Poursuite

87 4 2
                                    

Mieux vaut que tu sois rentrer à la maison avant la nuit ou l'obscurité te prendra quelque chose.

Quelques heures plutôt

Dans le marché central, une petite fille se promenait sans accompagnateur. Elle était vêtue de grosses bottes, d'un manteau rose et de cache-oreilles d'une couleur un peu plus foncée. Elle vagabondait toute seule entre les comptoirs de linges, d'équipements pour l'hiver et autres. Elle pouvait se déplacer où bon lui semble sans que personne ne sans soucit, elle était libre comme le vent.

Les gens, tant qu'à eux, ne faisaient pas attention à cette dernière, elle était trop petite et elle se faufilait à travers la foule dont les manteaux étaient si peu colorés qu'on aurait pu croire qu'ils formaient un mur de briques. Tous continuaient à acheter leurs derniers objets et à éviter la gamine, comme si elle était maudite de ses couleurs flamboyantes. Peu à peu, les gens repartirent d'où ils venaient. Certains partaient vers les appartements et d'autres partaient en direction de la bordure de la ville. Puis, lorsque tous étaient partis, il n'y avait plus que la jeune fille.
Elle était seule et sans accompagnateur...

Une heure plus tard, la nuit était tombée et l'enfant se perdit comme une aiguille dans une botte de paille. Elle était sans repères et sans aide, à la merci de tous.
La jeune fille ne pouvait discerner que de vagues silhouettes de rôdeurs dans la pénombre. Certains marchant à pas rapide et d'autres plus lentement tels des limaces. Les dernières personnes à retourner chez eux étaient ceux qui étaient soumis à l'emprise de l'alcool et aux autres catastrophes comme celle-ci. Souvent, ces gens se parlaient tout seul et tombaient dans un sommeil profond quelques secondes après pour ne se réveiller que le lendemain.

Le ciel de la nuit était immergé par les nuages et la grande lune qui était à la recherche de proies pour les éclairer. Prévoyant une tombée iminente de pluie, les chats qui avaient engloutis les rues un instant plutôt cherchèrent des cachettes pour ne pas se faire mouiller. Dans la noirceur, utilisant leurs yeux d'un jaune vif et agressif, ils purent s'orienter sans problèmes et sortir du labyrinthe de ruelles.

Rosalie ne savait plus quoi faire, il y faisait si noir que même un démon ou une autre créature de l'enfer n'y verrait rien. La petite tombée de pluie sur le sol de pierre commença en même temps qu'un lampadaire s'alluma sur la droite de la jeune fille. Elle y vit un lieu de sécurité et de rassurance, elle s'y dirigea tout en essayant de se protéger de la pluie.

Elle était presqu'à la lumière sauveresse, quand soudain, surgirent deux hommes en bagarre juste en dessous de celle-ci. Ils se battaient en sauvage en se donnant des coups de poings un peu partout en haut du corps. Puis l'un dégainât quelque chose de sa poche. C'était brillant et ça reflétait la lumière droit dans les yeux de la jeune fille. Elle se tassa pour voir ce que c'était et vit que c'était une lame. L'homme pointa son couteau vers son adversaire et le frappa au niveau du ventre. L'adversaire se pencha en tenant l'endroit où il a été frappé et se fit abattre d'un coup à la tête. Puis l'homme à l'arme acheva sa victime comme une vulgaire petite fourmis en lui plantant le couteau à plusieurs reprises dans la poitrine.

Prise de terreur, Rosalie tourna les talons pour fuir lorsqu'une nouvelle veilleuse s'alluma juste au dessus d'elle. L'homme se vira, pris d'adrénaline suprême, il s'élança dans une marche olympienne vers elle. Tout en marchant, il fit tournoyer son arme dans sa main ce qui projeta des gouttes de sang dans toutes les directions y comprit son visage qui prit cher. Lorsque la jeune fille fit un pas derrière elle pour s'éloigner, le tueur se rua, sans doute pour lui réserver le même sort.

Rosalie prit fuite et se dirigea vers la sortie la plus proche. En courant dans la neige qui fondait à chaque goutte de pluie, d'autres lumières s'allumèrent durant la course. La ruelle semblait s'allonger et devenir plus étroite, tandis que le temps ralentissait pour ne devenir qu'une image.
À la dernière lumière de la rue, un homme fit son apparition, il attendait avec impatience, morceau de bois dans sa main gauche, il la brandissait prêt à frapper. Il avait un manteau marron, un chapeau feutre et de grosses bottes en cuir qui lui donnaient un style d'agent secret.
Lorsque Rosalie atteigna l'homme, le meurtrier attrappa le manteau rose de la jeune fille et le tira de toutes ses forces restantes. L'homme en marron brandit son arme et donna un violent coup "Blam."

Deux personnes se trouvaient sur le sol: la jeune fille et le tueur. L'homme au manteau marron releva Rosalie puis la secoua comme s'il était choqué. Avec quelques déchirures à son pantalon, la jeune fille regarda le meurtrier inconscient sur la brique. Puis, elle posa son regard sur le monsieur qui l'avait sauvé de la mort. En levant les yeux, elle y reconnut aussitôt son père, Bill.

- Papa!

Le père de Rosalie était lieutenant de la police et il ne pouvait pas laisser sa petite fille toute seule dehors le soir et sans défense. Il ne voulait pas qu'elle lui arrive quelque chose. Au bout d'un moment sans échange verbale, ils décidèrent de retourner à l'appartement, mais Rosalie n'osa pas regarder en arrière pour découvrir un corps étendu sur le sol mouillé. La pluie cessa quelques heures plus tard et la neige reprit le contrôle.

Au Bout D'une CordeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant