Ingrid

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   Après quelques minutes j'entend la porte d'entrée. Je vois le visage de Jessy apparaître entre les grilles du portail:

"- Ça alors, dit-elle en me voyant, si je m'attendais à ça. Antoine a choisi son camps on dirait."

Je déteste le ton effronté qu'elle prend mais je ne lui ferait pas le plaisir de m'énerver. Je dois rester concentré sur la raison qui m'a fait venir jusqu'ici, Ben, et me prendre la tête avec son amie n'aidera en rien la communication. Je suis désolée pour Antoine, je viens de le mettre dans une position délicate. J'ai la désagréable impression que Jessy ne va pas lui pardonner de sitôt sa "trahison". Elle ouvre la grille mais reste dans le passage, m'empêchant de passer. Je ne peux que constater la tenue plus que légère qu'elle porte. Cette nuisette transparente ne laisse pas de place à l'imagination. Je dois avouer qu'elle aurait tord de s'en priver, elle est magnifique. L'image de Ben, confortablement installé à l'intérieur, profitant de ce "spectacle" devrait me faire tourner les talons, mais une petite voix m'ordonne de rester, maintenant que je suis là je dois aller jusqu'au bout, qu'importe comment ça se termine,  je saurais ou j'en suis:

"- Que venez-vous faire chez moi?

- J'ai besoin de parler à Ben."

Elle hausse les sourcils, les mains sur les hanches:

"- Vous lui voulez quoi?"

Je ne dis rien, ce que j'ai à dire à Ben ne regarde que nous. Nous restons ainsi à nous jauger mutuellement. Je m'attend à ce qu'elle me ferme la grille au nez mais à ma grande surprise, elle s'efface en soupirant pour me laisser passer. Elle ouvre la porte d'entrée donnant dans la cuisine:

"- Attendez ici."

Elle disparaît dans la pièce voisine.  Ben entre dans la cuisine précipitamment les yeux écarquillés:

"- Je ne te dérange pas?

- Non, dit-il, bien sur que non."

Après la surprise, je vois de la gêne dans son regard, il vient de se rendre compte qu'il m'accueil en caleçon:

"- Y a t'il un endroit ou nous pouvons discuter?"

Il hoche la tête et m'invite à le suivre. Nous entrons dans le salon et j'avoue me sentir vraiment mal, il n'y a pas que Jessy, une autre fille est assise près d'elle, dans une tenue elle aussi très...équivoque. Ben ouvre une porte, j'entre dans une chambre. Je vais immédiatement vers la fenêtre dont j'ouvre les battants, j'ai besoin d'air. Il ferme la porte derrière lui. Il croise les bras, joint les mains, il est mal à l'aise, sa tenue ne lui permettant pas trop de pauses décontractées:

"- Je vais enfiler un jean, finit il par dire.

- Ne te gène pas pour moi, dis je froidement, à moins que bien sur ça n déranges tes copines?"

 Mon ton est froid et tranchant, je ne voyais pas nos retrouvailles comme ça. C'est affreux, j'ai l'image de ces deux filles à moitiés nues et lui...au milieu. Je veux sortir d'ici, vite. Je n'aurais jamais du venir ici. Je fonce vers la porte la tête basse, je ne veux pas qu'il me voit pleurer. Il me retient par le poignet, cette pression chaude et ferme me fait frissonner. Il porte mon poignet à ses lèvres, l'embrasse doucement et m'attire à lui. Un bras en étau autour de ma taille il me tient serrer contre son torse et m'embrasse dans la nuque, je suis dans tous mes états et je peux affirmer sans me tromper que lui aussi:

"- Tu te sens capable d'en satisfaire une troisième? Dis-je glaciale, tu ne présumes pas un peu de tes forces?"

Il hausse les sourcils sans comprendre:

Ben (les loups 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant