Ingrid

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INGRID

Cette journée est passée bien trop vite. Je n'ai aucune envie de rentrer chez moi. Je sais que Christian m'attend de pied ferme, le lundi étant son jour de repos. Depuis samedi il me traite comme une moins que rien, ne me prête aucune attention sauf quand mon téléphone sonne ou là, il se rappel de ma présence et me le prend afin de contrôler qui tente de me joindre.Je sais que ça ne sera jamais "lui" je n'ai rien à craindre de ce côté là mais le principe est en train de me taper sévèrement sur les nerfs . Comme je m'y attendait dés que j'entre dans la maison il tend la main dans ma direction, mais avec une petite nouveauté:

"- Dépose ton téléphone sur le guéridon de l'entrée."

Ok, bonjour à toi aussi:

"- Maintenant que tu es rentré tu n'en a plus besoin.

- Si c'est une blague elle n'est pas drôle."

Il n'est pas sérieux là quand même? Il me le confisque comme il le ferait à Laure pour la punir:

"- J'ai l'air de plaisanter? Est-il si anormal que j'ai peur qu'il te contact?

- Il ne me contact pas, arrête avec ça...

- J'arrêterais quand j'estimerais que je peux te faire confiance, s'exclame t'il en se levant du canapé. Pour l'instant j'aimerais être serein chez moi. Ton téléphone ! Répète-t-il. "

Je serre les poings de rage, les yeux me piques mais je ne verse pas une larme, je ne lui ferais pas ce plaisir. Je sors l'appareil de mon sac et le pose sur la petite table à côté de moi.  Il se rassoie et  reprend la lecture de son journal:

« - Bien, passons une bonne soirée maintenant. »

Les jours se transforment en semaines, octobre est passé, je n'ai pas eu de nouvelles de Ben depuis cette fameuse soirée. Je devrais m'en réjouir, après tout c'est moi qui lui ai demander de m'oublier. Je pensais que le temps m'apaiserais malheureusement je pense toujours autant à lui, je me demande chaque jour ce qu'il peut bien faire, si il va bien, si il est toujours avec cette Jessy.  Quand je sais qu'il dépose Tom je trouve toujours une excuse pour être à la porte, à la fenêtre ou dans le jardin pour tenter de l'apercevoir, c'est ridicule je le sais bien mais mes tentatives restes vaines, il se gare toujours plus loin, je ne distingue que sa silhouette derrière le volant. J'ignore quelle excuse il a donné à Tom pour expliquer cette nouvelle habitude mais quelle qu'elle soit, Tom ne m'en a jamais parlé ou même fait allusion. La seule chose le concernant dont je sois au courant c'est que le 23 de ce mois de novembre il prendra vingt ans, Laure m'a demander l'autorisation de passer la nuit là-bas. Christian, lui, continu d'être froid et blessant, le temps ne change ou n'adoucit en rien son comportement, il me surveille continuellement et filtre mes appels. La seule personne que je suis autorisé à voir sans subir d'interrogatoire c'est Sylvie. Depuis qu'elle lui a tout dit pour Ben, je suppose qu'il lui fait entièrement confiance. Toute cette histoire a gâcher mon amitié avec elle, je ne lui dit plus rien, elle qui était ma meilleure amie. Je ne la côtoie plus par plaisir, quand je suis avec elle il ne me pose aucune question, je ne redoute pas l'interrogatoire à mon retour...pour une telle tranquillité, si rare, je serais prête à traîner avec le diable.  Mais si je suis prête à tout à l'extérieur, je n'ai aucune obligation au boulot. Nous mangeons chacune de notre côté et au bureau, fini les conversations à n'en plus finir, les confidences, les petits conseils beautés de nanas, bonjour, au revoir, point! Aujourd'hui, malgré un vent frais d'automne, il fait un magnifique soleil, je n'ai aucune envie de rester enfermée, je décide d'aller manger à l'extérieur. Il y a une petite crêperie dans une petite rue piétonne près du théâtre Charles Dullin à Grand-Quevilly, ce sera parfait. Comme chaque midi, quand elle me demande si j'accepte aujourd'hui de manger avec elle, je lui fait part de mon besoin de m'évader d'ici deux heures. Elle hoche la tête, hausse les épaules et ne m'adresse plus la parole, jusqu'à ce que je me lève pour prendre mon manteau. Elle reste concentré sur son téléphone.  Je l'ai entendu dire l'autre jour au réfectoire qu'elle fréquentait un homme, mais elle a refuser, malgré l'insistance des filles, de donner son nom, si ça se trouve c'est un collègue,  il y a encore quelques semaines je l'aurais harceler pour connaitre l'identité de ce mystérieux prince charmant qu'elle bip à longueur de temps, mais aujourd'hui je me contre fous de ce qu'elle fait et avec qui. La sonnerie du midi résonne dans les couloirs. Je sors du bureau et suis la foule d'élèves qui converge en direction de la grille. Je lève le nez et inspire profondément, il ne me faut pas grand chose, les odeurs de l'automne et la chaleur du soleil sur le visage, parfait. mais mon bonheur est de courte durée, car entre deux lycéens, je distingue une silhouette familière adossée contre une voiture...Christian m'attend, il se redresse des qu'il m'aperçoit. J'hallucine totalement:

Ben (les loups 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant