j'aimerais bien vous raconter tout ça,
avoir le temps
et l'énergie pour faire tout ça maintenant.
puta madre. j'suis même pas certaine de ce qui s'est réellement passé. on commençait notre journée comme des amies, on fait nos devoirs sans vraiment se parler. on se fait des pâtes, et je te remercie huit mille fois. on va promener ton chien (qui m'aime bien, j'crois) et tu prends des photos de moi. je sais pas pourquoi. j'ai vraiment froid et tu le remarques, je suis proche de te foncer dedans. tu me souris tellement. on rentre à la maison, on écoute deux ou trois films.
je sais pas leur titre, mais ça m'a distraite pendant une couple de minutes. tu me demandes si tu peux te coller, tu cherches sûrement de l'amour. je ne sais pas quoi répondre, j'accepte donc. on change les rôles par la suite, et je me surprends à aimer ça, être collée contre toi. on regarde un film pour adultes sans que ça soit un porno dégoûtant, c'est tout comme. on blague sur ça et j'pense ça nous a un peu rapproché. tu mens à tes parents durant le souper, en leur répondant un titre aléatoire d'un film à la place de celui qu'on a réellement écouté. je prends un peu de temps à réaliser, entre deux bouchées de bœuf haché. on finit de manger, monte dans ta chambre, et on regarde un autre film.
j'ai pas trop trop écouté parce que j'ai trouvé ça étonnant qu'on entrecroise nos doigts ensemble durant. le film finit, et tu me montres des photos sur ton cellulaire. tu joues avec ton cellulaire en étant incapable de me regarder dans l'brun de mes yeux. tu reçois un message, et tu réalises que quelqu'un de ton passé est en face de chez toi. il est donc dehors à attendre. tu paniques, pour te calmer, j'essaie de te faire rire en t'ordonnant de fermer toutes les lumières et de faire des roulades à la place de marcher. tu me souris mais tu n'es toujours pas rassurée. on va devoir y aller. on met notre manteau, et tes parents t'disent de régler ça rapidement. c'est un peu ce que je voulais te dire aussi.
on sort dehors et c'est là que ça m'étonne; tu gardes une attitude sérieuse tout le long. tu lui dis que tu te fous de lui et qu'il peut maintenant partir. il t'a demandé comment ça allait et tu lui as demandé de dégager.
on est remontées au troisième étage, j'ai fermé la porte derrière moi et t'as perdu le sourire que t'avais quasiment toute la journée. j'ai voulu te consoler, mais vu que j'suis assez merdique dans la matière, c'était plus drôle pour toi que réconfortant. je t'ai prise dans mes bras (ou c'est peut-être même toi qui a fait ça) et j'ai commencé à te dire beaucoup de choses en même temps.
comme quoi ta meilleure amie, qui n'est pas moi, t'adorera jusqu'à la fin des temps. comme quoi, les moments merdiques d'une vie servent à nous faire comprendre de nombreuses choses et qu'on est obligé de passer au travers. tu as relevé ta tête d'mon épaule et tu m'as regardé en souriant. lentement, mais longtemps, le sourire aux lèvres. tu t'es reblottie et j'ai fait de mon mieux pour que ça soit chaleureux. je t'ai conté des trucs sans trop d'importance et tu m'as regardé une autre fois. j'suis partie à rire (stress) et tout ça a continué. j'ai l'impression que tu le savais, ce qui allait se dérouler. une autre fois à se regarder. contre mon épaule, j'pensais que tu retenais une larme, j'ai paniqué. c'était à moi de dire n'importe quoi. "pleure pas j'sais jamais quoi faire quand les gens pleurent, j'dis de la marde! please pleure pas s'il te plait" et là ma fille, tu m'as regardé pour de bon, tu m'as sourit et caliss.
t'as avancé ta tête assez rapidement et tu m'as embrassé. j'ai mis du temps à réagir en fait, et j'ai continué le baiser. comme j'avais le goût de le rallonger pour au moins une année. je m'en suis pas rendue compte à ce moment exact, mais j'ai adoré. on a repris notre souffle, t'as collé ton nez contre le mien, boutonneux. tu m'as chuchoté "j'espère c'était pas de trop" et j'ai vraiment explosé. c'était parfait merde. nous nous sommes allongées dans ton lit et on en a reparlé, t'avais l'air perdue ma belle. j'voyais que pour toi, il se passait beaucoup de choses en même temps. j'me disais que tu m'as embrassé parce que t'étais dans une cascade d'émotions. tu m'as avoué "j'attendais tout le long de la journée pour le faire, pendant le film, avec nos mains collées, je savais pas trop si c'était le moment" j'peux tu te dire que ça m'a surprise.
tu m'as demandé ce que j'en ai pensé, et je t'ai avoué à mon tour que je pourrais refaire ça n'importe quand. durant la nuit, on l'a refait. une dizaine de fois. tu m'as mordillé au niveau de ma lèvre inférieure, ce qui m'a fait sortir un petit gémissement. je savais pas trop si c'était supposé être malaisant ou non, mais on continuait.
tu m'as demandé plus tard, de te confier tout ce que j'ai, dans ma mémoire. j'ai essayé, de te parler de mes troubles, mes problèmes, mes angoisses. et là tu m'as achevée, "pourquoi on t'a fait du mal" qu'est-ce que j'ai dû me retenir pour pas pleurer. on s'fait mal parfois en prenant des décisions de merde.
une semaine plus tard, tu m'as finalement dit que t'avais posé tes lèvres sur les miennes à cause de toutes tes émotions qui s'secouaient en toi. et ça m'a tué encore plus que mes journées où je me morfonds dans mon lit durant la nuit, en pensant à tous mes mauvais choix, à toutes les fois que j'ai voulu faire plaisir et que j'ai souffert par la suite.
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aloes
Poetryles pensées des autres troublent votre parcours. pis l'aloès c'est doux, ça sonne full bien en plus non? meilleur classement : 24 (j'pense)