Prologue

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Lundi 21 juin – Ean

Terminer ses études, c'était une chose. Une merveilleuse chose qui devrait émerveiller tout le monde. C'était mon cas, à vrai dire. Une fois sorti de l'Université de droit, j'avais été ce qu'il y avait de plus heureux. J'avais terminé ma licence plus rapidement que je ne l'avais voulu à la base étant donné que mes spécialités n'avaient pas été les mêmes, et je m'étais reconverti à l'armée, ce qui avait surpris ma famille. Mais je ne les avais prévenus qu'au dernier moment. Il allait sans dire que mes parents n'étaient absolument pas d'accord, puisqu'ils avaient réclamé que je revinsse à la maison seulement trois jours après mon départ, envoyant des lettres multiples au général qui se chargeait de moi pour le dissuader de me garder, en lui promettant une importante somme d'argent s'il acceptait. Il allait sans dire qu'il me l'avait appris, navré, et je m'étais rebellé, ce qui m'avait finalement attiré leur respect, même s'ils n'avaient pas approuvé mes deux ans à l'armée. Puis j'avais fait un an pour une formation pour travailler dans le domaine judiciaire. J'avais été dans la police un certain temps, à vrai dire, quelques mois, et j'avais totalement changé de poste de prédilection. J'avais monté une entreprise que je dirigeai par mes propres moyens avec quelques employés de bureau, mais puisque je voulais absolument me baser sur la sécurité, mon travail consistait à envoyer des hommes sur des affaires diverses qu'on me confiait, et bien sûr, légalement reconnues. Il s'agissait de sauvetages, de protections rapprochées, de surveillances, de soupçons... On pouvait bien s'occuper d'affaires d'adultères comme d'enlèvements. Et j'avais à ma main une bonne trentaine de spécialistes que j'envoyais dans les quatre coins du monde. J'avais beaucoup de demandes.

Ce jour-là était ordinaire, à vrai dire. Je recevais toujours des centaines de mails par jour, et devais trier lesquelles je pouvais traiter ou non en fonction des hommes qui me restaient de libres, en fonction de l'attente des personnes, et de leur fiabilité. Par exemple, des femmes qui m'avaient déjà demandé une protection rapprochées pour séduire le gars que je leur avais envoyé, elles étaient aussitôt rayées de la liste et ne bénéficieraient plus jamais de mes services. C'était la règle. De toute manière, avant chaque mission, je faisais signer un contrat avec les hommes qui avaient besoin de l'ESI, et tout fonctionnait selon les règles que j'avais introduites. Rien de plus. Aiden m'avait appris à être direct et à ne pas me laisser marcher sur les pieds, j'avais retenu la leçon. Et s'ils ne respectaient pas le contrat, c'était la même chose, ils dégageaient. Je ne prenais même pas soin de répondre aux demandes de ces personnes lorsqu'ils me demandaient de l'aide une énième fois.

A quoi bon demander à se faire escorter si c'était pour semer son garde ? En sachant que j'avais des hommes d'honneurs, et que si l'un d'eux me causait un problème, il était renvoyé sur le champ. J'avais appris à ne pas me laisser faire. Jusqu'ici, je n'avais viré qu'un homme. Bryce. Un gars qui avait cru que son métier, c'était partir sauver des demoiselles en détresse et qui avait brillamment détourné une mission que je lui avais confié pour baiser une femme, laissant son client se faire lâchement flinguer pendant la nuit. C'était ce que j'appelais une situation « glorieuse ». Les autres m'avaient juré fidélité, loyauté, et ils n'avaient jamais failli à leur parole. De toute manière, je les testais avant de les faire entrer dans l'entreprise. Aucun n'était rentré sans passer cette fameuse épreuve que je surnommais « l'infranchissable ». J'avais de l'expérience dans l'armée, je savais reconnaître les faibles et les forts. J'avais de l'expérience dans la justice, je savais reconnaître ceux qui allaient me causer du tort avec la loi ou pas. J'avais de l'expérience avec la trahison, je reconnaissais désormais ceux qui allaient abandonner à la moindre occasion. J'avais alors érigé toute une série de test, et certains lâchaient dès le milieu de ma mini formation, d'autres allaient jusqu'au bout mais n'étaient pas jugés aptes à entrer à l'ESI, et les derniers, une catégorie mineure, étaient mes hommes de main actuels. Tout un programme.

II. Aliénation [Boy x Boy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant