Chapitre XVIII : Le dernier dilemme

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Edward, Anne et Kayen étaient remontés à bord du Jackdaw depuis un peu plus d'une heure maintenant. Le pirate sentait que le combat final était proche. Il avait recruté les meilleurs hommes et avait prié les autres de prévenir Ah Tabai, même s'il comptait plus sur le pigeon qu'il avait envoyé. Dans les heures sombres qu'ils s'apprêtaient à vivre, mieux valait miser sur la rapidité. Son brick était puissant, ça ne faisait aucun doute, mais contre une armée de man'o'war il n'avait pas la moindre chance. De plus les meilleurs combattants étaient encore sur Great Inagua et ils avaient besoin d'eux. 

Kayen avait vendu toutes les réserves de rhum et de sucre qu'ils avaient gardé dans les cales, pour pouvoir recruter et acheter un armement pour tout l'équipage. Ils avaient fait le plein de mortiers, de boulets, de barils explosifs, et tout le nécessaire pour couler une flotte entière.

Les grandes voiles était au vent, le Jackdaw faisait cap sur Isla Providencia. Le navire filait sur les eaux à une vitesse incroyable. Un avantage considérable face à des man'o'war et dont Edward comptait bien tirer profit. Le trajet depuis La Havane nécessitait un détour dont le capitaine et son équipage se seraient bien passé. Kayen comptait sur ce retard pour que Ah Tabai arrive en même temps qu'eux aux abord de l'île sauvage. En effet, Isla Providencia était déserte de toute population humaine. Là bas, la faune et la flore régnaient en maître. Enfin, surtout la faune. Des félins de toutes sortes y résidaient et Edward avait bien failli y passer, la première fois qu'il s'y était rendu. 

***

Ils arrivèrent le lendemain quand le soleil arriva à son zénith. Ils rangèrent les voiles et avancèrent avec lenteur le long des falaises d'Isla Providencia. L'île n'avait rien perdu de sa splendeur depuis sa dernière visite. Des immenses arbres ornaient les côtes, masquant en majorité le cœur des lieux.

En haut du nid de pie, un matelot cria :

- Deux man'o'war droit devant, trois sloops et une frégate.

L'équipage s'agita à la mention de tant de navire ennemi et la tension monta d'un cran au sein de ses membres. Edward restait impassible et il se concentrait pour repousser les noirs souvenirs qui lui montaient à la tête et établir un plan d'attaque. Pourtant sa mémoire se joua de lui. Les images de Barbe Noire, tué par ce maudit capitaine, Robert Meynard, tournaient en boucle dans son esprit. Les navires alliés qui coulaient un par un. Lui et son Jackdaw, fuyant le combat pour ne pas finir sous les eaux, seuls survivants de ce massacre. Mais c'était aujourd'hui sa revanche. Il avait bien l'intention de vaincre. Il manoeuvra son navire pour se dissimuler derrière les falaises avant que les britanniques ne le voient.

Et ils attendirent.

Combien de temps, ça aucun n'aurait su le dire, mais ils patientèrent suffisamment longtemps pour voir au loin surgir leurs compagnons. Personne ne souffla mot. Tous savaient que leur capitaine était certainement le premier à les avoir vu. Celui ci restait impassible, imperturbable. Il était dans une profonde concentration sur les événements qui allaient se produire, d'autres aurait juré qu'il méditait sur lui même ou bien se tourmentait. À cet instant, seul le blond aurait pu nous le dire.

Ses alliés étaient encore hors de portée de vue de leurs ennemis. Il fallait trouver un moyen de les prévenir. Techniquement, si l'équipage du Jackdaw pouvait les voir, alors dans cela marchait aussi dans le sens inverse.

- Allumez des torches et mettez vous à l'avant du navire, ordonna Kayen. Ils comprendront l'avertissement.

Edward restait muet, il détaillait la flotte qu'Ah Tabai avait emmené avec lui. Aucune embarcation n'était aussi grosse que les men'o'war de Rogers, mais toutes étaient incontestablement plus maniables et rapides. Restait à savoir quel armement les composait. De là où il se trouvait, le blond ne put distinguer avec précision ce que chaque navire possédait. Mais le nombre le rassura. Sept sloops et bricks plus le Jackdaw. Huit au total contre six navires britanniques. Les chances étaient divisées en deux parties parfaitement égales. Tout se jouerait dans la stratégie.

Se Relever - Assassin's CreedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant