Gala

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Une foule dense s'est massée autour de nous, composée aussi bien de journalistes avides de gros titres que de curieux voulant apercevoir celle que l'on nomme à présent « la Reine du Japon ».

Cannelle semble tout aussi décontenancée que moi : elle me prend par le bras, tandis que des dizaines de personnes me tendent vivement leur micro, tirent leur appareil photo pour me mitrailler, beuglant et criant des questions incompréhensibles auxquelles je dois tant bien que mal apporter un semblant de réponse.

Je détourne le regard, faussant un sourire aimable, et cherche une échappatoire : je vois Tyrion et Arata un peu plus loin, qui nous fixent, et semblent avoir pris conscience du piège qui s'est refermé sur nous ; tout en essayant de me frayer un chemin jusqu'à eux, je réponds aux questions insistantes des journalistes par un sourire poli, un petit rire embarrassé, histoire d'entretenir l'image d'une jeune fille humble et de bonne éducation. J'avance à petits pas prudents, Cannelle sur les talons ; la vie de superstar est décidément plus compliquée que ce que je croyais !!

Soudain, je sens une main de refermer brusquement sur mon avant-bras : je relève la tête, et croise du regard le flash d'un appareil qui vient de m'arracher une photo. La main me retenant ne me lâche pour autant pas, et les journalistes en profitent pour resserrer l'étau autour de moi et Cannelle. D'ailleurs, celle-ci est violemment bousculée et lâche malencontreusement mon bras auquel elle était cramponnée.

« Cannelle !! »

Je la vois s'échouer un peu plus loin, rattrapée de justesse par Tyrion et Arata. Quant à moi, je suis toujours prisonnière de ce cauchemar...

« Lâchez-moi !! »

D'un mouvement brusque, j'arrache mon bras à mon receleur, qui reçoit mon poing en pleine face : il manque de tomber à la renverse sous la force de l'impact, mais est retenu par la masse de journalistes se trouvant derrière lui, ce qui atténue sa chute. Voulant profiter de cette faiblesse dans la barrière ennemie, je m'apprête à m'enfuir, quand ma main est rattrapée par quelqu'un d'autre, derrière moi, cette fois-ci. Je relève les yeux et pousse une petite exclamation :

« Kirigaya-san !! »

Celui-ci me lance un rapide coup d'œil accompagné d'un sourire entendu, avant de reporter son attention sur la foule qui nous entoure tous les deux.

« Kirigaya-san ! Pouvez-vous répondre à nos questions, s'il vous plaît ? »

« Monsieur, avez-vous misé sur votre protégée ? »

Kirigaya-san fronce les sourcils et répond, d'une voix sèche et déterminée :

« Bien, je crois que ce débordement était de trop : s'il arrive encore quelque chose de ce genre, je vous ferai évacuer par la sécurité. »

Il me jette un coup d'œil avant de saluer l'assemblée d'un hochement de tête et de s'en aller, en m'entraînant avec lui.

La masse informe nous suit encore quelques dizaines de mètres, avant que nous les semions en entrant dans une pièce attenante à celle où se déroule le gala, beaucoup plus calme. Il s'agit d'une sorte d'antichambre, donnant à une autre salle d'une taille similaire à celle où se déroule la fête principale.

« Bien, au moins j'ai réussi à te trouver... » marmonne Kirigaya-san.

Il s'appuie quelques instants au mur pour reprendre son souffle, puis se retourne vers moi :

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