Ben (les loups 2)

Ingrid

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INGRID

Je lève le nez de mon livre en entendant la sonnette. Laure se précipite dans l'entrée j'en déduis que ça doit être Tom. Elle trépigne depuis ce matin, elle nous en a un peu voulu hier de ne pas la laisser les accompagner, même si elle en comprend le pourquoi. ce n'est pourtant pas la première fois qu'il sort sans elle, mais je pense que Laure s'attache de plus en plus chaque jour et qu'une éventuelle séparation serait une catastrophe. C'est vrai que c'est un beau garçon, pas le même genre que son frère, Tom tire plus du côté de sa mère alors que Ben, c'est le portrait de son père. Je me souviendrais toujours de la première fois ou j'ai croisé Mike, la température est montée d'un cran, mais ce qui m'a surtout interpellé c'est cette tendresse et cet amour dans ses yeux lorsqu'il regardait sa femme, j'ai rarement vu ça dans les yeux d'un homme. J'essaye de me concentré sur mon roman, mais je ne peux m'empêcher de tendre l'oreille, Tom subi un véritable interrogatoire dont, je dois dire, il se sort avec brio. Il est patient et adorable avec elle, je ne pouvais pas souhaiter mieux pour ma fille comme premier amour, car c'est lui qui déterminera ses rapports futurs avec les hommes. Avant de la suivre à l'étage, il vient me saluer au salon:

"- Bonjour madame."

Adorable et poli, je vous le disais:

"- Bonjour Tom. Laure te fait venir de bonne heure dis moi, surtout que tu as du te coucher tard.

- Oui c'est vrai, mais c'était super. Mes cousins étaient là. Et heureusement parce que Ben n'avait pas trop la tête à s'occuper de moi, dit il en riant."

Et là, une petite voix dans ma tête me conseil d'arrêter de poser des questions, de le laisser rejoindre Laure qui l'attend dans les marches, mais non, j'insiste:

"- Trop occupé avec ses copains?

- Non, plutôt avec une copine, glousse t'il."

Et voilà! Je savais que je n'aurais pas du insister. Malgré la boule qui m'obstrue la gorge, je fais bonne figure:

"- Ha? Il a une copine?"

Mais arrête toi bon sang:

"- Ho non, Ben n'a jamais su se contenter d'une copine. La boite appartient à notre oncle Joé, régulièrement il prête son bureau à Ben quand il a besoin de s'isoler en charmante compagnie, je suis jeune mais pas stupide...

- Hier il s'est "isolé"? Malgré que tu étais sous sa responsabilité?

- Oui bien sur, mais je n'étais pas seul vous savez et puis je sais me débrouiller."

Quelle douche froide. Il est loin du gentil garçon que j'imaginais, ce n'est qu'un petit salopard qui profite des filles. Je crois que le plus douloureux c'est de me dire que j'ai failli me faire prendre à son petit jeu. Heureusement que je me suis ressaisie à temps, parce que voila ce que j'aurais été pour lui, un coup d'une fois. Je comprend mieux pourquoi il n'a pas insister plus que ça, il savait qu'il s'en remettrait vite. Merde! Je me giflerais, quelle conne. Comment j'ai pu croire que je pouvais vraiment l'intéresser.  Je suis tellement occupée à me sermonner que je ne prête pas attention à Laure qui rejoint Tom et l'attire plus loin:

"- Bon tu viens Tom?

- Mais qu'est ce qui te prend? Demande t'il en la suivant.

- Je ne pense pas que vanter les exploits de ton frère soit une très bonne idée. Déjà je peux te dire que mes parents n'accepterons jamais que je vous accompagne maintenant et puis je ne veux surtout pas qu'elle pense que tu es comme lui.