CHAPITRE V

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-Albérie-


Je m'assoie contre la porte en métal et pousse mon ouïe à écouter à travers. Contrairement aux derniers temps, je n'entends ni reniflement, ni grognement, ni les cliquetis caractéristiques des griffes se posant sur le sol. J'inspire profondément, espérant que mon intuition est la bonne car sinon je n'aurai aucun contrôle sur Samuel. Je ne suis qu'une louve bêta et seul Nathan qui est son alpha peut le soumettre. La porte coulisse et je jette un coup d'œil dans la salle. Samuel est allongé sur le béton, tout tremblant de sa récente métamorphose et surtout, nu. Les tremblements sont peut-être du au froid tout compte fait et non à son corps qui se réhabitue à sa forme humaine...

J'attrape les affaires que j'avais posé au cas où ce moment viendrait et les jette sur lui – j'ai pas envie qu'il se retransforme si son esprit n'est pas encore totalement humain – avant de retourner m'asseoir à ma place initiale. Si sa nudité ne me gène pas, lui n'est peut-être pas encore à l'aise avec sa nouvelle condition mais malheureusement pour lui, ses transformations vont le laisser plus d'une fois à poil. Des froissements de vêtements se font entendre et j'en déduis que Samuel est en train de s'habiller puis, je suis le bruit de ses pas jusqu'à ce qu'il prenne place à coté de moi. Il soupire.

_ Combien de temps ? Demande-t-il.

_ Depuis hier matin.

_ Et on est quand ?

La pièce se trouvant au sous-sol, il ne peut pas se fier à la lumière du soleil.

_ Fin d'après-midi.

Samuel pousse de nouveau un soupire déchirant. Je jette un coup d'œil dans sa direction et vois ses doigts qui s'agitent sur sa cuisse.

_ Tu te rappelles de quoi ? Je le questionne en me disant que d'en parler le détendra peut-être un peu.

_ De tout. Enfin je crois, dit-il après un petit moment de réflexion. Mais je ne le vois pas comme si je l'avais vécu. Plutôt comme si j'étais un spectateur...

Je me demandes'il se rappelle qu'avant que Nathan n'arrive, il essayait de sauter à la gorge de son meilleur ami. Il me lance un regard dans lequel transparaît toute son inquiétude. Oui il s'en souvient.

_ Tu crois que Lucas me pardonnera ? Demande-t-il en écho à mes pensées.

Je n'ai pas besoin d'essayer de lui mentir. Je savais la réponse que j'allais lui donner bien avant qu'il ne me pose la question ?

_ Si Lucas ne voulait pas t'aider, il serait parti depuis longtemps. La pilule va peut-être être dure à avaler, mais je pense que ce ne sera qu'une mauvaise passe. Et puis tu le connais Samuel, il essaye toujours de prendre les situations du bon coté, je ne vois pas pourquoi il ferait une exception avec la vôtre.

Je lui lance un sourire que je veux chaleureux. Je n'aime pas les gens tristes, pour moi tout le monde doit avoir droit à une part de bonheur.

_ Et puis, ton esprit va prendre contrôle du loup qui est en toi petit à petit, ça va s'arranger, j'ajoute.

_ Ça t'a pris combien de temps à toi ?

Je fais une grimace sans pouvoir m'en empêcher avant de me lever et de l'inciter à me suivre. Nous entrons dans la pièce et je lui montre une griffure sur le mur où se trouvent les attaches.

_ J'essaie toujours d'avoir le contrôle, je soupire.

Samuel passe ses doigts sur la marque avant de relever ses yeux vers moi.

SOUS LA PLEINE LUNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant