Nouvelle Vie

28.

Les deux jours avant le bal de Noël sont passés très vite. Nous avons eu à peine le temps pour nous reposer du travail de décoration, que c'est déjà l'évènement qui trône dans la ville. On raconte que tous les ans, le bal de Noël du Widestone High School attire plus de la moitié des habitants de Widestone. Et avec toute modestie, le proviseur nous a tous clairement dit que c'était le bal le plus populaire de tout le pays.

Et me voilà maintenant, en train d'attendre impatiemment mon cavalier pour le bal dans ma maison. Il a promis de me chercher à 21h et je suis déjà là à attendre depuis 1h. Mais qu'est-ce qui m'arrive? Normalement je suis toujours en retard? Je me tourne vers mes pensées attendant une remarque sarcastique de leur part, mais rien.

Je regarde ma montre une dernière fois, 20h57. Je commence à perdre patience. Allez, tu as attendu une heure et tu ne peux pas attendre cinq minutes? Tu vas abandonner si près du but? Mes pensées sont loin d'avoir tord.

J'espère que je suis bien dans le thème côté dress code, le thème c'est Noël bien sûr. Miss-j'adore-la-mode alias Georgia, m'a aidée à choisir ma tenue. Un bustier rouge aux bordures blanches, avec une ceinture noire qu'on a achetée dans la même boutique ou nous avons fait du shopping. Des escarpins vert foncés, et un manteau assorti. Ah et des collants noirs au cas où il ferait trop froid, d'ailleurs ils m'aident beaucoup ces collants, la robe est loin d'être longue.

La sonnerie interrompt le cours de mes pensées. Je recoiffe avec mes doigts mes cheveux que j'ai lâchés, me regarde une dernière fois dans le miroir puis me dirige vers la porte pour l'ouvrir. Kristen, Kristen, Kristen, je vois que ton état s'aggrave de jour en jour.

Il est là devant moi, beau comme un dieu dans son smoking noir et son petit nœud papillon. Je soupire intérieurement. Dieu que j'aime cet homme!

—Alors tu es prête ma chérie?

Je me perds comme pour la première fois dans ses yeux chocolat tellement beaux, tellement profonds... Ah! Il faut que je me ressaisisse parce qu'à ce rythme, il ne va pas tarder à appeler un docteur.

—Ça va? Tu ne te sens pas bien? Tu es malade? On peut annuler si...

Je ne sais pas pourquoi je ne pense qu'à cette chanson, comment c'est déjà? Ah oui, elle court, elle court, la maladie d'amour... Après tout c'est peut-être ce qui m'arrive?

—Non, non je vais bien. Rassuré-je.

—Tu en es sûre parce que tu avais l'air bizarre.

Oui, j'étais en train de voir comment tu étais un homme peut-être aussi beau que toi. Vraiment ça devrait être un crime. Et là le mécanisme s'enclenche, je sens tout mon sang s'affluer vers mes joues, et maintenant je dois être aussi rouge que ma robe.

—Hé! Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu rougisses autant, parce que là je ne vais pas hésiter à recommencer. Dit-il un sourire sournois sur ses lèvres.

Oh ce n'est pas toi mon très cher.

—Allez, tu m'emmènes ou quoi?

Il roule ses yeux puis me conduit jusqu'à la voiture, et m'ouvre la portière pour que j'entre.

—Et pourquoi tant de délicatesse? Demandé-je voyant son acte gentleman.

—Et bien tu es très belle ce soir. Dit-il avec un clin d'œil.

J'en rougis de plus belle.

—Alors je devrais me faire belle un peu plus souvent, fais-je d'un air faussement irrité.

—Voyons tu es toujours magnifique et encore plus ce soir.

Il ferme la portière, puis fait le détour pour s'installer à mes côtés et démarre la voiture.