Cache-cache

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Trouver n'est pas facile, chercher l'est.

Rosalie ouvrit vivement ses yeux par peur. Elle regarda autour d'elle ne sachant pas où elle se trouvait. Elle était assise, dos contre une planche de bois. Il lui fallut un petit peu de temps pour se souvenir des derniers évènements et de comprendre où elle se trouvait précisément. Elle ne souvenait que de très peu de choses. La jeune fille se souvenait d'être entrée dans le manoir avec ses amis et son frère et qu'il s'y passait des choses étranges. Puis, essayant de sortir de sa prison, elle constata qu'elle se trouvait dans un garde-robe à cause de la faible lumière qui rentrait à coup de lignes horizontales. En regardant à travers les ouvertures, elle put remarquer qu'un journal intime se trouvait sur une table de chevet et qu'un lit longeait un mur avec une fenêtre.

La jeune fille poussa l'une des deux portes de bois et sortit du garde-robe. Elle mit un pied au sol et s'écrasa de plein fouet sur celui-ci. Elle se releva sans difficultés, mais eut un mal au crâne insoutenable pendant un moment. Elle continua sa marche pathétique jusqu'à arriver à la table de chevet où elle put lire le journal. En le lisant, Rosalie ne voulut plus chercher ses amis mais bien fuir. Malgré l'obscurité qui composait la chambre, elle sut lire l'article. Il y était écrit que le manoir était un somptueux endroit...

Une trentaine d'années plutôt

Le manoir de Dévir Lilois, un homme riche et réputé de très grande taille, était somptueux autrefois. Les pièces de la maison étaient neuves et tous les meubles luisaient de beauté. L'homme était heureux, il avait tout; l'argent, une famille et une majestueuse demeure. Il vivait avec sa fille, Fiona et sa femme, Émilie, jusqu'au jour où tout bascula pour entrer dans une ère plus sombre.

Une jeune fille d'environ cinq ans entra dans le salon. Elle ne fit aucun bruit pour ne pas déranger son paternel qui se trouvait sur un canapé en face d'elle. Puis, elle cria:

- Papa, papa!!! Tu veux jouer!?

- À quoi ma chérie?

- À cache-cache!

- Bon choix! Je suis le meilleur!

- Nan, c'est moi!

- C'est ce qu'on verra! s'exclama le père avec un petit rire avant de partir en courant.

La jeune fille se mit à faire un décompte. Elle commença au plus haut nombre qu'elle pouvait. Quand son décompte de vingt secondes finit, elle regarda partout autour d'elle. Ne trouvant rien elle décida d'inspecter la salle à manger. Une table, quelques chaises et un grand tapis composaient le plus important de la pièce. Elle se mit à chercher comme une fouine au moment où elle entendit un bruit provenant du deuxième étage. Ça ne pouvait qu'être son père puisque sa mère était partit travailler à l'extérieur de la région.
La jeune fille se mit à monter l'escalier jusqu'à en apercevoir les portes qui étaient tous fermés. Puis, un autre bruit provenant de la première chambre, qui était la sienne, lui dit où son père était caché. Elle s'y dirigea sans plus attendre en galopant comme un petit animal en liberté. Malgré ses petites mains, elle put atteindre la poignée sans problème et la tourner délicatement. Dans la chambre, un lit à la couverture mauve pâle longeait un mur, des murs à la tapisserie de fleurs et une fenêtre ouverte presque au complet lui fit apprécier sa pièce personnelle encore plus. La jeune fille chercha son père, elle mit son nez en dessous du lit, personne. Quand elle se releva, un corbeau fit son apparition sur le lit et cria fort dans les oreilles de la gamine. Elle eut si peur qu'elle partit se cacher en dessous du matelas.

- Papa!!! Il y a un oiseau dans ma chambre! Papa!!!

De lourds pas dans les marches résonnèrent jusqu'à ce qu'elle aperçoive les jambes de son père venir en courant pour ensuite faire déguerpir le corbeau qui logeait encore sur le lit. Il referma la fenêtre et pencha sa tête en dessous du matelas pour apercevoir une petite fille au regard terrorisé et content de voir son sauveur.

Quelques heures plus tard

Monsieur Dévir était assis sur le banc du piano. L'instrument était lustré et les cordes réparées, l'homme jouait paisiblement comme s'il était dans les nuages. Les notes résonnaient à travers tout le manoir, mais simplement que la fille et un chat tout noir pouvaient assister au beau spectacle. Le chat était couché sur le canapé en faisant différents ronronnements de satisfaction. Quand soudain, un bruit par dessus celui du piano marqua l'attention de tout le monde. Le pianiste s'arrêta et se leva pour essayer de voir d'où il provenait. Puis, un autre attira l'attention sur le jardin. Quatre hommes se tenaient dans la cour...

Maintenant

Les autres pages du journal étaient déchirées comme si quelqu'un avait été en colère et les avaient arrachés.
Des pas résonnèrent dans le couloir et une jeune fille apparut dans le cadre de porte.

- Rosalie!! dit Amélie.

Amélie se jeta dans ses bras.

- Il faut partir d'ici tout de suite! On s'en va sans les autres!

- Non! Il faut trouver les autres et après on pourra partir.

- Moi, je pars sans toi alors! Il se passe des choses étranges ici et je ne veux pas rester!

- Ah oui!!! Tout à l'heure, j'ai essayé de vous résonner et voilà ce que ça donne! On est coincé ici!

- Tout ça est de ta faute! C'est toi qui nous amenés ici! Pas nous! finit Amélie.

L'amie de Rosalie sortit de la chambre, furieuse et se précipita dans l'escalier pour ensuite ouvrir la porte de l'entrée.
Rosalie s'assit sur le lit et pensa à ce qu'elle devait faire. Elle hésitait entre plusieurs options. Elle pouvait fuire avec Amélie, elle pouvait aller chercher ses amis et son frère ou n'aller que chercher Maxime et fuire par la suite.
Rester une minute de plus dans ce manoir la décourageait trop, car le journal expliquait une histoire tragique qui s'était passé il y a trente ans, mais elle ne savait pas encore la fin.

Rosalie prit soudain une décision brève et l'entama aussitôt.
Elle n'avait plus de lampe de poche, mais elle se dit que tout ceci était de sa faute et qu'elle avait le devoir d'aller les sauver.

Rosalie se mit à marcher dans le couloir avant d'apervevoir que la salle d'art avait changé. Le chevalet était par terre et le tableau de peinture retourné. Elle y entra et découvrit quelque chose d'effroyable. Sur un mur était écrit avec la peinture rouge la phrase suivante:

Un à un, vous tomberez, le temps est compté!

Au Bout D'une CordeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant