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Bradley se gare devant ma maison et, une fois la voiture arrêtée, se tourne vers moi. Nous n'avons pas parlé depuis que nous avons quitté le haut de l'immeuble et que j'ai été à deux doigts de l'embrasser. Oh mon Dieu ! À deux doigts ! Il s'adresse à moi alors :

-J'espère que tu as aimé la petite balade.

Je hoche la tête :

-Oui, carrément.

J'ai adoré, il a été très attentionné avec moi, c'est une belle expérience pour moi. On ne peut pas exclure la théorie qu'il m'aime. Dans un meilleur monde oui ! Ou plutôt dans une meilleure galaxie ! Je ne me permets plus d'avoir ce genre de pensées déplacées. Je sais absolument qu'il ne m'aimera jamais, moi, pauvre et moche fille. On peut toujours rêver tu sais Kristen ! Cette dernière pensée je ne peux finalement pas l'écarter.

-Oh ! À propos de ce qui s'est passé sur le toit de l'immeuble je–

-Ne t'excuse pas, je... c'est... c'est ma faute. Dis-je en agitant nerveusement mes mains devant moi. Quand je me rends compte de mon mouvement, j'arrête immédiatement mes mains avant de les placer brusquement sur mes cuisses.

Je n'ose pas le regarder, mais comme il ne dit rien je continue :

-Je ne voulais pas... Je suis désolée... Je...

Je tente un regard vers lui, et au lieu de voir un Bradley allégé, ce que je croyais, je le trouve entrain de froncer ardemment les sourcils vers moi avec une mine déconcertée. Ce qui m'entraine à faire la même chose.

Il penche légèrement sa tête avant de parler :

- Je n'ai pas prévu de m'excuser. Dit-il avant de diriger ses yeux vers le tableau de bord, imperturbable.

Moi aussi, je n'avais pas prévu cette réponse. Attends, il veut dire qu'il ne regrette pas, que ce n'étais pas une erreur ?! Qu'est-ce que je suis bête ! Moi qui me suis excusée pour lui ! Il ne regrette pas ce qu'il a fait, il voulait vraiment le faire. Quoiqu'il m'aime bien alors. Cette fois mes pensées ne me dérangent pas puisqu'elles disent la vérité. Un silence lourd commence, mais après quelques secondes Bradley le brise :

-Bon alors, il ne faut pas que tu y ailles ? Me demande t-il.

Je fais des gros yeux en prétendant être choquée, mais avec un sourire en coin :

-Donc maintenant tu me chasses ?

-Non ! Bien sûr que non! Je préfèrerais... (Il prend une inspiration) que tu restes. Dit-il en tournant sa tête vers le pare-brise et contemple la route devant nous comme si c'était la chose la plus intéressante au monde. Contrairement à moi, qui détache mes yeux de la route et me tourne brusquement vers lui et le regarde avec une mine ''Vraiment ?!''

Je ne me suis pas rendue compte à quel point ces mots sont d'une telle importance pour moi qu'après celles-ci prononcées. Il veut que je reste... Auprès de lui.

Je me reprends, dissocie mon regard sur lui avant de me concentrer sur la route :

-Tu, voudrais que je reste ? Dis-je avec une voix timide.

-Oui. Fait-il en chuchotant.

Son regard s'intensifie, à en croire qu'il va recommencer ce qu'il a tenté en haut de l'immeuble. L'étrange sensation revient petit à petit et, je ne sais pas si je ma tête tourne ou si il commence à s'approcher de moi mais je sais que je dois dire quelque chose. Non, tais-toi tu vas dire quelque chose de stupide... Encore. Je n'écoute pas ce que me dicte mes pensées et je lance alors:

-Euh... Écoute je ferais mieux de partir, mes parents doivent surement être inquiets.

Il a définitivement une influence sur moi. J'en viens même à me soucier de mes parents. J'aurais dû écouter mes pensées tout à l'heure. Quelle idiote je suis! Tu vois, je t'ai prévenue.

-Bon d'accord. Bonne nuit. Dit-il en évitant mon regard.

Je ne sais pas si il peut sentir à quel point je suis désolée d'avoir dit cette idiotie. Je n'ai peut-être pas eu toute ma tête. Ça c'est sûr, dès qu'il s'approche de toi, tu deviens complètement folle. Je ne peux plus le nier, ces battements du cœur, ces folies, ces pertes de moyens, ce sentiment étrange que je ressens quand je suis avec lui ça ne peut être qu'une chose... L'amour. Oui, je crois que j'ai des sentiments pour lui. Après ce constat, je lui lance un "bonne nuit" et sors de la voiture regrettant de ne pas m'être excusée pour mon comportement. Je me dirige vers la porte pour entrer dans la maison, et quand j'y suis, je fais le moins de bruit possible pour éviter de réveiller mes parents. Une voix grave retentit derrière moi, je reconnais la voix de mon père:

-Alors, mademoiselle Kristen, on rentre tard?

