aloes

tout ce qui s'est passé à rimouski

       

j'avais moins de 15 ans tu vois,

y'avait pas plus fif que ma voix,

je sais pas trop pourquoi j'me suis embarquée là-dedans,

peut-être que je faisais confiance en l'avenir qu'on me proposait sul bout des doigts.

c'qui faut savoir, c'est que j'tune repentignoise

t'sais la petite ville à côté de Montréal?

j'suis née au milieu du centre-ville, des chars par milliers, des cris d'adultes et des pleurs d'enfants,

pour finalement aller vivre dans la banlieue, tranquille sur l'gazon, dans ma cour d'arrière.

j'étais jamais allée plus au loin au Québec qu'chez mon arrière grand-mère,

des ostys de belles terres by the way,

en tout cas, on m'a conduit à rimouski,

et j'ai fait mes premiers prélis ici.

c'est le seul souvenir qui m'ferait souhaiter d'pogner une maladie qui m'ferait choker la mémoire,

c'était doux mais en même temps non, c'tait cruel et inhabituel

vous pensez peut-être que j'ai passé les trois jours de voyage,

à explorer l'dehors et à me rendre compte que c'est pas juste des mirages?

et bien non les amis, ça marche pas toujours comme ça.

voici ce qui s'est passé à rimouski.

j'ai réussi à oublier mon oral d'espagnol, j'ai été touchée par tous les côtés,

j'ai rencontré un petit lapin domestique, appelé Amadeus

on l'remplissait d'affection, on m'a fait goûté une sorte de pizza vergé pis criss que j'ai trippé

au début, à 5 heures de l'après-midi, elle m'avait proposé de prendre une douche avec elle,

c'tait une belle offre effectivement, que j'ai évidemment accepté, sans gêne.

le coton-ouaté qui t'réchauffait, ton toucher me brûlait la peau,

« t'es belle » ou les « je t'aime » ,

on voit bin que t'étais pas tant sincère,

tes caresses sur mon abdomen,

j'tai tellement perdue et dépassée par les événements,

en quelques moments on a toute fait d'un coup.

mon subconscient m'disait de m'éloigner, pas d'me laisser faire manipulé l'corps

j'sais pas pourquoi tu m'faisais ça sans t'sentir coupable et en dehors d'mon décor

j'parle de mon décor de vie, d'où ce que je vis et comment j'perçois mon destin,

tout c'que tu voulais c'était de me toucher les seins?

pis ça m'a frappé tellement fort, j'me suis attachée énormément à ta petite famille,

c'tait des gens normaux mais souriants, qui ont vécu avec une aussi belle fille que toi,

ta mère doit être fière de toi, elle t'aime et on dirait que tu rejètes tout sur ton passage,

tu fais l'ménage de tes émotions à chaque fraction de seconde.

shit y'avait l'odeur pas tant agréable dans notre chambre,

tu sais, quand tu sens que deux personnes ont sué comme el criss?

je sais pas pourquoi ça m'transperce l'coeur de repenser à toute ça,

peut-être qu'en fait tu m'aimais pas vraiment, tu t'obligeais à m'embrasser pour pas m'perde?

pourquoi une douche ensemble, les « t'es tellement belle », les massages aux bonnes places, la liaison d'nos mains, les baisers partout, les « je te veux, j'veux toute ton corps, j'veux t'embrasser partout »

bof c'est plus tant grave, mais j'ai adoré rencontrer ta famille au grand complet,

le café spécial de ta maman qui m'a brûlé la langue était délicieux aussi

et puis non, j'pensais pas que t'étais l'amour de ma vie.

j'me rends juste compte de la chance que j'ai eu d'être allée aussi loin, et de pas en avoir plus profiter.

ça va m'manquer, même si j'suis allée là-bas une fois, j'me dis que t'as passé des milliers de journées là-bas, et ça m'rend nostalgique je sais pas pourquoi

parce que pendant que t'étais dans ton coin de pays

j'étais aussi dans le mien, à 7 heures de route

pourquoi des ecchymoses sur mon cou quand tu l'savais que ta mère détestait ça?

j'vais me rappeler de ça pendant une bonne partie de ma vie, et sûrement que toi non, t'as plus important à penser, du monde à aimer, et moi j'étais juste là pour.... je sais pas pourquoi j'étais là, y'a du avoir un fuck quelque part.

(j'ai hésité pendant comme une semaine avant de l'écrire, et 2 jours avant de le poster, ça m'a pris intense de temps et de souvenirs pour écrire ça)