Très longue partie ...- - -
4 ans en arrière...
11 janvier 2013
E M I R AJe sors de la pièce suivie de deux gardiennes, une rousse et une brune. Mes affaires en main, nous marchons dans ces longs couloirs qui, pendant deux ans, deviendrons ma futur maison.
Plusieurs questions se posent dans la tête :- Vais-je tenir le coup?
- Que vais-je devenir ?
- Qui vais-je devenir ?Nous passons un premier block. La grille se referme derrière moi. J'entends les deux gardiennes discuter entre elle puis une se retourne vers moi.
La brune: Nous devons passer par les blocks des hommes pour arriver à ceux des femmes.
J'hoche la tête sans un mot. Une prison mixte... je ne sais pas si je dois me réjouir ou non...
Nous arrivons devant un grillage sur lequel une pancarte est installé "BLOCK D", la rousse passe son badge dans le boîtier et la porte s'ouvre.
Nous avançons dans cet endroit qui, il y a encore quelques mois, je n'aurais jamais pensé côtoyer.Il fait froid et les murs sont usés par le temps. Il est 5h00, tout le monde dort et nous ne sommes éclairés que par leurs lampes torches qui, je vous l'avoue, n'éclaire pas grand chose.
Je regarde à gauche, puis à droite. Des cellules. De petites et froides cellules. Le chemin pour traverser ce premier block me paraît interminable mais nous y arrivons enfin.Nous passons par 3 blocks pour arriver à celui des femmes. Lorsque la porte claque derrière moi, je me rends compte que je ne peux faire demi-tour et que je ne sortirais d'ici qu'à la fin de ma peine.
Nous nous dirigeons vers la cellule 88A. La mienne. Nous nous arrêtons devant et la brune ouvre la cellule. Un bruit de fer rouillé retenti et j'entends ma futur co-détenu lâcher un juron. Elles me font entrer et referme derrière moi.J'y suis. Ça y est. J'inspecte les 7m2 qui m'entourent. Un lit superposé, une petite table avec une chaise, un lavabo, un miroir et dans un coin, les toilettes.
Je soupire et pose mes affaires sur le lit du dessus.
Je grimpe sur mon lit et m'allonge sur le dos. Je fixe le plafond."Ça va aller Emira, tout vas bien aller. T'es ici pour 2 ans, fais ta peine et c'est tout. Tu peux le faire, c'est rien, t'as déjà vécu pire.. enfin je crois. Mais tu sais pourquoi t'es ici, tu sais pour quelles raisons et pour qui... Ça va aller"
Puis je m'endors.
[...]
J'ai été réveillée par la sonnerie qui signifie que c'est la promenade du matin. Il est 8h00. Je regarde le plafond moisi, je suis encore ici, ce n'était pas un rêve. Je soupire et me redresse mais je sursaute quand je vois ma co-détenue assise sur la table entrain de fumer un joint.
Elle: T'es qui?
Moi: Euh.. je m'appelle Emira
Elle: Pourquoi t'es ici?
Moi: Trafique de stup
Elle, en riant: Toi? Dans le business?Je la regarde. Elle est vraiment belle, le genre de beauté qui intrigue vous voyez ?
Elle: Qu'est-ce que t'as à me chouf comme ça?
Moi: Rien rien
Elle: ouais ouais, bref, que les choses soit claires, je suis pas ta pote, on dort juste dans la même pièce. Tu me parles pas, je te parles pas, t'es qu'une inconnue pour moi et tes petits problèmes j'en ai rien à battre c'est clair ? Si tu veux pleurer fais le en silence, d'accord ?!
Moi: Euh... Oui
Elle: Ah, et tu touches pas à mes affaires.Elle jète la fin de son joint dans les toilettes et sort de la cellule pour aller en promenade. Je soupire et me rallonge. C'est la merde les gars.
[...]
La promenade c'est terminé il y a 10 minutes. Il est donc normalement 9h10. Ici, temps est long.. les minutes paressent des heures... je ne suis ici que depuis quelques heures... et j'ai l'impression d'être allongée sur ce lit depuis des années.. c'est donc ça la prison. Le temps qui passe lentement, la solitude, l'angoisse...
[...]
L'alarme retentit. C'est l'heure du repas. Lorsque je descend de mon perchoir, Safia est déjà partie. Je soupire et suit la foule, elle m'emmène dans une grande salle ou les voix d'hommes et femmes mélanges résonnent. Tout le monde déjeune ensemble... mélangés. J'observe un peu puis me dirige dans le file. Je n'ai pas spécialement faim, mais je ne vais pas commencer à faire de manière hein.
Certaines personnes passent devant moi, je ne dis rien. Je dois me faire petite, faire ma peine et sortir d'ici bien tranquillement et reprendre ma petite vie. J'arrive devant, je salue par politesse, je remercie sous leurs regards mi-étonné mi-énervé je sais pas trop... bref, je prends mon plateau et me retourne.Merde.. je m'assois où... me dis-je
J'avance doucement sous le regard des autres détenus. Le regard des hommes m'écœure, je ne suis qu'un bout de chair fraîche à leurs yeux et je déteste ça. Je déteste leur regard pervers sur moi. De l'autre côté, le regard des femmes est plus froid, plus dur... quel misère.
Je scrute la salle du regard, espérant trouver une place dans un coin... lorsque mon regard croise le sien.
Il me fixe et je ne peux détacher mon regard du sien. Il est beau, vraiment très beau et le plus frappant, c'est l'énergie, le charme qu'il dégage.. s'en est... déstabilisant. Je secoue la tête et détourne enfin mon regard, j'aperçois une table au fond, vide. Je m'y dirige et m'y assied.[...]
Une semaine que je suis ici. Une semaine que je suis coincée entre ses murs, personne n'est venu me voir et en plus de ça ma co-détenue est une garce. Mais bon, tant pis de toute manière j'ai pas d'autres choix hein.
C'est l'heure du déjeuner et comme à mon habitude je m'assieds à la table tout au fond, elle est toujours vide...
Je suis entrain de triturer mon bout de pain avec mes doigts lorsque je sens quelqu'un s'assoir en face de moi.
Je relève la tête et le voit. Il me fixe avec ce même regard. Je n'arrive pas à sortir un mot de ma bouche et me tais donc.Lui: Je suis Éric.
Moi: Je-
Lui: Émira, je sais.Comment il sait ?!
Lui: Je sais tout ici.
Il lit dans les pensées en plus...
Lui: Tu m'intéresses.
Hein?!
Je le regarde en fronçant les sourcils.Lui: Safia t'en parlera.
Il me fait un clin d'oeil et retourne à sa table habituelle.
Sans vous mentir, je n'ai absolument rien compris à ce qu'il vient de se passer.....[...]
Moi: Euh... Safia?
Safia: Tu veux quoi?
Moi: Non.. laisseElle souffle et me regarde.
Safia: Je t'ai déjà dis plusieurs fois de finir ta putain de phrase quand tu la commences !
Moi: Un homme est venu me parler ce midi...
Safia: Et alors ? J'en ai rien à foutre
Moi: Il s'appelle ÉricElle relève les yeux vers moi et me regarde.
Safia: Éric ?
J'hoche la tête.
Safia, en riant: Prépare toi ma belle, ce n'est que le début de tes emmerdes.
Si j'avais su qu'elle ne disait pas ça à la légère ...
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| 1 | Pour eux, je donnerais ma vie | PNL | TERMINÉE
FanfictionL'une des plus grandes douleurs, c'est d'aimer quelqu'un que tu ne peux pas avoir. Terminée le 04 Juillet 2017.