Chapitre IX : L'Italien

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Azco lui confirma l'identité de l'homme d'un regard.
Juan Botchelluti tenait dans sa main un objet rond dont s'échappait une lueur d'un bleu envoûtant. L'italien baignait dans ce halo de lumière jusqu'à quatre pieds de là. Edward ne douta pas un seul instant de la nature de cet objet. Il leva les yeux vers les autres qui lui firent signe qu'eux aussi avaient compris.

D'un commun accord, les Assassins se jetèrent sur les espagnols depuis leur perchoir. Par ce prodigieux saut, ils purent éliminer six soldats. Botchelluti n'en faisait malheureusement pas parti. Ce dernier cria quand il se rendit compte qu'il était attaqué. Les autres soldats surgirent alors pour le protéger tandis qu'il s'enfuyait avec la pierre.

- Suis le, lui cria Kayen au milieu de l'affrontement. On se charge de ceux là.

Edward ne perdit pas une seconde et se précipita à la suite de l'italien. Celui-ci courait aussi vite qu'il le pouvait, et, il ne tourna qu'une seule fois la tête pour vérifier la progression de son poursuivant. Il était la proie, et Edward le prédateur affamé. Celui qui n'avait pas mangé depuis des jours et qui n'avait d'yeux que pour son futur repas. Celui qui ne renoncerait pas à sa cible, quoiqu'il arrive.

Edward finit par se rapprocher considérablement de Botchelutti. En effet, son ennemi était assez peu endurant et se retrouva vite essoufflé.
Edward en profita pour se jeter sur lui, le plaquant ainsi au sol.

- Bastardo, jura l'italien.

L'homme se dégagea de l'étreinte de l'Assassin, que l'épaule handicapait, et se releva, le souffle court. Edward lui faisait déjà face, prêt à se battre.

- Dis moi pour qui tu travailles, rugit-il. Pourquoi pactiser avec des espagnols quand on travaille pour des britanniques.

- Je vois que tu es dans l'ignorance Kenway, je vais tâcher de faire en sorte que tu le restes, sourit narquoisement Juan. Gloire aux Templiers !

Il se jeta sur l'épée pointée d'Edward, la lame lui passant au travers du corps. Du sang s'écoula abondamment sur le sol. Botchelluti tomba à genoux et leva les yeux vers l'Assassin.

- Tu pourriras en enfer Kenway !

Ce furent ces dernières paroles. Edward cria et jeta furieusement ses armes par terre. Il tenta de compresser la blessure de son ennemi mais l'homme était déjà mort. L'Assassin se releva, les mains souillées de sang. Il avait passé la journée à chercher cet homme pour obtenir plus d'informations, et voilà qu'il se réduisait lui-même au silence.

Le vent lui apporta les cris venus du lieu de bataille, le ramenant ainsi à la réalité. Il ramassa ses armes et accourut pour soutenir ses compagnons, laissant derrière lui le cadavre de son ennemi.

Finalement, les Assassins se débrouillaient très bien sans lui. Ricardo achevait le dernier soldat lorsqu'il arriva. Dans la pénombre, il distingua les corps des espagnols qui gisaient dans l'herbe souillée de sang.

- Il a rien dit, déclara Edward en fouillant les cadavres. J'ai voulu lui soustraire des informations ...

Il s'arrêta pour récupérer quelques reales dans la bourse du mort ainsi que trois balles.

- Mais il s'est tué pour ne pas parler, pesta-t-il.

Ses compagnons se regardèrent, dépités.

- Il résidait ici depuis quelques jours déjà, observa Azco. On pourrait fouiller ses appartements. Y a sûrement des indices quelque part.

Les autres approuvèrent par des murmures, Edward admit que l'idée n'était pas mauvaise.
Anne s'approcha de lui pour lui faire part de son doute.

Se Relever - Assassin's CreedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant