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INGRID
Je pose mon café brûlant sur mon bureau et m'installe dans mon fauteuil :
« - Le frère du petit ami de ta fille, c'est quand même une incroyable coïncidence, admet le, me dit Sylvie en s'installant en face de moi."
Elle ne croit pas si bien dire. Le choc que ça a été est difficilement explicable. C'étais assez perturbant de voir Christian le congratuler pour son courage pendant que moi je le dévorait des yeux. pour Sylvie un petit fantasme ne fait de mal à personne, on voit bien qu'elle n'est pas à ma place, je suis marié et c'est un gamin, je fais plus tordue perverse que femme équilibrée. Depuis que je suis arrivée ce matin elle me tanne avec cette histoire, me vantant les mérites d'un tel fantasme sur ma libido, comme si je pouvais faire l'amour avec Christian en pensant à Ben. Je dois distribuer les plannings en salle des professeurs tant mieux, pendant ce temps je n'entendrais pas ses blagues graveleuses. Je ne rejoint mon bureau qu'à l'heure du midi, tous les collègues ont voulu entendre l'histoire de mon sauvetage dans les moindres détails, chaque fois qu'un professeur quittait la salle pour donner son cours un nouveau arrivait, du coup je reprenais du début, résultat je n'ai pas vu le temps passer. Entre nous si j'avais su ce qui m'attendait dans mon bureau j'aurais pris un peu plus de temps. En poussant la porte j'entend Sylvie discuter avec un homme, effectivement, un jeune homme me tourne le dos:
"- Justement la voila, dit Sylvie."
Quand Ben se tourne vers moi, je suis tellement surprise que je manque d'en lâcher les feuilles que je serre contre ma poitrine:
"- Ce charmant jeune homme t'attend depuis un quart d'heure, ajoute Sylvie en le bouffant du regard, ce qui a le don de m'énerver. Sa visite concerne son frère."
Je m'approche et lui tend la main:
"- Bonjour.
- Bonjour, dit il en la serrant..et en la conservant dans la sienne."
Nous restons comme ça quelques secondes, ou quelques minutes...je l'ignore. Je suis complètement hors du temps jusqu'à ce que la voix de Sylvie me ramène à la réalité:
"- Je prend ma pause, je vous laisse."
Je lâche alors sa main, comme si un onde électrique venait de me traverser tout le corps. Je dépose mes plannings sur mon bureau en tentant de me refaire une contenance:
"- Que se passe t'il avec Tom?
- Rien. Je ne m'attendais pas à tomber sur votre collègue alors j'ai improviser.
- Que voulez-vous alors?
- Je voudrais vous inviter à boire un verre."
Je suis clouée sur place, je ne sais pas quoi dire. En fait la voix de la sagesse me dit "non" bien sur, mais en même temps je lutte contre cette autre petite voix, plus drôle celle-ci qui me hurle "dis lui oui!!!!"Vous vous doutez bien que j'ai écouter la voix de la sagesse:
"- Je suis désolé Ben, mais je dois refuser. Je pense que mon mari et moi même vous avons donnez les remerciements d'usages."
Qu'est-ce qui me prend de m'exprimer comme ça? Il n'est pas un des élèves avec qui je met les barrières, qui se laisse fasciner par un peu d'élégance verbale, là, j'ai affaire à un jeune adulte qui me regarde en souriant, assit sur le bord du bureau de Sylvie, les mains enfoncées dans les poches de son jean. Je l'imite, assise sur le bord de mon bureau, les chevilles croisées, les bras croisés sur la poitrine, j'ai lu quelque part, que ce geste permettait de mettre une barrière avec son interlocuteur. Ben s'approche de moi, manifestement il n'a jamais entendu parler de cette étude parce qu'il se tient à quelques centimètres de moi:
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Ben (les loups 2)
RomansCet incendie est le plus impressionnant que j'ai eu à combattre de ma jeune carrière de pompier. Mais ce soir là, je ne vais pas avoir a mes battre que contre les flammes qui dévorent ce bâtiment, mais aussi contre celles qui me dévore moi.