Parfois, la vie se joue de nous. C'est ainsi, que ce Samedi, j'ai cru apercevoir Austin à la boulangerie. Un homme devant moi dans la queue, je le voyais de dos. Puis il s'est retourné, et j'ai remarqué que ce n'était pas lui. Et j'ai ensuite ressenti un vide intersidéral autour de moi. Et quand la boulangère m'a demandé ce que je voulais, j'ai failli répondre "Austin," avant de me reprendre et acheter trois baguettes et un croissant.
De retour chez moi, je décide de lire un livre. Mais je ne suis pas concentrée. Mon esprit vadrouille. Un coup il est avec Austin, durant ces délicieux moments que l'on passait ensemble à bavarder sur un livre, un coup avec Imanol, avec qui j'ai passé une excellente soirée hier, un coup avec mes élèves, ou avec le proviseur, ou avec la boulangère, avec le monde, seule, et enfin, il finit par s'éteindre, et je m'endors, en pleine matinée.
Quand je me réveille, je me dirige vers la cuisine pour me faire un café.
Vu comme ce premier week-end sans voir Austin démarre, je décide de ne pas passer le reste de la journée seule. Je vais donc en ville, et commence à faire un peu de lèche-vitrine. Je croise un garçon, assez jeune, qui doit avoir une quinzaine d'année, avec un béret sur la tête.
- Madame, vous ne voudriez pas acheter ce journal ?
Il tient à la main un paquet de magazine colorés.
- Tiens ? Ça existe encore les vendeurs de journaux ambulants ? Dis-je dans un sourire.
- Disons que celui là est spécial... Je l'ai lancé avec mon ami, nous sommes fans de bande-dessinée, et nous avons regroupé là dedans nos essais.
Je jette un œil à la couverture du magazine. On voit des dessins presque comme animé, des personnages haut en couleur, et des machines futuristes.
Quand j'étais petite, j'adorais lire des bandes dessinées. Les Schtroumpfs en particulier, mais Tintin, ou Astérix me plaisaient bien aussi. Le jeune homme me regarde, les yeux plein d'espoir.
- C'est combien ? Demandé-je.
- Cinq euros. Répond-il avec un immense sourire. Merci, merci beaucoup !
Je sors mon porte monnaie, et lui tend un billet. Il me l'échange contre son magazine, et s'en va rejoindre tout sourire un autre adolescent, qui, je suppose, est son ami. Ils me regardent un instants, puis continuent leur petit business.
Je continue donc ma marche solitaire, après avoir feuilleté rapidement le journal. Il contient quelques BD en trois pages, et quelques petits article. Si c'est eux qui ont fait ça seuls, ce sont des génies, car c'est vraiment bien dessiné, mis en page, et attirant.
Une fois mon petit tour terminé, je rentre chez moi. J'appelle Austin par Skype, mais il ne répond pas. Et comme je recommence à me sentir seule, j'appelle Imanol. Il est toujours partant pour discuter lui.
Il répond, et on discute un moment. On parle de bouquins, de films, des élèves, du lycée, d'Austin, de livres (à nouveau) de musique, en bref, de notre vie. Quand je raccroche, je me sens infiniment mieux, et je commence à lire le journal de BD.
Je ris aux premières, dessinées dans un style épuré et très coloré. Ce sont donc quatres petits gags en une ou deux pages. Puis, je suppose que le deuxième adolescents a pris le relai, car je commence à lire une histoire dans un monde très futuristes, presque venant d'une autre planète, mais toujours coloré, quoiqu'un peu plus sombre, en six pages. La fin me laisse sur ma faim, et je remarque que ce n'est pas fini, que la suite sera dans le prochain magazine. Je me dis donc que je l'achèterais. Puis je lis les petits articles, sur la culture geek, et j'apprends de petites anecdotes sur le monde du Web.
Je me rend compte alors que quand on fait ce qu'il nous plait, notre talent est décuplé, et que ces gamins devraient essayer de vendre un peu plus leur travaux, parce que c'est presque professionnel à ce niveau là.
Incroyable.
Ce Samedi ne fut pas si nul au final...
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Le quatrième harcèlement
Cerita PendekBarbara Sevenson, professeure d'anglais au lycée Arthur Rimbaud, a connu parmi ses élèves trois types de harcèlement différents. Celui fait de mots, celui fait de coups, et celui fait de commentaires sur Internet. Barbara est donc persuadée que le p...