Chapitre XVII : Satan

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Le Jackdaw s'amarra dans le port de La Havane quelques temps après. Ils s'étaient arrêtés dans une petite crique pour recruter un équipage plus adéquat au navire. Ils avaient passé la première partie du trajet à éviter les navires ennemis à cause de la petite exigence du capitaine. En revanche dès que l'équipage avait été complet, Edward avait lancé l'assaut sur le premier sloop espagnol qu'ils avaient croisé.

- Ça faisait trop longtemps, avait-il justifié avec satisfaction.

Kayen avait levé les yeux au ciel, exaspéré par la comportement de son acolyte.

Les trois Assassins n'avaient pas perdu de temps et s'étaient dépêchés d'infiltrer les bureaux de l'ancien gouverneur. La tâche s'était révélée un peu plus complexe que prévue. Berkelay avait du demandé une garde renforcée à Rogers, pressentant sûrement le danger qui le guettait.
Des espagnols étaient postés un peu partout et sureveillaient avec attention les moindres allers et venus à proximité des remparts.
Seule une petite zone était hors de leur vue, malheureusement, le mur qui se dressait devant eux était trop lisse, sans aucuns défauts de construction. Rien autour ne leur permettait de gagner en hauteur et se hisser de l'autre côté de cet obstacle.

Quoi que ...

Edward balaya les lieux du regard avant de l'arrêter sur une vieille charette de l'autre côté de la rue. Anne suivit son regard et fit la moue en comprenant ce que son amant avait derrière la tête. En effet, les planches de bois étaient vieilles, certainement leur seraient-elle utiles, c'était un fait, mais le plus dérangeant était surtout le nombre de passants dans les allées voisines. Pas ce qu'il y a de mieux en terme de discrétion. Kayen, lui, haussa les épaules et se fraya un chemin jusqu'à l'objet de leur attention. Dans un long soupire, la rouquine emboita la pas du capitaine qui le rejoignait. De toute façon, ils n'avaient pas quinze mille solutions.

Sous les regards accusateurs de quelques pauvres marchands, le trio d'Assassins fit de son mieux pour déblayer les emcombrants autour. Ils réussirent à apporter trois longues planches en bois jusqu'au pied du mur sans se faire repérer. Peut-être à l'aide d'un peu de corruption d'ailleurs, mais qui sait ?

À l'aide de son épée, Edward créa une malformation dans le bois qui leur servirait de prise. Habilement ils posèrent les planches le long de la façade, l'une sur l'autre pour augmenter la résistance. À l'unité, elles étaient bien trop frêles pour supporter le poids des deux hommes.
Après toute une organisation, nos espions finirent tout de même par atterrir de l'autre côté du mur.

Les appartements n'étaient pas très loin, le plus dur, c'était surtout d'y accéder sans alerter les gardes. Alors qu'ils allaient établir une stratégie, ils durent se précipiter en vitesse dans les hautes herbes pour ne pas que des gardes ne les repèrent. Visiblement, ils étaient en ronde, ce qui donna une petite idée à Edward. Il chuchota à l'oreille de ses compagnons pour leur en faire part et, surgissant de leur cachette ils étouffèrent trois des gardes et assassinèrent aussi rapidement le quatrième qui n'eut vraisemblablement pas le temps de faire quoique ce soit. Ils trainèrent les corps dans l'épaisse végétation et otèrent leurs vêtements pour les échanger avec ceux qu'ils portaient sur eux.

- Excellente idée Edward, souffla Anne. Je ne te savais pas capable d'une telle intelligence, dit-elle narquoisement.

- Ne joue pas à ça avec moi, s'offusqua la capitaine, un brin vexé.

Les deux autres levèrent les yeux au ciel et sortirent des broussailles.

***

- Bonne journée n'est ce pas Berkelay, lança Edward en arrivant dans la pièce dans laquelle se trouvait le Templier.

Le concerné se tourna vers son interlocuteur et le pirate eu un petit sourire de satisfaction lorsqu'il lu toute la terreur dans le regard de son éventuelle victime. Il hésitait encore sur la réponse à la question. Est ce que je l'épargne ou non ? Le taux de coopération du condamné déterminerait sans nul doute la décision finale. Ou plutôt l'honneur avec lequel il mourrait. Oui c'est vrai ! Finalement, ils avaient trop longtemps courru après lui pour le laisser repartir vivant. Trop de conséquences dramatiques découleraient de sa liberté. Mais quitte à lui soutirer des informations, autant lui laisser croire qu'il avait encore une chance de sortir de ces locaux vivant.

Se Relever - Assassin's CreedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant