Le quatrième harcèlement

12.

Je suis assise sur un banc dehors. L'air frais, typique de l'Écosse me caresse les narines, avant de s'épanouir dans mes poumons. C'est doux. Cela fait trois nuits que je dors royalement bien. Mon fameux démon s'est calmé après la nuit horrible que j'ai passé, il y a quelques jours.

Je me sens prête à retourner en France. À affronter Gabriel et sa famille, Imanol, et aussi le regard des personnes au courant de l'affaire...

J'ai aussi envie de revoir Maxime et Maki. Les deux génies de la BD.

J'ai à nouveau des projets.

Je n'ai plus le droit de travailler au lycée. Je suis "déchue de mes fonctions" comme qui dirait.

Je sais même pas si j'aurais à nouveau le droit d'enseigner. Mais aujourd'hui, je retourne en France, Austin m'accompagne. C'est les vacances en Ecosse, alors il vient avec moi. Pour deux semaines. Si c'est pas génial ça ?

Mais en attendant l'avion, je me suis posée sur un banc, en face de l'aéroport. Les avions décollent, d'autres se posent, des flux humains traversent le bâtiment,

C'est sûrement un nouveau départ. Un vrai. Vers une nouvelle vie faite de rêves et de projets.

Je suis contente.

Austin me rejoint. Il a une petite valise et un sourire, et me tend deux billets.

- C'est parti ? Dit-il.

Je lui souris en guise de réponse.

Il me prend la main, et on se dirige ensemble vers l'aéroport. Je ne la lâche que pour m'assoupie contre lui dans l'avion.

Il sent tellement bon...

Il paraît qu'en dormant je souriais.

*

*      *

En posant le pied en France, je respire un grand coup.

Je tourne la tête et vois Gabriel qui avance vers moi.

Je cligne des yeux et Gabriel a laissé place à un jeune homme totalement inconnu.

Un frisson me parcourt le dos. J'ai eut une de ces hallucinations ! Ça fait peur ! Je me retourne et vois Austin qui me suit. En voyant que je le regarde, il me lance un immense sourire.

- Ça fait plaisir de revenir en France !

- C'est sûr ! Je réponds.

Mais mon esprit de pose des questions. Etait-ce vraiment une bonne idée ce retour ? Je sens mes mains trembler, et je lâche le sac que je portais.

Austin se précipite vers moi.

- Barbara ? Tout va bien ?

- Oui... oui, oui. Dis-je en me baissant pour ramasser le sac et son contenu. J'ai juste... euh... pensé à autre chose, et j'ai lâché le sac.

Il me regarde bizarrement. Il n'y croit pas, mais ne dit rien. Il attend que je me redresse, pour repartir.

Je le suis. Mais le coeur n'y est pas.

J'aurais dû rester en Écosse...