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BEN

Aujourd'hui le moral est un peu meilleur. Sabine a raison, je dois me battre et lui prouver que si on le veut vraiment, elle et moi c'est possible. Au diable nos âges ou nos familles. On est lundi une nouvelle semaine commence et un nouveau Ben avec elle. J'arrive donc à la caserne pour ma prise d'astreinte avec un moral au top. Antoine m'attend dans le dortoir, il a été déçu que je ne viennes pas avec eux en boite samedi et quand je l'entend me raconter sa soirée je ne le regrette pas un seul instant, alcool et filles comme je le pensais. J'en ai bien profité, je me suis bien amusé, maintenant je veux me ranger. Nous sommes tous au garde à vous dans la cour de la caserne, comme chaque jour, nous rendons hommage aux collègues morts au feu en citant le nom de chacun. C'est toujours un moment qui me met la boule au ventre, ce rituel nous permet de garder les pieds sur terre en se rappelant qu'un jour notre nom pourrait rejoindre cette liste, que nous ne sommes pas des super-héros et que nous devons toujours rester vigilants et concentrés. Et justement aujourd'hui c'est exercice de feu de voiture. Nous formons trois équipes, je choisi Antoine et Cyril, nous travaillons le plus souvent possible ensemble, je préfère être avec des gens que je connais bien et en qui j'ai une confiance aveugle. J'enfile mon cuir et mon casque de feu et je rejoint les autres au pied du camion. Quand c'est au tour de notre trio, nous montons à l'arrière pour simuler l'arrivée sur les lieux. Une voiture flambe sur le parking, Antoine et moi courront à l'arrière du camion, décroché le dévidoir, c'est un tuyau fin enroulé autour d'une barre fixe munie de deux roues. Il est relié au camion ce qui nous donne une bonne marche de manœuvre le temps que Cyril prenne des lances à incendie qu'il doit branché sur les bornes de la rue. Une fois Antoine en place, il commence à arrosé la voiture. J'aperçois une forme derrière le volant, il y a un mannequin à l'intérieur, une victime. Je fais signe à Antoine qui arrose abondamment le réservoir, histoire de retardé une éventuelle explosion. J'aperçois Cyril en place de l'autre côté, une lance à la main. Il fait fait un signe du pouce, il l'a vu aussi.  je garde ma visière bien baissée. J'ouvre la portière et détache la ceinture de sécurité. Mon caporal m'annonce que la victime est inconsciente, il donne les infos au compte goutte et au dernier moment pour voir nos réactions à chaud. Je dégage les pieds des pédales, cale sa tête contre la mienne, le saisie par la ceinture de son pantalon, colle son dos contre mon torse et le tire afin de l'extraire du véhicule. Je le traîne le plus loin possible pour le mettre à l'abris. Un VSAB (véhicule de Secours Aux Blessés) étant avec nous sur les lieux, j'appel un collège pour qu'il prenne la relève auprès de la victime. Une fois sur de la prise en charge, je rejoint Cyril qui a installé une lance pour moi. Mais mon caporal me rappel:

"- C'est bon pour toi Ben, tu peux arrêter la simulation."

Quoi? mais l'intervention n'est pas finie:

"- Pourquoi?

- Je préfère arrêter l'exercice pour toi. Déjà le mannequin n'était pas pour toi. J'espérais qu'un autre de tes collègues le verrait. 

- Mais...j'ai fais mon boulot non? Il est hors de danger, dis je en montrant le mannequin. Je veux y retourner.

-  J'ai dis non, ne discute pas, je ne te fais pas confiance."

 Quelle gifle:

"- Alors je n'ai rien à faire ici."

Je retire mon casque et le plaque sèchement contre la poitrine de mon supérieur.  Antoine confie la lance à un autre et accourt vers moi:

"- Ben, qu'est-ce que tu fais?

- Si vous n'avez pas confiance en moi je n'ai rien à faire ici.

- Ne sois pas con merde, me dit il. Ce n'est pas une question de confiance mais ce derniers temps tu es un peu largué, admets le. 

- Tu veux parler de ma vie privée Antoine? Alors oui je suis passé par une mauvaise passe, mais le pompier, lui, est pareil. Ma passion et mon dévouement sont toujours intact. Je suis professionnel, j'ai fais le serment de protéger les autres, si vous m'empêcher de faire ce pour quoi je suis fais, autant que je partes."

Mon caporal me regarde fixement, je ne baisserais pas les yeux. Je sais de quoi je suis capable, il n'a pas le droit de me juger sur autre chose que le travail:

"- Ok, retourne auprès de ton équipe, dit il en me tendant mon casque."

L'exercice terminé, nous allons aux douches. c'est vraiment pour une question d'hygiène, parce que j'adore sentir l'odeur du feu sur moi. Antoine est déjà en train de me demander ce que je prévois de faire ce soir, que la matinée n'est même pas terminée. Je pense que je vais aller voir Sabine et Jessy, mais la journée n'est pas terminée, tout peut arriver:

"- Toi tu veux négocier le plan à trois, dit il avec un clin d'œil coquin."

Ce n'est pas possible, quel obsédé celui là:

"- Non pas du tout.

- Arrête, ne me dis pas que tu n'y a pas penser. Moi je ne ferais que ça, s'esclaffe t'il. Deux nanas et moi au milieu, quel pied, fini t-il rêveur."

Je comprends très bien ce qu'il veut dire mais si je lui avoue que je me suis masturbé dans la douche en pensant à elles...et moi, il ne va pas me lâcher avec ses remarques obscènes. Antoine entre dans la cabine de douche en riant:

"- Un conseil, lui dis-je, n'allume que l'eau froide!!!"

J'entend le jet s'allumé:

"- Brrr, elle est glacée, me dit il."

Quel con celui-là me dis je en souriant.



Ben (les loups 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant