10. Lecture

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Austin ouvre la porte de l'appartement.

- Coucou ! Ca va ?

Je lui souris :

- Oui ça va, j'ai fini d'écrire.

- C'est vrai ?

Je me lève du lit, fière, et je le rejoint dans le salon :

- Ouaip ! C'est vrai.

Je tiens le carnet entre mes mains. J'hésite à lui donner. Puis je me dis qu'il comprendra, que c'est pas si grave que j'ai voulu embrasser Imanol, puisque je ne l'ai pas fait. Je lui tends donc mon petit cahier.

- Tiens, dis-je avant d'ajouter, et Imanol m'a envoyé un message pour me dire que Gabriel s'était réveillé !

- Oh ! C'est super ça. Il n'a rien de grave ?

- Non, il va bien.

Je soupire. Austin regarde le carnet, et me dit :

-Bon, je vais aller lire tout ça.

- Okay, je réponds gênée.

Il s'éloigne vers la chambre, et moi je reste dans le salon. Je m'assied sur le minuscule canapé.

Et j'attends sept minutes et quarante-six secondes.

Il revient, et s'assied à côté de moi.

- Gabriel est vraiment un petit con.

- Oh ! Dis-je étonnée qu'il ne me parle pas de mon envie d'embrasser Imanol.

Il me prend dans se bras.

- Tu ne m'avais pas dit que tes élèves étaient si... horribles pendant nos Skype.

- Je voulais pas t'inquiéter.

- Peut-être que ça aurait évité...

- Non ! Ça aurait rien changé, t'étais trop loin cette année ! Je serais partie en vrille un jour ou l'autre, c'est tout.

- Barbara... Dis pas ça, tu sais très bien que je n'y peux rien. C'est le boulot... Si j'avais eut le choix, je serais resté en France !

Je me calme.

Il dit vrai. Mais j'aurais aimé l'avoir à mes côtés en chair et en os, et pas en tant qu'image virtuel et voix numérique, pendant toute cette période.

Je me détache de ses bras, et je le regarde dans les yeux.

- Je t'aime beaucoup trop, Austin.

- Moi aussi.

Et il m'embrasse.

Et on s'en fout du reste.

Le quatrième harcèlementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant