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Je me suis levée du bon pied aujourd'hui. Je ne sais pas si c'est la conversation que j'ai eue avec Bradley qui me met de bonne humeur mais tout ce que je sais c'est que je le suis. Je me trouve dans la salle à manger de notre nouvelle maison, en train de prendre une bouchée d'une tranche de pain de mie tartinée de confiture. Je prends le temps de remarquer que la pièce est encore pleine de cartons vides et à moitié pleins éparpillées de manière artistique dans la salle. Oui, j'ai quelque part, si je cherche bien, une âme d'artiste. Ma mère déjà toute habillée et prête au travail rentre dans la salle à manger avec mon père, qui lui, semble s'être levé il y a quelques secondes. Ils s'arrêtent net devant moi pour se regarder puis, simultanément, dirigent leurs regards étranges vers moi.

Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Ah oui, hier soir avec Bradley. Ils sont encore en colère.

Mais ce n'est pas de la colère que je vois, je discerne plutôt de la désolation, de la peine. Alertée je lance alors :

—Que se passe t-il ? Il y a un problème?

Je redoute la tournure que va prendre la conversation. Mon père prend la parole:

—Ecoute, puisque tu n'as pas été très sage hier, nous avons décidé de te confisquer ton téléphone pendant un mois.

Pincez-moi je rêve, de quel droit ils osent? Ce sont tes parents Kristen, ils ont tous les droits sur toi. Mes pensées sont tout à fait raisonnables mais moi, je refuse de suivre leur rythme. Je ne vais quand même pas laisser faire une chose pareille. En plus, je viens de prendre contact avec Brad.

—Ce n'est pas vrai ! Chuchoté-je.

—On fait ça pour ton bien chérie. On ne veut plus que tu refasses la même chose. Poursuit-il

Je me tourne vers ma mère qui n'a pas encore pris la peine de desserrer ses lèvres pour dire quelque chose. Quelle traitresse!

—Et on a aussi décidé de te priver de sortie pendant deux semaines.

C'est quoi ce bordel ?!

—Deux semaines ! M'exclamé-je, c'est une prison ici ou quoi ? Je ne suis ni un malfaiteur, ni un animal dangereux.

—Je ne te traite pas de la sorte enfin ma chérie.

—Pourtant, tu m'en donnes l'impression.

Mes mots sont sortis tous seuls je n'ai pas eu l'intention de parler comme ça à mon père. Mes paroles provoquent un léger écarquillement des yeux chez lui et ma mère puis il lance :

—Notre décision est prise Kristen, nous ne reviendrons pas sur ce point.

—Et toi maman, tu n'as rien à dire ? Demandé-je folle de rage à ma mère.

—Ecoute ce que te dis ton père Kristen. Répond-elle avec une voix monotone et sans faille, typique de toutes les mères.

A l'entente de son ton, je sais que quoi que je dise et quoi que je fasse, je ne pourrais pas leur faire changer d'avis. Même si je me traîne à leurs pieds pour leur supplier de me pardonner.

De ce fait, je me lève brutalement de ma chaise ramasse mon sac à dos et part vers la direction de la porte. J'entame ma route mains dans les poches de mon manteau, puis quelques minutes plus tard, je me trouve en train de réduire les quelques mètres restants qui me sépare du grillage du lycée. Georgia sort de la partie du lycée m'apercevant, et me rejoint.

—Salut ! Comment ça s'est passé avec Bradley? Lance-t-elle

—Salut, ça va bien merci et toi? Dis-je ignorant sa question.

Nouvelle VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant