autrefois empoignées quand j'étais en sueurs.


j'veux avoir des bons souvenirs, pour me dire quand j'va être une vieille personne, que toutes les choses que j'ai faites, ça m'a appris une leçon, dans ce monde d'inexplorés.

aloesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant