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Mission

Il fait chaud aujourd'hui : nous avons beau être en pleine mer, balayés de temps à autre par un vent frais marin, mais la chaleur s'abat sur nous, et on ne nous accorde aucun répit.

Eh oui, ce jour tant redouté des examens est arrivé, et chaque élève entre en classe avec une petite boule au ventre, la tête pleine de formules, de dates ou de noms d'auteurs célèbres, en priant pour que la chance ne lui fasse pas défaut...

Lorsque je m'assois sur ma chaise, je ne peux pas m'empêcher de me gratter le dos de la main, signe évident de stress ; Cannelle, qui est ma voisine, le remarque et m'encourage :

« Allez, ça va bien se passer. Il n'y a que 9,8% de chance que tu rates ton examen, vu tout ce qu'on a révisé cette semaine ! »

Une fois sortie de l'infirmerie, Cannelle m'avait proposé son aide, connaissant mon animosité envers l'algèbre et la géométrie. Les autres s'étaient petit à petit joint à nous, et j'avais même été surprise que Faye me demande de faire la paix, avant de me demander de l'aide dans son exercice de géographie...

Etant plutôt forte dans cette matière, j'espère en tirer un maximum de points pour cet examen crucial ! Et tandis que le professeur distribue les feuillets, je me mets à prier silencieusement le dieu de Lunel, Juvisia, en espérant que peut être, il ait pu être une victime du bug, comme nous...

Lorsque je le reçois, j'ouvre timidement le sujet d'une main fébrile, le cœur battant. Et ce que j'y vois ne me rassure pas pour autant : la géographie n'a qu'un faible quotient !!

Trois heures ont passé. Trois heures de torture cérébrale intense, où chaque choix est primordial, et où le sang-froid est nécessaire, lorsque l'on souhaite survivre face à sa feuille d'examen, et au choix que l'on doit faire, et surtout, assumer.

Tandis que nous quittons la classe, et que je flageole de toute part, je sens que quelqu'un me rattrape. C'est Hae.

« Sana, est-ce que ça va ? »

« O-oui, je vais bien... » je réponds, un peu embarrassée.

Il me soutient par la taille, et gênée de ce contact soudain, je me dérobe à lui prestement, les joues un peu rougies. Malgré tout, et même s'il me regarde bizarrement, j'essaye d'engager la conversation :

« Ça s'est... bien passé pour toi ? »

Quelle question ! Bien sûr que oui, idiote ! Tu parles à l'intello du coin !

Faye me lance un regard en coin à sa sortie, suivie de près par Cannelle.

« Le devoir était intéressant : plutôt facile aussi. C'est bizarre, il y a des choses que je savais, qui me semblaient logiques, sans pour autant que je ne les ai jamais étudiées avant ! »

L'examen était en tout et pour tout semblable à celui que des lycéens normaux et de notre âge avaient pu avoir sous leur nez, récemment.

« Haha... »

Son regard doré se pose sur moi, interrogateur : il ne semble pas avoir compris la portée ironique de mon rire narquois.

« J'avais tout misé sur les matières où j'avais des facilités, mais apparemment, ça n'a pas été suffisant... Je me suis plantée comme pas possible... Je vais redoubler si ça continue... », je poursuis, répondant à sa question silencieuse.

La Cait Sit m'interpelle, et esquisse un léger sourire sur ses lèvres :

« T'inquiète, je n'en espère pas beaucoup non plus, de cet examen. Et puis, si on doit passer au rattrapage ou même redoubler, au moins, on sera deux ! »