Je sursaute à l'entente de sa voix.

-Daniel, ça va laisse la sortir un peu! Rétorque ma mère avec une voix douce et ensommeillée à apaiser n'importe quelle âme en colère. Comme je l'avais prévu mon père a baissé d'un ton:

-Écoute chérie, ce n'est pas comme ça qu'elle va grandir, lever brusquement son couvre-feu pour la laisser traîner avec un inconnu jusqu'à 23 heures, c'est un mauvais exemple pour elle.

-Écoutez, je vous laisse entre vous avec votre conversation, si ça ne vous dérange pas, je suis fatiguée on en reparlera demain matin. Dis-je frustrée par mes parents qui parlent comme si je n'étais pas là.

-Oh... Toi petite insolente, tu m'entendras demain! Dans la chambre! Crie mon père.

Je le fais et va en direction de l'escalier et gagne ma chambre, contrairement à ce que je ferais en état d'esprit normal. C'est-à-dire écouter la conversation. Je ne suis pas d'humeur à faire ça et en plus, j'ai besoin de réfléchir à pas mal de choses. Et ce pas mal de choses se résume à un nom: Bradley. Je me pose tellement de questions, mais celle qui trône le plus dans ma tête est: pourquoi je me sens aussi coupable de ne pas m'être excusée auprès de lui. C'est vrai, parfois, je me fous complètement de l'opinion de quelqu'un surtout d'un garçon. Est-ce que la chose qu'est l'amour inclut aussi ce tracas? Je ne sais pas, mais tout ce que je sais c'est que je dois me coucher maintenant : il y a encore école demain. J'arrive enfin à la porte de ma chambre. Après avoir ouvert la porte, je reste plantée sur le seuil un moment pour réfléchir à ce que je dois faire, et après quelques minutes de réflexion, je claque la porte derrière moi et me décide de me changer en pyjama.

Une fois cela fait, je me dirige vers mon lit et glisse doucement dans la couverture. Je ferme les yeux en repensant à ce qui s'est passé cette journée et je m'endors doucement.

J'ouvre les yeux brusquement, réveillée par un bruit familier : mes notifications. Je ne suis pas du genre à être dépendante des réseaux sociaux mais parfois j'oublie de mettre en silencieux mon téléphone. Je vérifie mes notifications : « Bradley Denver et 8 autres personnes vous ont suivi »

Je suis à la fois choquée et surprise. Mais quelle heure est-il ? Il fait encore noir. Je consulte mon horloge : 3h12. Il me suit à 3 heures du matin ? Mais il n'est pas bien celui là ! Je décide de le suivre et de me remettre au lit. Mais presque immédiatement, j'entends un autre bruit, un message privé. Je résiste à la tentation de répondre mais je craque et ouvre mes messages : « Salut, tu dors?»

À 3 heures il me pose cette question ? C'est de ne pas dormir qui est étrange. Je lui réponds « C'est NORMAL à cette heure-ci non ? » et j'attends sa réponse. Je mets mon téléphone en mode silencieux en attendant pour éviter que mes parents ne se réveillent...Encore. « Oui je suis désolé de t'avoir dérangé, je n'arrive pas à dormir » C'est trop chou d'un côté mais c'est bizarre d'un autre qu'il m'écrit pour me dire qu'il n'arrive pas à dormir. « Et pourquoi tu m'écrit pour dire ça ? Pourquoi moi ? ». Il me répond presque immédiatement :                « Parce-que ça m'aide à dormir, tu m'aide à dormir » Quoi ? Je ne comprends pas, JE l'aide à dormir ? Je lui réponds. « Hé je te signale que je ne suis pas un somnifère ! » Sa réponse « Oui, je sais bien. Mais ça me tranquillise que tu ne passe pas une mauvaise nuit comme moi, cela me rassure que tu dormes bien.» Je fronce mes sourcils à sa réponse. Cela lui rassure ? Je ne comprends rien de rien. « Et pourquoi moi ? » Je redoute sa réponse. « Parce-que tu es spéciale » Répond-il avec un émoji clin d'œil. Et avant que je ne puisse répondre il me devance « Dors maintenant, tu as une longue journée qui t'attends. Bonne nuit» Je viens d'avoir une idée, pour lui montrer que moi aussi il m'intéresse,«Aucune journée n'est longue avec toi. Bonne matinée. » Avec un sourire aux lèvres, j'éteins mon téléphone en imaginant la tête qu'il fait et retourne me coucher.

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