huit.

2.1K 129 66
                                    

Deux jours après avoir fait mon malaise suite à ma crise d'angoisse, le tournage avait repris. L'atmosphère était oppressante et je me demandais encore pourquoi Gaspard avait été autant absent. Mon cœur se brisait petit à petit, je m'attendais au pire. C'est en le voyant venir sur le set, ses cheveux au vent, ses lunettes de soleil sur le nez et son sourire arrogant. Il m'agaçait mais à la fois, j'étais folle de lui.

Il s'assoit sur la chaise à côté de la mienne alors que le réalisateur était au téléphone, pour ne pas changer. Gaspard ne me calculait pas, il m'ignorait complètement. J'attendis que les maquilleuses partent pour pouvoir engager la conversation.

-    T'étais où avant-hier ? demandé-je finalement lorsqu'elles prirent congé.

-    T'es ma femme peut-être ?

Quoi ?

-    Non, tu ne comprends pas, je te demandes ça parce que j'avais besoin de toi, en fait, lui rétorqué-je alors que les nerfs montaient au fur et à mesure.

-    T'es une adulte, Léna, remets toi en, réplique-t-il en ne détachant pas son regard de son téléphone.

Etait-il réellement en train de faire ce que je penses ? Il me regarda finalement, son sourire éclatant refit surface.

-    Oh mais, tu croyais qu'après ce qu'il s'était passé entre nous, on était en couple ? il s'esclaffe après avoir vu mon visage se décomposer, tu es si naïve petite Léna... continue-t-il en arrêtant son hilarité, mais, on reste des collègues, n'est-ce pas ? On est bons ?

Puis en sortant la phrase, mots pour mots que je lui avais lancé, j'avais compris que je n'avais été que la petite marionnette de sa vengeance terrible. Il n'avait pas supporté que je le rejette la première fois, alors il me rejetait cette fois-ci. « Je vais faire de ta vie un enfer » m'a-t-il dit. C'est une réussite. Il avait réussi à me refaire tomber dans ses filets et à me faire souffrir au final. Quel connard.

Son rire retentit dans mes oreilles et je n'eus le temps de rétorquer quoique ce soit qu'on devait reprendre la scène. Il se positionnait en face de moi, il débitait son texte mais tout ce que j'avais envie de faire c'était l'égorger, le piétiner avec mes talons et faire de ses tripes un collier. Cependant, tout ce que j'arrivais à faire c'était lui assener une gifle énorme alors que le silence était retombé. Le réalisateur hurla de couper la scène et je ne pus rester plus longtemps.

Après m'être isolée aux toilettes et une bonne crise d'angoisse, j'entendis toquer à la porte de la cabine.

-    Léna, c'est Matt, entends-je alors que je me précipitais pour lui ouvrir la porte et me jeter dans ses bras, qu'est-ce qu'il s'est passé Lélé ? me demande-t-il par la suite de façon tendre tout en caressant mes cheveux lâchés.

-    C'est lui, Matt, il a couché avec moi juste pour se venger, je lui explique tout en sanglotant.

-    Se venger ? De votre baiser au tout début ? j'hoche la tête pour lui répondre à l'affirmatif, quel connard, ajoute-t-il avant d'embrasser mon front.

Un long soupir m'échappe alors que je ne quittais toujours pas ses bras. Je pouvais entendre d'ici ses tergiversations. Mais je ne pouvais plus faire un seul mouvement, j'étais tremblante, la crise d'angoisse ayant toujours des répercutions sur les membres de mon corps.

-    On va rentrer à la maison, ils sont pas décidés à tourner aujourd'hui non plus, on a tout notre temps, allez viens, déclare-t-il en me prenant par la main.

Duperie augmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant