CHAPITRE X

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-Lucas-


Si j'ai été surpris lorsqu'Albérie nous avait abordés Sam et moi après qu'il se soit fait mordre, je le suis encore plus quand Marley s'assoit à coté de moi en classe. Corentin qui s'était installé sur ma table pour parler du match de foot d'hier en attendant le début du cours se fait expulser d'un regard noir. Cela vous montre bien que cette fille fait peur au lycée entier. Je me contente de la dévisager lorsqu'elle prend place sur la chaise à mes cotés car de toute façon je suis seul ce matin. Marley n'engage pas la conversation non plus et ce n'est pas pour me déplaire : je ne saurais même pas quoi lui dire.

Je manque à un moment de lui donner un coup de tête quand elle se penche vers moi car je penche la tête sur le coté lorsque j'écris mes cours. Elle mordille la pointe de son stylo et je lève les yeux vers elle, mais elle ne me regarde pas. Je ne sais donc pas si elle se rend compte que nous venons d'éviter de justesse la collision. Mais tout ce qui l'intéresse c'est la correction de mon exercice. Je reporte donc mon attention sur l'explication que nous donne le professeur quand elle écrit quelque chose dans un coin de ma feuille.

Ton pote n'est pas là ?

Je fronce les sourcils et la regarde. Elle me fait un petit sourire qui me déstabilise sans que je sache pourquoi.

Sam n'est pas assis à coté de toi... Écrit-elle encore.

Sans blague !

Pourtant je répugne à lui répondre car je ne sais pas pourquoi elle me parle de mon meilleur ami alors qu'elle est plutôt une fille qui prend plaisir à snober tout individu mâle ou femelle qu'elle croiserait. Néanmoins, je prends la peine de lui répondre.

Il a un rendez-vous chez le podologue, il revient cet après-midi.

Et oui, car même si le venin de loup-garou accélère la guérison, il ne change pas la cambrure du dos.

Je repousse la feuille vers elle et remarque qu'elle fronce légèrement les sourcils comme si ma réponse lui déplaisait mais c'est tellement rapide que je me demande si je ne l'ai pas juste imaginé. Elle braque ensuite son regard sur le tableau, le capuchon de son stylo de nouveau entre les dents avant de marquer une nouvelle phrase sur ma feuille.

Viens manger avec Julian et moi, je suis sûre que vous allez bien vous entendre.


-Nathan-


Lucas passe devant nous avec son plateau sans nous accorder un regard. Je me lève avant qu'il ne s'éloigne trop et l'interpelle.

_ On est assis là, dis-je avec un signe de tête.

Le blond suit mon regard, sourit à Albérie qui lui fait coucou avant de braquer ses iris bleus sur moi.

_ Je ne mange pas avec vous ce midi, Marley m'a proposé de déjeuner avec son frère et elle.

_ Marley et Julian ?

Lucas doit sentir mon ton venimeux car il hausse les sourcils.

_ Je ne dois pas ? Demande-t-il.

Je me mords la lèvre inférieure. Je sais que je dois lui dire mais je ne sais pas par où commencer. Lucas pousse un infime soupire que j'entends quand même et qui me décide à me lancer.

_ Les jumeaux sont issus d'une famille de chasseurs. Si elle s'intéresse à toi, c'est qu'elle a du découvrir que tu étais lié aux garous. Elle veut seulement te cuisiner pour savoir des choses sur nous.

_ Des chasseurs ? Répète-t-il.

_ Oui, les chasseurs traquent les garous qui tournent mal. A une époque nous étions très liés à eux mais pour une raison que je ne connais pas ce n'est plus le cas aujourd'hui.

_ Tu as quelque chose à te reprocher ? Me questionne-t-il alors.

J'ai un moment d'hésitation avant de secouer négativement la tête ne voyant pas où il veut en venir.

_ Très bien, alors il n'y a pas d'inconvénients à ce que j'aille les rejoindre.

_ Pourquoi est-ce-que tu veux absolument manger avec eux ?

_ Marley est vraiment canon et humaine qui plus est, sourit Lucas.

_ Elle va se servir de toi, tu t'en rends compte au moins ?

La bouche du blond s'étire encore plus et ses yeux se mettent à briller de malice.

_ Qui te dit que je ne peux pas être manipulateur moi aussi ?

Je m'apprête à rétorquer quelque chose mais il est plus rapide que moi.

_ Relax ! Je dirai rien ! Bon appétit !

Lucas se retourne et se dirige vers la table des jumeaux de laquelle je vois Marley me lancer un sourire victorieux. Quant à moi je reprends ma place en face d'Albérie qui hausse les épaules avec un petit sourire.

_ J'ai vraiment l'impression d'avoir ouvert une garderie... Je lâche alors.


-Julian-


Le blond que ma sœur a « gentiment » convié à partager notre repas s'installe en face de moi, à coté de Marley. Il prend ensuite le temps d'enlever sa veste et de ranger sa carte avant de braquer son regard sur moi.

_ Bonjour, dit-il alors. Lucas.

Je hoche la tête et sers la main qu'il me tend.

_ Julian, je me présente à mon tour.

Bien sûr nous nous connaissons déjà, mais comme nous ne nous sommes jamais adressés la parole, je salue son initiative. Il n'empêche que je ne perds pas de vue le fait que si Marley a accepté de le faire s'asseoir ici, c'est pour l'interroger sur les garous.

_ Quels sont les sujets qui te passionnent ? Demande alors ma jumelle.

Lucas fait mine de réfléchir en faisant tourner sa fourchette dans son assiette.

_ J'adore la musique, c'est carrément une passion. Après je m'intéresse un peu à tout.

Nous continuons à discuter quand Marley passe sa main doucement dans ses cheveux tout se léchant les lèvres. Je me retiens de retenir les yeux au ciel.

_ Est-ce-que ça te dirait de venir voir la pleine lune ce soir, apparemment, il va y avoir une pluie d'étoiles filantes, propose Marley.

_ Désolé, mais j'ai peur du noir.

Un sourire prend la place du soupir que je me retenais de pousser et baisse la tête pour couper un morceau de ma viande avant de relever subitement les yeux. C'est moi ou il a froncé les sourcils dès que ma sœur a tourné la tête ? Sous la table je décoche un petit coup dans la jambe de Marley qui me jette un regard furibond. D'un signe de tête imperceptible, je le désigne du menton. Elle hausse les sourcils et fait un moulinet du poignet. Je ne dois rien faire, j'ai compris. Je décide alors de passer sur d'autres sujets de conversation parce que la subtilité de Marley risquerait de nous faire défaut et le repas se poursuit sans encombres.

Lucas regarde sa montre et s'empresse de manger son dernier morceau de pain. Il prend son plateau à deux mains et m'adresse un sourire avant de se pencher sur ma jumelle.

_ Je ne peux pas voir la pleine lune, en revanche, veux-tu sortir avec moi un de ces jours ?

Marley hoche la tête tout en plaquant sur ses lèvres son sourire le plus séducteur. Lucas satisfait, nous quitte sans un mot de plus.

 Mon coco j'espère pour toi que tu es aussi bon joueur qu'elle !

SOUS LA PLEINE LUNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant