🌹 TRENTE-QUATRE 🌹

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16 mai 2017
E R I C


Je suis sur les nerfs depuis l'annonce d'Emira il y a 7 jours. Donc cette petite pute à osée toucher à Emira? Bien. Très bien. Ça fait longtemps que j'attends ce moment. Elle va payer, cher, très cher. J'ai envoyé des hommes chez elle. Ils vont la tabasser bien comme il faut et j'espère que le message passera, parce que si c'est pas le cas.. elle mourra.


E M I R A


Luìs m'a appelé en urgence. Je dois aller à l'hôpital. Je sais que c'est pour ma mère. Je sais que son état de santé s'est dégradé et que les résultats des examens étaient mauvais. Son cancer la tue de jour en jour et son admission à l'hôpital aurait dû nous être un signe.
Je n'ai même pas chercher à comprendre, je suis partie chercher ma sœur au lycée et j'ai roulé à toute vitesse jusqu'à l'hôpital de Corbeil. Mon coeur bat à toute vitesse. J'ai peur. J'ai peur qu'on me dise que c'est la fin. Que ma mère ne survivra pas. Que ma mère va mourir. Je suis pas prête. Je suis pas prête à ça. Je suis pas préparée... mais comme on dit la mort ne prévient pas.

Je me gare devant l'hôpital et nous y allons. Je stresse. Je m'attends au pire. Mon corps tout entier tremble et ma vue est flou.
Respire Emira... respire.
On arrive enfin devant la chambre. Mes frères sont devant, à attendre. Ils sont blêmes. Luìs relève la tête et me regarde. Nos regards se croisent et je comprends. Je comprends que c'est la fin.


Ma mère nous a quittée.


Je fixe un point dans le vide. Mon monde s'écroule. Ma respiration se fait de plus en plus difficile, j'arrive plus à respirer. Je me tiens au mur derrière moi pour éviter de tomber alors que mon frère vient m'aider.
Mon père sort de la chambre, meurtri. Ma sœur se réfugie dans ses bras. Je pousse doucement mon frère et entre dans la chambre. Elle est là. Devant moi. On dirait qu'elle dort .. elle à l'air tellement relaxée... Je m'approche doucement et glisse ma main dans la sienne.

Moi: Maman... maman... *Les larmes aux yeux* Je suis tellement désolée... je m'en veux tellement si tu savais... s'il te plaît... réveille toi... réveille toi *Je serre sa main fort* tu peux pas me laisser.. tu peux pas nous laisser tu peux pas partir.
Je sais que j'ai pas été présente, que je t'ai déçue... je sais que tu aurais préférée avoir une autre fille que moi... je sais que j'ai pas été la meilleure fille au monde et que j'aurais dû être plus présente... je le sais.. mais j'ai besoin de toi...je t'en supplie... *des larmes coulent sur mes joues* Tu peux pas ... tu.. tu peux pas j'ai besoin de toi.. je t'en supplie revient.. je ferais ce que tu veux.. Maman... je voulais te rendre fière je t'assure que je voulais. Je voulais que tu sois fière de moi.. je voulais que tu sois fière de ta fille... je suis tellement désolée... je t'aime tellement si tu savais..

Ma voix se brise dans un dernier sanglot et je me tiens au lit pour ne pas tomber. Mon coeur se brise doucement dans ma poitrine et je ne peux contrôler mes larmes. On vient de me retirer une partie de moi. On vient de me retirer ma mère. Mon corps saigne. Mon coeur saigne. J'ai tellement mal... j'ai l'impression qu'on a arraché mon coeur et qu'on le piétine doucement.. ma mère est partie. Mon sang. Celle qui m'a donnée la vie.

Mes pleurs redoublent d'intensité lorsque je sens deux bras m'entourés doucement et me serrer fort. Je reconnais son odeur. Je me remet à pleurer de plus belle en le serrant contre moi. Je me retourne et niche ma tête dans son cou, alors qu'il pose la sienne sur mon crâne. Mes larmes inondent rapidement son haut alors que je le serre entre mes doigts. Il me tient tellement fort.. comme s'il savait que s'il me lâchait, je tomberais.
Après un moment, ma respiration se calme et mes pleurs cessent. Il dépose un léger baiser sur le front et recule. Il prends ma tête entre ses mains et essuie mes larmes.

Lui: Ça va aller Mira
Moi: Merci Tarik.

Il sourit tristement

Tarik: Je l'aimais beaucoup ta mère...
Moi: Elle t'aimait beaucoup aussi tu sais..

Je me retourne, la regarde tristement puis dépose un baiser sur le front de ma mère et sort de la pièce. Nabil et Lukas sont là aussi. Ma sœur entre dans la chambre alors que Nabil vient me prendre dans ses bras.

Nabil, en chuchotant: Je suis la si t'as besoin Mira

Je le serre contre moi et le remercie doucement. Lukas me prends aussi dans ses bras puis, je prends mon sac et décidé de sortir du bâtiment. Je me sens étouffée ici. Lorsque je passe la porte, l'air frais me frappe et je prends une grande bouffée d'oxygène . Je regarde le ciel et chuchote doucement :


Maman, je ne cesserais jamais de t'aimer...


M A N N A L


Je me gare devant chez Sabrina en furie. L'appel qu'elle vient de me passer était vraiment bizarre mais j'ai sentie que quelques chose n'allait pas. Je monte deux à deux les marches et arrive rapidement à son étage. Sa porte est ouverte, j'entre.
J'ai un mouvement de recule lorsque j'aperçois l'état de son appartement. Il est saccagé, complètement. Les meubles sont retournés, il y a du verre brisé par terre, ses coussins sont complètements détruits, je ne reconnais plus son salon.
Je balaye la pièce du regard, choquée.
Mais je reprends vite mes esprits lorsque je la vois, allongée au sol à moitié inconsciente. Je me précipite vers elle et l'aide à se relever.

Sabrina, en murmurant: Pas... pas à l'hôpital..

Je fronce les sourcils mais ne dit rien. Je l'emmène jusqu'à la salle de bain et l'a déshabille. Je lui fais couler un bain et l'aide à entrer dedans. Je la regarde tristement, elle est salement amoché. Qui a bien pu lui faire ça?!

Je sors de la salle de bain et appelle Tarik. Aucune réponse. Je réessaye plusieurs fois, aucune réponse.
Il est où? Il fait quoi?! Pourquoi il réponds pas ?!


T A R I K


Je discute avec le père d'Emira. Il est bouleversé et je comprends totalement.. je ne sais pas comment je réagirais si je la perdais. Au fond, j'ai besoin d'elle même si je ne me l'avoue pas.
Je laisse son père seul à sa demande et la cherche du regard. Elle est dehors. Je marche donc vers la sortie. Mon téléphone sonne, je regarde le prénom qui s'affiche, Mannal. Je réponds pas. Pas maintenant. Je range mon téléphone et rejoint Emira, assise sur un banc. Je m'assieds à côté d'elle et regarde en face de moi. On ne parle pas. On ne se regarde pas. On reste un moment comme ça, tous les deux, fixant l'horizon.. quand je sens sa main se poser doucement sur la mienne .. Un frisson.. s'empare de mon corps... je glisse ma main autour de la sienne et la serre fort.



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| 1 | Pour eux, je donnerais ma vie | PNL | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant